Quel regard portez-vous sur le chronogramme électoral ?
Le gouvernement a pris une décision unilatérale. Les acteurs-clés, notamment les formations politiques et les organisations de la société civile, n’ont pas été impliqués par rapport à l’élaboration de ce chronogramme. Quand on n’a pas de légitimité, il faut miser sur la négociation et le dialogue. La classe politique ne va pas se hasarder à aller à des élections dont elle ne connait pas les tenants et les aboutissants. Ce que nous attendions par ailleurs c’était un plan de sécurisation du processus électoral. Nous sommes dans un pays instable et il fallait donc d’abord commencer par élaborer une carte de sécurisation du processus électoral.
Quels peuvent être les défis auxquels sa mise en œuvre sera confrontée ?
Les élections sont des enjeux extrêmement forts pour les partis politiques. Ces derniers ne vont jamais accepter une confiscation du processus électoral par les experts de la transition. Il y a aussi la question du fichier électoral, qui n’est pas résolue. Mais pour la question de financement, je pense qu’il n’y aura pas de problèmes. Les partenaires, regardants par rapport à la fin de la transition dans les délais impartis, vont injecter de l’argent pour que ces élections soient organisées.
Le chronogramme est-il tenable ?
On peut tenir les élections aux dates indiquées à condition que l’ensemble des acteurs soit impliqué dans le processus. Si on arrive à faire cela, tout pourra bien se passer. Rien n’est perdu et rien n’est gagné d’avance.
Source : Journal du Mali