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Économie et gestion : Les risques courus par le Mali : l’autonomisation des régions ou la partition du pays avec « l’Azawad sans les Azawadiens ».

La crise que traverse notre pays prendra fin tôt ou tard d’une manière ou d’une autre. Mais quelle serait la suite ? De 2012 à 2019, en sept (07) années de manœuvres de la Communauté internationale aux pieds du Mali pour le « sauver », les enjeux financiers sont énormes. A supposer que chaque année « l’équipe de sauvetage » ait dépensé 05 milliards de dollar Américain, la facture à ce stade est de 35 milliards de dollar. Au cours de change de 1 dollar = 500 FCFA le montant en FCFA est de 35 000 000 000 x 500 = 17 500 000 000 000, (dix-sept mille cinq cent milliards) de FCFA. Ce n’est pas un chiffre audité. C’est une hypothèse de travail. En réalité aucun Malien ne sait combien les opérations auraient coûté.

A supposer que nous Maliens, se mettons d’accord à fin 2019, pour faire la paix, par conséquent les « sauveteurs » arrêtent les opérations et le Mali commence le remboursement de la dette de 35 milliards en 2020 au rythme de 02 milliards de dollar par an, c’est-à-dire 1000 milliards de FCFA. Il nous faut accepter 17 années et- demi de présence des « sauveteurs » pour qu’ils puissent exploiter les ressources pour se faire rembourser. Cela est le prix à payer pour le « Mali, un et indivisible ».

L’autre solution serait que l’on accepte le nouveau découpage territorial, auquel le Président de la République est sommé de réviser la Constitution pour pouvoir y parvenir, avec autonomisation ou la partition du pays. Dans ce cas le « nouveau Mali » resterait relativement en paix comme cela a été jusqu’en 2012. Par contre le nouveau pays « AZAWAD » qui serait créé avec « la condition du retour effectif de toutes ses populations », ne serait qu’un « territoire » colonisé pour ne pas dire définitivement « acquis » par les sauveteurs. C’est le prix de l’indépendance tant cherché par « les 10% de populations blanches qui ne veulent pas être gouvernées par des Noirs ».

I – LE NAUFRAGE COLLECTIF DU PEUPLE MALIEN.

« La philosophie est la mère de toutes les sciences » dit-on, puisque le progrès dans tous les domaines du savoir, a toujours commencé par des réponses apportées à une question philosophique posée.

« Il est difficile d’apporter une réponse unique à une question complexe », disait Tidiane THIAM, professeur à l’Université de Paris I. « Cela nécessitera de la réflexion  menée par les intellectuels ».

Les intellectuels, c’est justement ceux qui réfléchissent aux problèmes sociaux, économiques etc, pour les générations futures. La réflexion est le point de départ des solutions à tous les problèmes au monde. Une réflexion sur notre existence à long terme permet de voir les dangers venir et de les anticiper. Au pire des cas, quand un problème est posé, à court terme, c’est en réfléchissant qu’on trouve la solution.

La réflexion, ce sont :

des débats des philosophes, des historiens, des socio-anthropologues, des juristes, des scientifiques, des économistes, des médecins, de grands Commis de l’Etat, bref des technocrates, chacun dans son domaine, sur les plateaux des radios, des télévisions. Ces débats contribuent à éduquer, à éclairer les citoyens.

des publications dans de la presse et dans les revues d’ordre général et spécifique, par ceux qui ont pris sur leur temps pour réfléchir dans leurs domaines et pour la société en général.

des hommes de culture, qui dépeignent les réalités de la société dans toutes ses facettes, dans des pièces de théâtre, des films, contribuant ainsi à moraliser la société de façon générale et à construire une jeunesse responsable.

 

des artistes engagés comme Alpha Blondy, Tchiken Jah, Black So Man,  des rappeurs qui conscientisent la société sans insultes, ni citations de noms. Les intellectuels artistes, c’est aussi ceux d’autres gammes de Salif KEITA, Djénéba SECK, Amadou et Mariam, etc, qui ont une importante influence sur la société, par des chansons sur l’amour envers les autres, les règles de bonne conduite en société, les chansons sur les anciennes gloires pour servir d’émulation pour la jeunesse.etc

Les intellectuels sont la première force de proposition au Gouvernement d’un pays. Ils observent les faits sociaux, économiques et scientifiques. Par pure curiosité intellectuelle et / ou à la recherche de solutions aux dysfonctionnements et anomalies relevés, ils entament la réflexion et la recherche. Ils font des propositions que les politiques mettent en application s’ils en sont convaincus.

