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DR CHOGUEL K. MAIGA A LA RENCONTRE M5-RFP-JEAN PIERRE LACROIX : « NOUS PENSONS QUE LE PRÉSIDENT DE LA TRANSITION DOIT PRENDRE SES RESPONSABILITÉS, POUR CHANGER OU RECTIFIER LA TRAJECTOIRE …»

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, M. Jean Pierre Lacroix, a effectué une mission au Mali en début de la semaine en cours. Au cours de son séjour, il a eu des échanges directs avec les acteurs de la vie publique sur la situation que traverse notre pays. Le M5-RFP fait partie de ces acteurs avec qui la mission a échangé autour des différents problèmes notamment sur le processus de la Transition. Au nom des partis membres du M5-RF, le président du MPR, Dr Choguel Kokalla Maïga a pris la parole pour expliquer au chef de la mission les difficultés qui entravent la bonne conduite du processus en cours. Le leader politique en a profité pour énumérer tout ce que le M5-RFP considère comme des handicaps dans ce processus.

S’adressant à Mr Lacroix, le porte-parole des partis membres du M5-RFP a dit : « Au M5-RFP, nous pensons que le président de la Transition qui,  pour l’instant, est la seule institution la moins  querellée au fond, doit prendre ses responsabilités, devant le peuple malien et face à l’histoire, pour changer ou rectifier la trajectoire de la Transition. Dans le cas contraire nous courons tous  le risque grave de conduire le pays dans une nouvelle impasse », a déclaré Choguel K. Maïga, le leader politique, indique par ailleurs que les questions d’ordre sécuritaire, social et économique sont suffisamment connues et constituent des préoccupations communes et  partagées des Maliens. Le leader politique membre du M5-RFP en a profité pour remercier l’ONU, notre organisation commune, pour l’attention particulière qu’elle accorde à la situation au Mali.

L’implication active de la MINUSMA et particulièrement de son Chef dans la recherche permanente de solutions de sortie de crise au Mali n’est plus à démontrer a soutenu Choguel, qui a décrit la situation réelle que certains veulent cacher : « Vous courez donc le risque de retourner à la fin de votre mission avec l’impression que pour l’essentiel la Transition se passe bien. Laissant le feu couver sous les cendres ».

La vérité, dira  le leader politique malien au Secrétaire général adjoint,  c’est que : « la Transition souffre principalement et fondamentalement et de façon non exhaustive, de cinq  handicaps majeurs qui,  s’ils ne sont pas corrigés à temps, signeront inéluctablement son échec en fin de parcours. De quoi s’agit-il ? Le porte-parole du M5-RFP explique :

  1. a- Les organes de la Transition souffrent d’un déficit avéré de légitimité, car ils ont tous été installés en violation des idéaux et valeurs pour lesquels le changement a été réclamé par le peuple malien  pendant sa lutte héroïque portée par le M5-RFP, en violation des engagements pris entre le CNSP et le M5-RFP (principale force du changement),  en violation de la morale et de la logique républicaine,  mais aussi et surtout en  violation de la Charte de la Transition et de tous les textes légaux afférents à la mise en place desdits organes et adoptés au nom des Maliens ;
  2. b- Le difficile accouchement des organes de la Transition a souffert d’absence totale d’un minimum de consensus et de confiance des forces vives de la nation. C’est pourquoi, selon lui en si peu de temps, les autorités de la Transition ont réussi à se mettre sur le dos toutes les forces vives significatives : partis politiques,  syndicats,  société civile,  organisations professionnelles,  etc. ;
  3. c- Les organes  de la Transition, de par les conditions de leur naissance, le processus et les méthodes d’un autre âge qui ont signé leur survenue, souffrent d’une tare congénitale,  fait observer le leader du M5 qui dénonce: l’incapacité notoire à appréhender à leurs justes  mesure et dimension, les vrais défis, auxquels la nation doit s’attaquer, l’ordre des priorités et comment les aborder et les prendre en charge ;
  4. d- La militarisation outrancière de l’appareil politique et administratif de gestion de l’État fait courir de gros et inutiles risques aux Forces armées et de sécurité. Leur trop grande implication dans la gestion politique, qui n’est pas leur cœur de métier,  a au moins deux inconvénients majeurs : distraire et détourner les Famas de leur mission classique légale, c’est-à-dire la défense du territoire, la sécurisation des personnes et des biens, la lutte contre le terrorisme ».

Comme preuve Choguel K. Maïga a cité: « la multiplication, dans le courant du dernier trimestre de l’année 2020, des points d’implantation et d’incrustation des foyers et bases des groupes terroristes au centre-ouest, au sud et à l’ouest du Mali ( Macina, Niono, Markala, Tominian, San, Banamba, Koutiala, Yorosso,  Kadiolo, Kolondiéba, Nara , etc.); e- la signature de pactes de soumission que certains villages sont obligés d’accepter avec les groupes terroristes ; les tribunaux islamiques qui “distribuent la justice”  et officient sous l’autorité des organisations terroristes. Ce n’est pas tout car le porte-parole du M5-RFP a évoqué l’enlisement des Famas dans les luttes et joutes politiques, et l’imputation subséquente de la responsabilité d’échecs politiques éventuels, avec les graves et irréparables dommages sur l’image et la réputation des Forces de défense et de sécurité. »

Enfin, selon Dr Choguel qui explique la situation à cette mission de l’ONU, « les autorités de la Transition ont perdu totalement la boussole qui doit les guider pour réaliser par ordre de priorité les objectifs et impératifs du changement : la sécurisation des personnes et des biens, la lutte contre le terrorisme ;la justice pour les victimes des tueries des 10, 11, 12 juillet 2020 à Bamako, ainsi que celles de Sikasso et Kayes ;les réformes politiques, institutionnelles et administratives, sur une base consensuelle et inclusive ; la création des conditions d’élections libres, transparentes et crédibles pour éviter des crises postélectorales ; la lutte contre la corruption et l’impunité ; le respect des droits et libertés consacrés dans la Constitution; la prise en charge de la problématique de la Refondation à travers l’organisation d’assises nationales ».

 

LAYA DIARRA 

 Source: LE SOIR DE BAMAKO

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