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Du rififi à la CENI : Amadou Bah sommé de justifier plus de 2 milliards FCFA au Contrôle financier Huit Commissaires plus le garde du corps du président de la CENI devant le tribunal de la Commune IV le 12 mars

“J’ai saisi le Procureur de la Commune IV pour que ceux qui ont vandalisé mon bureau rendent compte”. Ces propos sont du président de la Commission électorale nationale Indépendante (Ceni) Amadou Bah dans une interview qu’il avait accordée, en novembre dernier. Ce procès est prévu pour le 12 mars prochain devant le Tribunal de la Commune IV. Il concerne huit commissaires plus le garde du corps du président de la Ceni.  En plus de cette affaire judiciaire, la Ceni est confrontée à des détournements de fonds. C’est pourquoi, le président Amadou Bah a été sommé par le Contrôle financier de justifier 2 milliards 100 millions de nos francs. Sans compter le climat malsain au sein de la structure. C’est pour dire que la Ceni n’est plus crédible pour superviser les prochaines élections (législatives, communales, référendum). Il urge donc de dissoudre cette Ceni afin de repartir à zéro.

Rien ne va plus au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) malgré que le Président Amadou Bah ait été remis dans ses droits par la Cour Suprême. On comprend puisque lui-même est conseiller de cette juridiction. Malgré, les commissaires ainsi que les autres agents vivent toujours dans un climat conflictuel et de méfiance. En d’autres termes, l’atmosphère au sein de cette structure qui est gendarme des différentes élections est délétère.

Le hic est qu’aujourd’hui la Ceni n’est plus crédible pour superviser les prochaines élections à savoir les législatives, les communales et les référendums.

Le 12 mars prochain, huit commissaires du camp des dissidents dirigé par Me Issiaka Sanogo seront devant le tribunal de la Commune IV pour répondre à une série de plaintes déposées par le président de la Ceni.

Répondant à la question sur : “Il semblerait qu’il y a eu une bagarre dans votre bureau. Est-ce vrai ?” dans une interview qu’il a bien nous accorder en novembre dernier, le président Amadou Bah précisait : “C’est vrai, nous avons reçu une mission de l’Union européenne pour la remise d’un rapport. J’ai dit au vice-président d’informer tous les commissaires pour la réunion qui devrait se tenir à 15 h 30 dans la salle de conférence de l’institution. Mais, comme ils sont dans une dynamique de provocation, à l’heure de la rencontre avec les partenaires de l’Union Européenne, ils ont investi la salle de conférence pour une autre réunion. J’ai demandé alors d’installer des chaises dans mon bureau pour la tenue de la rencontre avec la délégation de l’UE.  Ils sont venus dans mon bureau, l’Ortm était là aussi. L’adjointe de Cécile Kengué, Marie Violette, a posé beaucoup de questions sur le processus électoral. Elle m’a demandé aussi qu’elle a lu la presse et qu’il y a un problème ici entre nous. J’ai aussitôt répliqué que c’est un problème interne et qu’on va régler ça en famille”. Avant de préciser : “Aussitôt, les frondeurs se sont levés pour dire que je ne suis plus le président, que j’ai été déchu de mon poste. L’audience a pris fin avec cet incident. Je suis parti les accompagner sur le perron. Après l’audience, l’Ortm a voulu faire mon interview dans mon bureau. C’est en pleine interview que j’entends un bruit assourdissant dans le couloir. Arrivé au niveau de la porte, j’entends dire : Ouvrez ! Ouvrez ! Le temps que j’ouvre la porte pour savoir de quoi il s’agit, les vitres de ma porte ont volé en éclats. Ils ont cassé les vitres de ma porte et fait irruption dans mon bureau, déversé des insanités sur ma personne durant une heure.  Jusqu’à présent, je n’arrive pas à comprendre comment des gens qui sont à des postes de responsabilité élevée peuvent-ils agir de la sorte”.

Voilà pourquoi, les motifs des plaintes ne sont pas les mêmes. “Vous savez, les motifs sont différents. La série de plaintes concerne en fait 8 commissaires sur les 15. Certains sont cités pour l’avoir frappé et d’autres pour avoir cassé la porte de son bureau. Par ailleurs, il y a aussi des commissions dont leur motif n’est pas précisé. Je ne sais pas comment Amadou Bah pourra prouver tout cela. Je dis et je le répète, personne n’a frappé le président. Il ne peut pas le prouver.

Pour la petite histoire, le président Bah a même accusé son propre garde du corps. Pour lui, il n’a pas joué son rôle” nous a précisé l’un des commissaires.

Autres faits très importants, c’est le premier rapport fourni par le Contrôle des finances sur la gestion financière au niveau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) notamment dans le cadre de la supervision du 1er et du 2è tour de l’élection présidentielle de 2018. Dans ce rapport, le président Amadou Bah est sommé de justifier la somme de 2 milliards 100 millions de nos francs Cfa. Tout comme les autres commissaires, qui doivent aussi justifier les fonds mis à leurs dispositions.

En tout cas, depuis septembre 2018, le président de la Ceni n’arrive pas à tenir une seule simple réunion à défaut d’une Assemblée plénière où toutes les décisions de la structure sont prises. La raison est très simple : le président Bah ne dispose pas de la majorité requise. Il a en face huit commissaires sur 15. C’est dire qu’il est pris en otage.

Que vaut donc aujourd’hui la Commission électorale nationale indépendante ? Mieux vaut la dissoudre pour répartir à zéro.                                    

El Hadj A.B. HAIDARA

Source: Aujourd’hui-Mali

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