Ils ne sont pas offusqués quand une proposition d’amélioration de situation, une proposition de réforme structurelle ou fondamentale, n’est pas prise en compte par les pouvoirs publics. Ce n’est pas parce qu’elle est forcément mauvaise. Peut-être que les politiques eux-mêmes n’ont pas compris toute la mesure ou la portée de la proposition.

Dans combien de cas, on se souvient, après coup, qu’on aurait dû mettre en application telle proposition faite par telle personne, à un moment donné.

Le grand économiste Américain Martin WEITZMAN, dans son ouvrage « L’économie du partage, vaincre la stagflation », page 214, affirme que le fait « Qu’une réforme économique fondamentale soit ou non réalisable au plan politique ne dépend pas uniquement de ses mérites intrinsèques mais aussi de l’urgence du problème latent et de la conscience plus ou moins grande de l’échec subi par l’approche traditionnelle ».

Les publications de livres, d’ouvrages, d’articles, des prises de position lors de débats sur des sujets de société, de développement, permettent aux intellectuels d’exiger plus, aux Hommes politiques pour que l’Exécutif puisse faire mieux.

Ils deviennent des portes paroles du peuple et contribuent à l’éveil des consciences, à la « maturité » des populations.

Les ressources humaines de qualité dont les intellectuels départagent les pays et mettent en évidence ceux qui progressent et ceux qui peinent à se faire un chemin.

L’observation des pays francophones d’Afrique montrent que ceux qui ont fait du progrès, sont effectivement ceux qui sont intellectuellement avancés : l’Algérie, le Cameroun, la Côte d’ivoire, le Royaume du Maroc, le Sénégal, la Tunisie. La France n’est pas responsable de tous les maux qui entravent notre développement.

 

Quand dans un pays, le court terme l’emporte sur le long terme, le « ventre » l’emporte sur la « réflexion », le « moi » l’emporte sur le « nous », il n’y aurait  que des cadres qui courent derrière l’argent, qui devient roi, la seule référence.

Alors, dans ce pays, il n’y aurait quasiment pas d’intellectuels, la réflexion sera absente, les lumières sont éteintes, il n’y’a plus d’éclairage pour les populations, tout le monde marche dans l’obscurité en prenant le chemin qui lui semble bon, on risque de tomber à tout moment dans l’abîme.

Autant on constate que le pays compte des dizaines de Colonels et de Généraux de complaisance dans les différents corps des forces de défense et de sécurité, autant les Professeurs, les Docteurs, autres diplômés et surdiplômés dans tous les domaines du savoir pullulent dans l’administration et dans les entités privées, mais le pays est très pauvre en production intellectuelle. Pire, on se glorifie même de ne pas lire.

Au Mali, on est champion dans l’exhibition des titres. Les gens passent tout leur temps à se rivaliser en diplômes et en titres. Tout le monde se croit bon, voire le meilleur, alors on se dénigre impitoyablement. L’université n’est pas encore le lieu de l’éclosion de véritables intellectuels.

Dans les rayons des librairies, on rencontre peu de livres au niveau supérieur : de philosophie, d’histoire, d’économie, de fiscalité, de droit, de comptabilité, de médecine, etc écrits par des Maliens. Y’a-t-il des « Revues spécialisées », dans les différents domaines du savoir ?

Le naufrage est collectif. Tout le monde s’est engouffré dans les moules de la corruption. La course à la recherche de « part de gâteau », à l’enrichissement personnelle n’ont plus de limite. Les dirigeants du pays, ceux qui doivent donner le bon exemple, sont à la fois « ordonnateur des dépenses » et « entrepreneurs exécutants » par personne interposée. L’immoral devient la règle pour avoir de l’argent, on est homme le jour et femme la nuit, on retourne, sans scrupule son costume dans toute circonstance pour pouvoir tirer le plus petit profit soit-il de toutes situations. Nous avons oublié le pays, d’autres l’ont récupéré. Nous devrons le récupérer, mais quel coût ?

II – LE MONTANT DE LA FACTURE.

En sept années de manœuvres des « sauveteurs » aux pieds de notre pays, les enjeux financiers sont énormes. La facture pourrait être très salée. A combien s’élève le montant des opérations de « sauvetage » ? Malin celui peut répondre avec une précision même relative, à cette question.

