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Droit alimentaire en Afrique de l’Ouest : Une journée de partage d’expériences

Une journée de réflexion et de partage d’expériences s’est tenue, hier à l’Université des sciences juridiques et politiques de Bamako (USJPB), sous la présidence du recteur de l’USJPB, Pr Moussa Djiré. C’était en présence du Pr Miguel Angel Martin Lopez de l’Université de Séville, membre de l’Observatoire espagnol pour le droit à l’alimentation et de plusieurs enseignants-chercheurs.

 

La journée se voulait une opportunité d’échanges entre acteurs de divers horizons sur les expériences et les enseignements en matière de sécurité alimentaire et de mise en œuvre du droit à l’alimentation dans la perspective de la création d’un observatoire universitaire. Il s’agissait de capitaliser les expériences en mettant en exergue les liens entre droits, politique, sécurité alimentaire et les dynamiques autour de ce triptyque. Mais aussi de réfléchir ensemble sur les orientations nouvelles d’une politique et d’une gouvernance multisectorielle de la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique de l’Ouest.

Pr Moussa Djiré a expliqué que depuis la crise alimentaire mondiale de 1973-1974, la question alimentaire et nutritionnelle n’a cessé de dominer l’actualité. D’après les projections démographiques, nous serons en 2050 sur cette planète un peu plus de 9 milliards de personnes avec peu de ressources pour nourrir tout le monde. La situation alimentaire est particulièrement alarmante en Afrique subsaharienne où, selon les données de 2019 de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), plus de 186 millions d’habitants, soit 34% de la population totale de la région, souffriront constamment des diverses formes de détresse alimentaire, les plus aiguës.

Pour faire face à la question alimentaire, les gouvernements, les agences de développement, les fondations, les groupements de la société civile et les entreprises de la communauté scientifique ont multiplié les initiatives parmi lesquelles le Programme global agriculture et sécurité alimentaire, la nouvelle Alliance mondiale pour la sécurité alimentaire et la nutrition, lancée par l’ancien président américain Barack Obama en 2012 et l’Initiative alliance globale pour l’initiative résilience au Sahel.

Sur le continent africain, l’Union africaine à travers le Nouveau partenariat pour le développement (NEPAD), a mis en place le programme détaillé de développement de l’agriculture africaine en vue d’une approche unifiée pour développer l’agriculture, combattre la faim et assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable. La question alimentaire a été longtemps au cœur des disciplines techniques, notamment agronomique, biologique, sanitaire, etc.

Elle suscite de plus en plus un intérêt croissant des sciences sociales en l’occurrence des sciences juridiques et politiques. L’USJPB et ses partenaires bénéficient de l’accompagnement de l’Université de Séville. Ce réseau de chercheurs européens auquel participe notre université est principalement composé de juristes, mais accueille aussi des représentants de toutes disciplines qui travaillent sur les questions de sécurité alimentaire et transition socio-écologique.

Selon le recteur, ce partenariat viendra en complément de ceux déjà en cours, avec l’Agence universitaire de la Francophonie et d’autres pour la mise en place d’un master en droit foncier et en droit agro-alimentaire. «Le droit alimentaire est un droit de l’Homme, reconnu par le droit international qui protège le droit de tous les êtres humains de se nourrir dans la dignité, soit en produisant leurs aliments, soit en les achetant», a souligné Pr Djiré.

On estime actuellement que près de 690 millions de personnes dans le monde ont faim, soit 8,9% de la population mondiale. Le nombre de personnes touchées par l’insécurité alimentaire grave montre également une tendance à la hausse. En 2019, environ 750 millions de personnes, soit une personne sur dix dans le monde, était exposée à l’insécurité alimentaire grave.

On estime que 2 milliards de personnes dans le monde n’avaient pas régulièrement accès à une alimentation sûre, nutritive et suffisante en 2019. Spécifiquement sur le continent africain où toute la misère du monde semble avoir élu domicile, plus de 200 millions de personnes vivent dans la faim extrême.

Pr Miguel Angel Martin Lopez a développé un thème intitulé : «Les défis mondiaux de l’alimentation. Son traitement, impact sur l’agenda international et le rôle des universités».

Djenebou Coulibaly

Source : L’ESSOR

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