Un arrêté interministériel impliquant les ministères le ministère des Mines et du Pétrole, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et celui de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable suspend pour une année, l’activité de dragage, le temps de relire le code minier
En vue d’informer l’opinion nationale et internationale sur l’arrêté interministériel du 15 mai 2019 ainsi que les mesures prises par le gouvernement malien pour lutter contre l’extraction de l’or par dragage dans les cours d’eau, le ministre des Mines et du Pétrole, Mme Lélenta Hawa Baba Bah a animé, le jeudi 06 juin dernier à l’Hôtel Maeva Palace, une conférence de presse.
C’était l’occasion pour le ministre des Mines et du Pétrole d’échanger avec les journalistes sur un sujet très délicat et sensible, il s’agit de l’orpaillage et l’exploitation de l’or par dragage dans les cours d’eau du Mali. Il s’agit également aujourd’hui au-delà de tout de voir l’avenir de nos cours d’eau et celui des populations.
D’entrée, la conférencière a fait savoir qu’à la suite de différentes missions sur le terrain, la dernière en date du 25 mai dernier, il a été constaté avec amertume la pollution que causent le dragage et l’utilisation des produits chimiques dangereux. Selon elle, ces pratiques causent des dommages aux différentes cours d’eau du Mali (Le fleuve Niger jusque dans la ville de Bamako, le fleuve Bagoé et la Falémé principalement en provoquant leur obstruction et en détériorant l’eau que les riverains boivent.
Le dragage est une activité qui consiste à extraire les matériaux sous l’eau. Cette pratique n’est pas sans conséquences. Elle perturbe la circulation de l’eau et menace la vie aquatique, car les dragueurs utilisent des produits toxiques comme le cyanure, le mercure. Ces produits sont aussi nocifs pour la santé des populations riveraines de ces cours d’eau.
Selon Mme Lélenta Hawa Baba Bah, l’utilisation de mercure dans l’exploitation de l’or dans l’orpaillage et le dragage mettent en danger la vie des utilisateurs directs et les consommateurs de poissons de tout le pays. Face à cette situation, il urge, dira-t-elle, de trouver une solution appropriée à la question de drague.
A cet effet un arrêté interministériel impliquant les ministères le ministère des Mines et du Pétrole, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et celui de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a été pris le 15 mai 2019. Cet arrêté suspend pour une année l’activité de dragage, le temps de relire le code minier.
Pour ce faire elle a exprimé le souhait de voir, les autorités arrêter toutes extractions de l’or par le système de dragage dans le code minier dont la relecture est en cours. Selon elle, un protocole sera signé dans les jours à venir avec les pays voisins (Sénégal et la Guinée) afin de mutualiser les efforts de lutte contre le dragage.
La brigade fluviale a procédé à la saisine d’une vingtaine de dragues dans les quartiers de Baco Djikoroni, Kalaban Coro et Kabala. Cette opération a permis d’arrêter 23 personnes. La ministre Hawa Baba Bah a affirmé que ces personnes seront mises à la disposition des juridictions.
Elle a informé les journalistes de la suspension annuelle de toute activité d’orpaillage au Mali allant 15 juin au 30 septembre 2019. Elle a affirmé que des mesures seront prises avec l’appui des autorités locales pour le respect de cette suspension à travers la mise en place de la police minière.
AMTouré
Source: Le 22 Septembre