Nous avons estimé à 35 milliards de dollar dans le résumé de l’article, correspondant à 05 milliards de dollar par an pendant sept ans. Il s’agit de l’estimation des dépenses engagées dans :

 

Des camps militaires construits à coût de milliards, équipés de matériels de détection ultra-modernes, à coût de milliards,

Des milliards engagés dans l’achat d’armements qui font tourner les « usines de fabrication d’armes », donc les économies des pays de fabrication,

Des milliers d’hommes mobilisés, à coût de milliards de salaires, de nourritures, de médicaments,

Des centaines de véhicules, d’avions mobilisés à coût de milliards,

Des milliards engagés dans la formation des forces de sécurité et de défense du pays,

Des milliards engagés dans les frais de fonctionnement tels que les frais de transports, d’assurances, de carburants, de communication, de voyage, de déplacement, etc,

Tout cela pour des objectifs bien précis. La France sait plus que quiconque la richesse du sous-sol de la région de Kidal. Elle y a fait de nombreuses fouilles et recherches archéologiques depuis les années 1920. L’un des résultats de ces fouilles est la découverte en 1927 du squelette de « L’homme d’Assélar », gardé  dans des musées à Paris.

Quant à l’importance des ressources minières, nous ne connaissons que ce qui a été publié, puisque c’est encore eux qui ont fait les cartes minières du pays.

Et du coup, nous voulons que tout cela s’arrête, que toutes ces forces soient démantelées, qu’elles rempilent immédiatement les bagages, parce que nous, nous sommes désormais d’accords ? C’est un rêve. Il faut parler clair et franc le langage qu’ils comprennent.

De nos jours, la guerre est un levier puissant de la machine économique capitaliste, quasiment une « branche d’activité », à part entière très rentable.

Nous devons négocier avec la France. L’intervention de toute autre puissance étrangère n’empêcherait pas le remboursement des sommes engagées, mais ne ferait qu’alourdir le montant de la facture.

III – LA NEGOCIATION, SEULE ISSUE POUR RETROUVER LA STABILITE.

Les Maliens expriment de jour en jour leur ras-le-bol de la présence des forces étrangères dans leur pays. Mais il est important qu’ils se rappellent que c’est nous-mêmes, les plus hautes autorités du pays qui ont demandé cette intervention à la puissance militaire de la France et qui, à son tour, a légitimé sa présence par une décision de l’instance de « gouvernance mondiale », l’O.N.U.

 

Dans une publication intitulé : « Osons agir pour que le Mali gagne » parue dans Mali Tribune N°07 et les « Echos Hebdo » du 29 mars 2019, nous avions fait la proposition que le peuple Malien demande le retrait des troupes étrangères.

Dans une autre publication parue le 28 Juin 2019, sous le titre « Tôt ou tard, la situation que nous vivons devrait arriver au Mali », nous soutenions, que seules des négociations avec la France permettent d’obtenir la cessation immédiate des tueries, le retour des forces armées nationales et de l’administration sur tout le territoire du pays.

Ces actions doivent être complétées par des négociations financières. La république d’Haïti, le pays de l’académicien, Dany Laferrière, a acheté son indépendance avec la France en 1825. Une dette que ce pays pauvre remboursait jusqu’à dernièrement. Alors unis, nous pouvons négocier les conditions de notre liberté avec la France et la Gouvernance mondiale.

Nous avons fait une « belle bêtise », en oubliant le pays, nous la payons cash. Nous avons échoué collectivement, nous avons perdu notre liberté, nous devons la racheter.

IV – LE COUT DES DIFFERENTS SCENARI DE SOLUTION.

En essayant de forger une opinion sur les tournures que pourraient prendre la crise, on peut essayer d’estimer le coût lié à chaque scénario de solutions.

4.1. Cout de la solution du « maintien de l’Unité nationale »

Le « nouveau nationalisme » Africain naissant, devrait inciter la France aux à plus d’égards envers ses anciennes colonies et de négociations relativement « équilibrées » pour rester dans le concert des grandes nations. Les méthodes d’instauration de la peur par les menaces, les tueries, les massacres, les intimidations et les assassinats d’hommes politiques, d’intellectuels et autres barbaries ont leurs limites.

Dans le cas de la crise Malienne, elle est une maîtresse dans l’éventail des solutions à notre crise. Les négociations financières porteront entre autres sur :

le prix à payer : combien de dizaines de milliards de dollars ont été englouti pour la libération de notre pays, jusqu’à la date de retrait des troupes? Le montant doit être durement négocié, surtout que des aides internationales faites au Mali auraient déjà été utilisées,

les modes de paiement : comment allons-nous rembourser cette dette? Ce ne serait pas des chèques, des virements, de traites, mais à coup sûr, le remboursement se fera sur « l’exploitation des ressources ». La forme, les méthodes et les procédures doivent être négociées : les contrats de concession, les co-entreprises, le bail sur plusieurs années, les redevances qui pourraient revenir au Mali, les sociétés privées avec des accords d’établissement, etc.

