En effet, le constat est réel, les prix des condiments, des denrées céréalières, des Biens et services de première nécessité ainsi que des produits pharmaceutiques grimpent constamment dans toute la ville de Bamako et sur le marché local. Réalité qui interpelle les Autorités de la transition pour éviter à ce que ce motif de malaise social dégénère en crise explosive.
En tout état de cause, le marché est devenu très cher, les emplettes ne suscitent plus de fierté. De nos jours, l’augmentation des prix est devenue exponentielle. Surtout concernant les prix de la viande (passé de 2500 à 3500 FCFA), de l’huile (de 800 à 1100 FCFA), du sucre (de 650 à 800 FCFA), des œufs (de 2000 à 2750/l’alvéole) de la farine alimentaire, du haricot, du poisson, du gaz (de 2500 à 2500 FCFA pour recharger une bouteille de 6 Kg), du charbon, du bois de chauffe, de l’eau, de l’électricité, etc. A tous les niveaux, les prix ont passé de 3% à 7%.
Cette situation est la conséquence de deux facteurs à savoir : la pandémie de COVID-19 et l’instabilité politique du pays qui ont eu des incidences sur le commerce, l’investissement, l’emploi, les recettes publiques, les envois de fonds de l’étranger et les secteurs secondaire et tertiaire.
Pour y remédier, les Autorités de la Transition doivent jeter les bases d’une véritable relance économique en redonnant confiance aux différents secteurs économiques. Les principales priorités en matière de développement doivent être la simplification de la règlementation, l’instauration d’un véritable Etat de Droit, l’amélioration des infrastructures, le renforcement des capacités de production, l’exploitation des possibilités de diversification des exportations et l’identification des secteurs présentant un potentiel élevé de valeur ajoutée et de chaîne des valeurs. Il faudra aussi réduire substantiellement la dépendance du pays par rapport à l’Aide publique au développement (APD) dont les flux sont en baisse, imprévisibles et souvent assortis de conditionnalités qui retardent les taux de décaissement.
Aussi, le Gouvernement doit améliorer l’efficacité de sa fiscalité, réduire substantiellement les flux illicites des capitaux vers l’extérieur, mieux capter (ou formaliser) le secteur informel, éliminer les préférences fiscales (exonérations) et améliorer la transparence et l’équité dans la négociation des contrats avec les sociétés multinationales, surtout dans les domaines des télécommunications et des mines. Ce que le gouvernement a commencé à faire avec l’adoption d’un nouveau code minier par le Conseil national de Transition ce mois d’août.
Et malgré ces difficultés, la Transition a commencé à poser des actes. On peut citer, entre autres, le projet de création de deux usines de filature au profit de la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) ainsi que la construction de l’Ecole malienne des mines. Ce n’est pas tout. Nous avons également le Centre national de robotique. Outre tous ces progrès, il convient de rappeler la rénovation de plusieurs salles de classe et l’annonce de la tenue des États généraux sur l’éducation.
L’Etat serre la ceinture
Concernant la réduction du train de vie de l’Etat, plusieurs mesures déjà ont été prises par le chef de l’Etat et l’équipe gouvernementale : la réduction des fonds de souveraineté des Institutions a été opérée à travers la réaffectation de 2/3 des fonds de la Présidence et de la Primature aux œuvres sociales. Les missions à l’étranger ont été rationalisées et les dépenses publiques de l’Etat réduites. L’interdiction d’achats de cartes téléphoniques prépayées et l’exigence d’une autorisation préalable du ministre de l’Économie et des Finances pour toute acquisition de véhicule à l’exception des véhicules militaires, sécuritaires et utilitaires… ce sont là, aussi des mesures prises et qui visent à rationaliser les dépenses publiques. Toujours dans le même cadre, d’autres initiatives sont en cours. Il s’agit de l’élaboration et l’adoption d’un projet de décret relatif au régime d’utilisation des véhicules de l’État et des Collectivités, et la mise en place d’un comité de pilotage pour examiner la rationalisation des structures administratives et Institutions de l’État.
Mémé Sanogo