La jeunesse malienne, longtemps considérée comme la sève nourricière de l’avenir du pays, est aujourd’hui menacée dans son essence même par un fléau grandissant : la consommation de drogues. Une réalité préoccupante confirmée par des études récentes, selon lesquelles 70 % des jeunes maliens âgés de 18 à 25 ans consommeraient une forme de drogue, licite ou illicite. Plus alarmant encore, 25 % de ces jeunes consommateurs sont des filles, un chiffre qui tranche brutalement avec les stéréotypes genrés longtemps associés à ce phénomène.
Bamada.net-Face à cette situation dramatique, le Chef de l’État, le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition et Chef suprême des Armées, a sonné l’alerte. Fidèle à sa vision d’un Mali debout, fort et souverain, il a donné des instructions fermes aux autorités compétentes pour une riposte vigoureuse et coordonnée contre ce poison social qui ronge les fondements de notre société.
« L’avenir du Mali, c’est sa jeunesse. Une jeunesse malade, c’est une nation sans futur », aurait-il rappelé en conseil de défense, selon des sources proches du palais présidentiel.
Une parole forte et saluée : Médecin-Colonel Ismaila Macalou brise le silence
Mais l’écho le plus retentissant de cette alerte présidentielle s’est propagé à travers les réseaux sociaux, à la suite d’une intervention remarquée du Médecin-Colonel Ismaila Macalou. Invité sur le plateau du média numérique InfoBrut, cette figure respectée de l’armée malienne a tenu des propos d’une rare franchise :
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« Nous perdons notre jeunesse à cause des drogues. C’est un désastre silencieux. Si nous n’agissons pas maintenant, dans dix ans, c’est une génération entière que nous aurons perdue. »
Ces mots puissants, portés par un homme de terrain et de conviction, ont bouleversé l’opinion publique. Des milliers de partages, des dizaines de milliers de réactions, des débats enflammés dans les groupes WhatsApp et sur Facebook, ont suivi. Dans un pays où les sujets de santé publique sont souvent relégués au second plan, ce sursaut d’indignation numérique marque un tournant.
Une bombe à retardement dans les rues de Bamako et au-delà
La consommation de drogues touche toutes les couches sociales. Si certains jeunes tombent dans l’addiction par désespoir ou par oisiveté, d’autres sont entraînés par la pression de groupe, la quête d’adrénaline ou simplement l’ignorance des conséquences. Le phénomène n’est plus limité aux grandes villes. Dans les localités rurales, les comprimés de tramadol, les colles à sniffer, le cannabis et les drogues de synthèse circulent à bas prix, sans contrôle ni régulation.
À Bamako, il n’est pas rare de voir des mineurs accroupis derrière les marchés ou dans les ruelles, un sachet en plastique à la main, absorbés dans un monde de brume toxique. Dans les écoles, des enseignants tirent la sonnette d’alarme sur la baisse des performances scolaires, la violence, l’absentéisme et même les cas de psychoses liés à la consommation de produits illicites.
Un mal qui exige un traitement multidimensionnel
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Le Président Goïta, en homme d’État conscient des défis multiples que traverse le pays, a instruit une mobilisation transversale. Il ne s’agit pas seulement d’une affaire de sécurité, mais aussi de santé publique, d’éducation, de justice et de développement social.
Les autorités sont désormais appelées à renforcer :
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Le contrôle des frontières et des circuits d’approvisionnement ;
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La répression des réseaux de trafiquants et de vendeurs locaux ;
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Les campagnes de sensibilisation dans les écoles, quartiers et lieux publics ;
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L’installation de centres de désintoxication et d’écoute pour les jeunes en détresse.
Des ministères tels que celui de la Sécurité, de la Santé, de l’Éducation et de la Jeunesse ont été sollicités pour une coordination intersectorielle dans la lutte contre la drogue, sous l’égide du Haut Conseil national de la jeunesse.
Et maintenant ? Une responsabilité collective
Il ne suffit pas de dénoncer. Il faut agir. Il est impératif que chaque parent, chaque éducateur, chaque responsable religieux, chaque leader communautaire prenne sa part dans cette bataille pour l’avenir. La drogue n’est plus un problème des autres. Elle est là, au coin de la rue, parfois dans nos maisons, nos écoles, nos mosquées, nos terrains de football.
Le sursaut moral, social et politique est urgent. Sinon, le Mali court le risque de voir sa jeunesse sombrer dans l’oubli, remplacée par une génération abrutie, sans repères, manipulable et perdue.
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La consommation de drogues chez les jeunes au Mali est une crise silencieuse devenue trop bruyante pour être ignorée. Grâce à la prise de position courageuse du Président de la Transition, Assimi Goïta, et à la parole directe du Médecin-Colonel Macalou, la société malienne semble enfin prête à affronter ce mal de plein fouet.
Mais la lutte ne fait que commencer. Et comme le rappelle un adage africain : « Le feu que l’on n’éteint pas dans la case voisine finira par brûler la vôtre. »
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Fatoumata Bintou Y
Source: Bamada.net