 

le délai de paiement, il ne fait aucun doute que le paiement par étalement dans le temps est la règle. Toute la difficulté revient à répondre à la question pendant combien de temps ? Cela dépendra des quantités des réserves disponibles pour chaque ressource minière retenue dans le schéma de remboursement, de la capacité d’extraction des machines et du montant du remboursement annuel.

Nous avons estimé à 35 milliards de dollar dans le résumé de l’article. Ce montant pourrait être revu à la baisse, mais surtout à la hausse en prenant en compte le coup de démantèlement des camps et de rétrocession des équipements.

A supposer que le montant définitif atteint 50 milliards de dollar, à rembourser par tranche de 05 milliards par an, cela reviendrait à signer un contrat de 10 ans de présence. Au rythme de remboursement annuel de 02 milliards de dollar, la durée de présence est allongée à 25 ans. Or si le cours du dollar est de 1 dollar pour 500 FCFA, est-ce que l’exploitation peut générer des revenus ou bénéfices de 05 milliards de dollar, c’est-à-dire un remboursement de 2 500 milliards de FCFA ou un remboursement de 02 milliards de dollar, c’est-à-dire 1000 milliards de CFA?

Ces hypothèses nous paraissent très optimistes. Par contre, retenir un remboursement annuel d’un (01) milliard de dollar, c’est-à-dire 500 milliards de FCFA, équivaudrait à signer un contrat de 50 ans de présence. 50 ans ? Oui 50 ans ? un demi-siècle ?

Oui, mais que vont devenir nos enfants, petits-enfants et les générations futures ? A ce stade de la réflexion, on craque : 50 ans de présence, toute une vie humaine ?. C’est une recolonisation, on fond en larmes. On voit les générations futures réduites en esclaves. Comment cela a pu nous arriver ?

La cécité des hommes politiques, le faible niveau d’éducation et d’instruction des populations et surtout l’absence ou le mutisme de ceux qui devraient être « des intellectuels », pour éclairer les populations, expliquent en partie le naufrage collectif du pays. On se rend compte rapidement, que pour détruire un pays, il suffit de peu de choses.

Mais en situation difficile, la maîtrise des émotions est capitale pour ne pas tomber dans le découragement, qui ferait perdre tous ses moyens. L’important quand on tombe, c’est de se relever. Le « géant Mali d’hier » est à terre et il doit se relever. Cinquante années, certes c’est beaucoup, mais ce n’est pas l’éternité, c’est même peu dans la vie des nations, pourrait-on se consoler. Les « sauveteurs » sont en RDC depuis 1963, (56 ans), en Irak depuis 1992 (27 ans). etc.

Le coût de la solution de l’unité nationale, du statuquo actuel du Mali d’avant 2012, quelle que soit l’hypothèse de remboursement retenue, c’est l’acceptation d’une présence de dizaines d’années afin que les « sauveteurs » exploitent les ressources pour se faire rembourser.

 

4.2. Cout de la solution de « l’autonomisation des régions ou de la partition du pays : « L’AZAWAD SANS LES AZAWADIENS »

La pression est à son comble sur les épaules du Président de la république afin qu’il procède à la révision constitutionnelle devant permettre la régionalisation ou la partition du pays.

Aucun Prêtre, aucun Pasteur, aucun Imam, aucun Conseiller matrimonial, aucun Tribunal ne peut réconcilier un couple décidé à divorcer. Le maintien de l’unité du Mali ou son « vol en éclat » se trouve dans les mains des « 10% de populations blanches qui ne veulent pas être gouvernées par les noirs ».

Dans tous les cas, la mise en œuvre de solutions de découpage ou de partition du pays, doit s’accompagner de leur retour effectif au pays dont le coût de la recherche de l’indépendance se calcule en milliers de pertes en vies humaines, de veuves et d’orphelins de guerre, de mutilés, et dizaines de milliers de réfugiés .

Le retour des 10% « dans leur bercail » doit être une condition de fond et de forme, c’est-à-dire « la condition sans laquelle ». On ne comprend pas, que des gens qui veulent un pays, quand ils ont l’argent, viennent investir dans l’immobilier à Bamako au lieu d’aller dans « leur pays ». Ce « pays » n’est-il pas habitable ?

