Après l’investiture d’IBK, le 4 septembre dernier, et l’organisation des festivités marquant le début de son quinquennat, l’heure est maintenant au travail. Il s’agit de traduire en actes concrets le discours du nouveau Président.
Le temps des slogans forts comme la lutte contre la corruption, avec une «Tolérance zéro», les belles phrases rhétoriques selon lesquelles «nul n’est au dessus de la loi», les promesses électorales qui consistent à dire «je ferai ce que j’ai dit, Inchah Allah », est désormais terminé.
Le Chef de l’Etat doit dorénavant moins parler et agir avec efficacité. Nos compatriotes ont placé toute leur confiance en lui, pour améliorer à la fois leurs conditions de vie et de travail. Il ne doit donc pas les décevoir. Ce qui revient à dire qu’il est condamné à réussir, car, sinon, beaucoup de Maliens désespéreront pour toujours de la politique.
IBK doit constamment avoir à l’esprit la situation des couches défavorisées, les plus vulnérables, en un mot, les pauvres. Il ne doit non plus oublier les enfants, qui ont besoin d’un environnement assaini pour apprendre, se former, se cultiver, afin d’affronter, dans un proche avenir, les dures réalités de la vie.
Les défis sont nombreux, dans un pays où tout semble être prépondérant, voire urgent. Le Président doit faire vite et bien.
C’est difficile, c’est dur, mais la mission n’est pas impossible. Pour la réussir, les hommes et les femmes qui sont à ses côtés doivent avoir le même engagement que lui, la même volonté politique que lui, la même détermination que lui à réussir vaille que vaille.
L’attelage gouvernemental, dirigé par Oumar Tatam Ly, bénéficie de préjugés favorables. C’est pourtant seulement à l’œuvre qu’on pourra véritablement juger de la compétence de chaque ministre. Déjà, celui en charge de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, Cheick Oumar Diarrah, commence à afficher ses ambitions, avec éloquence et clarté.
Soumeylou Boubèye Maïga, à la Défense, est également entré en action, avec des visites aux militaires maliens qui se trouvent sur la ligne de front, à Gao et à Tombouctou. Dans la Cité mystérieuse, c’était la première fois depuis la fin de l’occupation djihadiste, qu’un ministre de la Défense se rend sur le terrain pour encourager les soldats et décorer certains d’entre eux. Mais ce qui a le plus plu aux Maliens, c’est bien cette déclaration: «Kidal ne peut pas rester dans cette situation. Rapidement, il faudra que nos forces armées et de sécurité quittent leurs cantonnements pour se déployer dans toute la ville».
Les autres ministres doivent aussi briser le mur du silence pour au moins camper le décor de leurs futures actions. Une saine émulation au service du peuple doit être engagée au sein de l’équipe gouvernementale, pour qu’au moment du bilan, ceux qui n’ont rien fait ni apporté cèdent la place à d’autres, plus compétents.
Plus rien ne doit être comme avant. Le comportement individuel et collectif doit changer, pour incarner un nouveau type de Maliens, soucieux seulement du bien commun.
Monsieur le Président, au travail! Il vous revient de donner le bon exemple, de sanctionner les fautifs et de récompenser ceux qui le mériteront. C’est à ce prix seulement que nous pourront amorcer ensemble le virage en direction du nouveau Mali.
Source: 22 Septembre