21 millions d’Africains ont acheté en ligne l’an dernier, ce qui représente moins de 2 % du total mondial. Le continent reste donc largement en retrait de ce nouveau mode de consommation, qui connaît pourtant une croissance régulière depuis 2014.
Il y a plusieurs façons d’interpréter le classement 2018 de l’Afrique dans l’Indice du commerce électronique d’entreprise à consommateur (B2C) dans 151 pays, publié le 10 décembre par la Conférence des Nations-unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Les optimistes retiendront que, depuis 2014, le nombre d’acheteurs en ligne a bondi de 18 % par an en Afrique, contre 12 % en moyenne au niveau mondial. Les pessimistes souligneront le retard du continent : 9 des 44 pays africains étudiés figurent parmi les 10 derniers du classement. En Europe, 68 % des internautes ont acheté en ligne en 2017, mais seulement 13 % en Afrique où la moitié des acheteurs étaient concentrée dans trois pays : le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Kenya.
Niveau de richesse
La cause de ce retard africain est d’abord son niveau de richesse. On trouve encore dans les dix premiers la Tunisie, le Maroc, le Ghana, le Kenya, l’Ouganda, le Botswana et le Cameroun, qui ne sont pas parmi les pays plus défavorisés. En revanche, la queue du peloton est occupée par Haïti, la Sierra Leone, le Liberia, le Congo, les Comores, le Burundi, la RDC, la Guinée, le Tchad et le Niger qui affichent un faible indice de développement humain.
Il faut avoir un ordinateur, une connexion internet, un compte en banque ou de l’argent liquide pour commander un produit sur internet. Il faut aussi être sûr que les services postaux sont assez fiables pour livrer le bien commandé en temps et en heure.
Mukhisa Kituyi, secrétaire général de la Cnuced, a déclaré : « L’Afrique n’est pas aussi bien préparée à l’économie numérique et à profiter de ses avantages que le reste du monde. Les trois quarts de sa population n’ont pas encore commencé à utiliser internet ». 21 millions d’Africains ont acheté en ligne l’an dernier, ce qui représente moins de 2 % du total mondial. Peut beaucoup mieux faire.
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