Les Maliens observent avec clairvoyance cette situation qu’ils acceptent mal de plus en plus. Le sage feu Seydou Badian KOUYATE avant de rejoindre sa dernière demeure a dit ceci : «Ca ne se passera pas en ma présence, mais les Maliens si nous devrions mourir pour la défense des terres de nos ancêtres, acceptons de mourir » avant de proposer un éventuel référendum.

Le « fruit vert tombe rarement de lui-même ». Toutes les conditions d’une situation inacceptable, telles que  le rapatriement des noirs au Mali à Gao, la profanation du drapeau national et des symboles de l’Etat, sont entrain d’être réunies. Les « transformations sociales », les vents du changement auront tôt ou tard raison de la métaphysique, du mutisme des Maliens. « Le silence n’est pas synonyme de peur » Une réponse appropriée pourrait être apportée à tout moment.

Face aux difficultés entre les différentes communautés et les différentes tendances religieuses, à s’entendre, sur la gestion du « nouveau pays », probablement, un « Administrateur Général » serait nommé comme ce fut le cas en Irak avec Lewis Paul BRUNER. Il ne s’appellera pas peut être Faidherbe, « Gouverneur Général des Colonies d’Afrique de l’Ouest », mais il aura les mêmes fonctions que ce dernier.

Cela signifierait purement et simplement l’AZAWAD sans les « AZAWADIENS ». Déjà nos autorités locales, régionales et mêmes nationales ne peuvent pas se rendre dans les camps de la MINUSMA et de BARKHANE sans y être préalablement autorisées. Nos forces des armées sont interdites sur certaines parties du territoire national. Cela n’est-il pas un début d’un « Mali sans les Maliens » ?

Cela pourrait arriver très rapidement, il suffit que le « nouveau découpage territorial qui se trouve dans les cartons du Président de la République, passent ou que la partition soit une réalité.  Ceux qui rêvaient de bonheur dans un « nouveau pays », n’auraient qu’à souffrir, très probablement, des conséquences des décisions d’un nouveau « genre de colonisation ». Il faut être grand pour voir venir certains dangers, malheureusement, nous sommes très nombreux à être trop courts.

Avant que cet « Administrateur général » ne finisse ses « missions de réconciliations et de paix », d’organiser des colloques et des conférences très médiatisés sur le développement du « nouveau pays », les sorts des immenses ressources, qui ont suscité autant de convoitises seraient définitivement scellés. Les populations croupiront dans l’extrême misère toute leur vie.

Alors le Mali n’est pas mieux que cela. Mais, « on ne connait la valeur de sa chose que quand on la perd » et cela est aussi humain et concevable. Mais on s’assume. Ils doivent s’assumer et retourner chez eux.

Il est important de rappeler à tous, que le capitalisme rime rarement avec l’humanisme. Nous n’avons pas compris la « guerre économique » et même en la vivant, nous sommes encore très nombreux à n’y rien comprendre.

Nous continuons de confier les recherches de solutions à nos problèmes nés de la « guerre économique » à ceux qui l’ont pensé, réfléchi et conçu. Vous voulez qu’ils trouvent des solutions idoines pour nous ? «  Faire danser un enfant de dos » dit-on. « KA DEN DON, KA KWO DO IYEREMA».

Pensez-vous qu’ils sont maudis à ce point ? Ayons confiance en nous-mêmes.

Pour donner un visage relativement humain, des Fondations, des ONGs sont créées, financées par les multinationales à coup de milliards pour en quelque sorte laver les sales besognes. Elles ne sont pas là pour nous. Pire des ONG sont créées en période de guerre pour servir de « relais et de plateformes » de transfert d’énormes capitaux

V – LE CHOIX DE LA SOLUTION

Il appartient au peuple représenté par des dirigeants, de réfléchir à toute option pouvant ramener la stabilité et la paix. De toutes les options imaginales, classées dans l’ordre de préférence, il ne fait aucun doute que « l’unité nationale » est la solution idoine pour le Mali.

Un Mali uni qui fait évoluer la forme de l’Etat et la gestion de la chose publique dans l’intérêt de toutes ses filles et tous ses fils.

Un Mali uni exempt de corruption, où les dirigeants sont des modèles, cessent de s’ingérer dans les affaires, refusant d’être « ordonnateurs de dépenses et des recettes » de l’Etat et « exécutants » des mêmes dépenses, par l’intermédiaire d’entreprises « écrans ». Un Mali où les élus de la nation cessent de louer leurs « patentes import- export » aux commerçants, et où les hauts responsables de l’Etat cessent de verser des centaines millions de fonds détournés dans des comptes de commerçants, pour aller les récupérer dans des pays d’importations. Les marchandises achetées sont ensuite importées au nom du commerçant en exonération de tous droits de douanes et taxes.

Un Mali où le comportement exemplaire des dirigeants incite à la bonne citoyenneté, le paiement des impôts, droits et taxes. La situation actuelle de l’exhibition par les dirigeants de leurs situations financières et matérielles n’incite nullement le citoyen à s’acquitter de ses devoirs civiques. La machine économique  est en panne de s’arrêter.

Un Mali uni dont la bonne gouvernance ne laisse plus personne sur les bords de la route du développement, où le « moi » laisse la place au « nous ». Le salaire minimum net est de 40 000 FCFA, soit 480 000 FCFA par an. Les 900 000 000 000 de « détournements, de manques à gagner » consignés dans les différents rapports du B.V.G permettent de payer des indemnités de chômage pour une année à 1 875 000 jeunes (900 000 000 000 / 480 0000). Ce qui les éviterait d’aller mourir dans les eaux de la Méditerranée. Une gestion saine des finances publiques pourraient faire aussi que ces sommes alimentent un « fonds de promotion de jeunes entrepreneurs ».

Un Mali uni où règne la justice, le levier le plus important pour la stabilité et la paix sociale de tout pays. Qui n’est pas justiciable ? Entre créances impayées, droits non respectés, accidents de circulation, difficultés de remboursement d’emprunts, employé ayant perdu son travail, problèmes de voisinage, problèmes fonciers, problèmes administratifs, n’importe qui peut se trouver, un jour en face du juge. Le seul espoir est la protection de l’Etat à travers une bonne justice.

 

Un Mali exemplaire, où le Procureur de la République joue pleinement sa mission de défense des intérêts de l’Etat et des derniers publics pour le bonheur des citoyens. Pour tout acte de profanation du drapeau national, d’attaque contre les symboles de l’Etat, d’apologie du mal, et de détournement annoncé dans la presse, il ouvre systématiquement une information judiciaire pour mener des enquêtes. Aux termes de ses enquêtes si la vérité de l’information est établie, les délinquants financiers sont inculpés, jugés dans les délais légaux, puis emprisonnés outre le remboursement des deniers dérobés. Si, au contraire, l’information est fausse, son auteur est poursuivi et traduit en justice pour atteinte à l’honneur, diffamation, diffusion de fausses informations, troubles à l’ordre public.

 

Un Mali qui protège ses filles et fils. Quand un Etat ne protège pas suffisamment les citoyens et que la justice est mal distribuée, la « recherche de la manifestation de la vérité » n’est pas son premier souci, les populations désemparées chercheront d’autres moyens de secours. La quiétude et la paix sociale volent en éclat, l’insécurité et le « chacun pour soi » prennent la place.

Toute négociation pour la solution qui préserve l’unité nationale nécessite que les « manipulés » se retournent contre les « manipulateurs » d’une part et d’autre part, qu’ils aillent expliquer le changement de position aux populations qu’eux-aussi ont manipulé à souhait pour qu’elles puissent saboter, s’attaquer aux symboles de l’Etat.

VI – PROPOSITION DE DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE NEGOCIATION.

Il est malheureux de constater qu’en Afrique en général et au Mali en particulier, on est toujours surpris par les événements, faute d’anticipation et de préparations. Il nous semble très important de mettre en place une Institution de type « Conseil National pour la Veille Stratégique et Economique » Les négociations pour la sortie de crise pourraient comprendre  en deux étapes :

5.1. Mettre en place une équipe technique pour étudier chaque scénario de solutions de « sortie de crise ».

La réussite dans toute entreprise, tout projet nécessite une très bonne organisation. Elle pourrait comporter :

1.la définition claire par les parties des points objets de la négociation, il ne fait aucun doute que c’est l’initiateur des négociations qui fait une proposition de sujets de la négociation,

2.une bonne planification incluant la recherche de toute documentation historique, juridique, économique, financière, et technique. Un problème aussi complexe comporte plusieurs volets,

3 une bonne équipe de négociateurs, ayant une parfaite connaissance des sujets, pour chaque membre en ce qui concerne son volet.

La solution à un problème aussi complexe nécessite la mobilisation de compétences riches et variées. Il serait souhaitable qu’une équipe de technocrates de divers domaines soit mise en place. Elle pourrait concerner beaucoup de domaines :

mines, le pays compte d’ingénieurs miniers, de technocrates capables de prendre part à l’estimation des quantités en réserves exploitables, à l’extraction et à l’inventaire des quantités produits,

histoire, la connaissance de l’histoire est incontournable dans de pareilles négociations,

économie, finances, le pays compte d’éminents économistes, comptables et financiers capables de comprendre les montages financiers et de prendre part aux calculs des coûts, des marges et des bases de remboursements,

droit, la matérialisation de toute convention d’exploitation, de prêts / emprunts se fait aux moyens de mécanismes juridiques, le pays compte d’éminents juristes d’affaires et en droit économique international.

Il est appartient au Président de la République et son gouvernement de prendre toute initiative pour la mise en place d’une telle équipe. Tous les dossiers techniques seront préparés pour être mis à la disposition des négociateurs. On ne peut pas aller en négociation les mains vides. Il est désagréable pour un négociateur mal préparé de se trouver en face de l’autre délégation très bien préparée et bien organisée.

5.2. Constituer une « équipe patriote » de négociateurs.

Les dossiers techniques préparés par l’ »équipe technique » la deuxième étape consiste à mettre en place une « équipe de négociateurs ». Le choix des personnes est très important, puisqu’il s’agit de négocier l’avenir des générations futures.

Le choix des membres de « l’équipe de négociations » doit aussi comporter une certaine dose de patriotisme. Cela est très important.

Il est vrai que, sans scrupule, chaque guerre « fabrique ses milliardaires », mais combien de Maliens pouvaient imaginer « l’affaire des avions pourris » à un moment où le pays est menacé dans son existence ?

Au lieu de réfléchir à comment sauver le pays, beaucoup d’entre nous ont leur plan de fuite du Mali, ils voient leur avenir désormais ailleurs : des maisons à Abidjan, Dakar, Casablanca, Tunis, en Europe, en Amérique, etc. On brandit fièrement sa double nationalité et le passeport de l’autre pays.

Ils oublient que nous sommes les dignes héritiers de grands empires et royaumes. Ceux-ci n’ont jamais abandonné, pour aller profiter de la quiétude d’autrui. « FADEN TO, FADEN SAGO ». Non, quoiqu’il advienne, les dignes Maliens et fiers de leur pays n’abandonneront jamais le Mali. Au lieu d’éteindre les flammes, si on quitte la maison familiale en feu, que va-t-elle devenir ?

Le diagnostic des maux dont souffre notre continent est établi depuis des décennies.  Les gens se répètent et disent la même chose de différentes manières. Le célèbre artiste de reggae Alpha Blondy l’a déjà dit dans une chanson et de la plus belle manière : « J’insiste, je persiste et je signe, les ennemis de l’Afrique, ce sont les Africains».

Le Professeur BANDA KANI, Président du MP au Cameroun, a enfoncé le clou sur la Chaine « Afrique Madia TV » : « il y a des Africains qui ne sont noirs que par leur peau. Ils ont décidé de trahir le continent, c’est une vielle tradition ». Pour des milliards et des avantages qu’on leur a promis, ils sont prêts à vendre le continent, à participer à tout projet de recolonisation de l’Afrique ».

Quels constats cinglants ?, Il y a des Africains ne peuvent pas imaginer leur vie sans l’occident. C’est là qu’ils se soignent, qu’ils achètent, qu’ils préfèrent vivre même s’ils n’ont aucune considération à en juger par les milieux qu’ils fréquentent. Vous portez un prénom importé, de colonisation : Jacques, Joséphine, ou Ibrahim, Mariam, vous parlez une langue étrangère, dans un supermarché occidental, vous croyez vraiment qu’on vous respecte?. Non c’est un leurre. Votre respect n’a d’égal que le montant de la facture à payer. Dans les rues, vous avez moins de considération que le chien familial.  Mais ils sont fiers d’être dans des avions en direction de là-bas pour être plus proche de leur « maître ». Leur singerie, l’assimilation, le complexe d’infériorité n’ont d’égal que les comportements d’un « renégat ». Et avoir une telle personne comme porte-parole, franchement, il y a de quoi à ne pas avoir beaucoup d’espoir.

A titre d’illustrations, quelle serait la position d’une « double nationalité » en général? D’une part, elle est née sur les terres de ses ancêtres, d’autre part elle a « prêté serment » de servir les intérêts d’un autre pays, pour pouvoir bénéficier d’avantages.

Peut-elle, sur tous les sujets débattus, défendre son pays ou au pire, être au juste milieu, sans « trahir son serment » et sans sacrifier la terre des ancêtres ?

L’équation n’est pas facile à résoudre. L’idéale serait que ces genres de personnes elles-mêmes renoncent à faire partie de l’équipe.

Dans les années à venir ces genres de situations doivent être clairement clarifiés par la relecture de la Loi N°62-18 AN-RM du 03 Février 1962 portant Code de la nationalité Malienne et la Loi N°95-70 du 25 Août 1995 portant modification du Code de la nationalité Malienne. Les niveaux de responsabilité doivent être confiés en fonction de l’engagement patriotique du citoyen, mesuré par l’unicité de nationalité ou de critères équivalents clairement arrêtés.

En conclusion de ce papier, il apparait clairement que les « sauveteurs » n’abandonneront jamais par pitié notre pays. C’est au peuple Malien, à travers ses dirigeants de discuter en son sein, de chaque option possible et d’ouvrir des négociations.

L’heure n’est plus aux critiques stériles et accusations mutuelles, mais aux contributions concrètes de chaque citoyen. La raison doit l’emporter sur les passions. « On ne voit pas les oreilles du cheval qui te terrasse » dit-on. On peut affirmer, sans risque d’être démenti, que même les « manipulés » qui n’avaient pas prévu ces genres de scénario, éprouvent du regret. Il en est de même, des Hommes politiques, puisqu’il n’y a pas de structure en charge de la « Veille économique et stratégique du pays ».

L’heure est à la réflexion aux solutions concrètes pour se sortir rapidement de cette crise. Le coût est fonction du temps, plus la situation dure, plus les coûts sont gigantesques et plus l’avenir devient de plus en plus irrémédiablement compromis pour des futures générations.

Les projets d’ « AZAWAD sans les AZAWADIENS » et de « Mali sans les Maliens » qui se dessinent sont inacceptables pour des peuples que nous sommes, qui partagent plus de mille ans de culture, d’histoires et de géographie. Si ça ne tenait qu’aux seules ressources minières, très nombreux sont les Maliens et encore nombreux de jour en jour, en raison de la lassitude, à envisager que « les manipulés » partent rejoindre les « manipulateurs » pour former leur « pays » et exploiter les ressources objet de la convoitise.

De Kayes à Gao, la carte minière de notre pays est encore très impressionnante. On vient de découvrir d’immenses réserves de gaz dans le Bélédougou, les plus importantes au monde disent certaines sources citant des spécialistes.

Avec des immenses superficies de terres cultivables, plus de 42 000 km2 de cours d’eau irrigables selon de nombreuses sources dans des documents officiels, des ressources halieutiques, d’élevages, le Mali peut envisager son développement sans les ressources minières du sous-sol de l’AZAWAD. Au contraire, ce pays ne serait qu’un « mendiant alimentaire ». Mais que vaut un pays sans une partie de son histoire, de ses us et usages, de sa culture ?  C’est comme une personne qui est amputée d’une partie de son corps. Voilà pourquoi nous endurons autant de souffrances pour la préservation de notre unité nationale.

Il est de la plus haute importance que les Maliennes et les Maliens, de plus de la vingtaine d’ethnies qui composent notre nation, de Kayes à Kidal, de l’intérieur comme de l’extérieur, fiers de leur nationalité, des terres de nos ancêtres sur lesquelles nous n’avons pas choisi de naître, qui nous ont tout donné, et que nous avons le devoir de défendre, de se ressaisir, de se rassembler  et de rester unis. « Ensemble tout est possible ».

Il y a mieux à faire pour notre grand pays, dans l’intérêt de ses filles et fils, des générations futures, que des découpages et des partitions inutiles, des guerres civiles, ethniques et tribales qui ne profiteraient certainement qu’aux « manipulateurs ».

La république d’Haïti a contracté en 1825 sa « dette d’indépendance » envers la France, nous allons payer « le prix de rachat de notre liberté » jusqu’au 1 franc près, mais le Mali est, et doit rester « un et indivisible »./

Siné DIARRA

Expert-Comptable

Certifié aux Normes comptables internationales IAS / IFRS

Par la CNCC et l’Ordre des Experts comptables de France

Enseignant de Comptabilité de finances et d’Audit

Tel : 66 89 69 69 / 76 89 69 69.

Site : www.finauditsarl.com

Source: Mali Tribune

 

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