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Dr Boubou Cissé prêt à se présenter au tribunal : « Oui, je le ferai évidemment»

Recherché par le Procureur Mamoudou Kassogué  dans l’affaire dite de déstabilisation de la transition, l’ancien Premier ministre Boubou Cissé affiche sa disponibilité à se présenter au tribunal, si une convocation lui est adressée. Tout en estimant que les accusations formulées contre lui sont « un potentiel nettoyage politique».

Accusé d’ourdir « une entreprise de déstabilisation des institutions de la transition », l’ancien Premier ministre Dr Boubou Cissé a trouvé refuge à un lieu inconnu « à l’intérieur du pays », en attendant de voir clair dans ce dossier. Dans les chefs d’accusations, le procureur de la République près du tribunal de grande instance de la Commune III du district de Bamako, Mamoudou Kassogué, a évoqué « des indices graves et concordants de faits laissant présumer l’existence d’une entreprise criminelle », notamment une somme de 200 millions de francs CFA qu’il aurait mobilisé par le biais de Vital Rober Diop, DG du PMU-Mali « pour convaincre des syndicats de troubler l’ordre public et déstabiliser l’Etat ».

Celui qui est soupçonné dauphin du Président IBK a brisé l’omerta par une interview accordée à notre confrère de Le Monde. En effet, l’ex-chef du gouvernement explique que le PMU est une entreprise autonome gérée par un directeur général sous lequel il y a un conseil d’administration, dont l’Etat, actionnaire à hauteur de 10 %, reçoit des dividendes.

« Le PMU ne peut pas décaisser de l’argent sans qu’il y ait une autorisation du conseil d’administration. Sortir 200 millions comme ça, ce n’est pas possible. Honnêtement, j’attends qu’il présente des preuves », a asséné Dr Cissé.

Répondre de ses accusations

L’ancien Premier ministre se dit prêt à se présenter au tribunal, si la justice le lui demande. « Oui,  je le ferai évidemment. Mais je n’ai pour l’instant reçu aucune convocation d’aucune autorité », a-t-il indiqué sans détours. Ce qui confirme les dires de ses avocats, le vendredi 1er janvier 2021, selon lesquels  « le Docteur Boubou Cissé n’a reçu aucune convocation de la part d’aucune autorité judiciaire, policière ou administrative », mais « se tient à la disposition de la justice de son pays ».

Pourquoi des « cabales » ?

Dr Boubou Cissé qui se présente comme une menace politique contre les ambitions politiques des tenants du pouvoir à Bamako, dit comprendre dans ces accusations une cabale organisée contre sa personne. Et Dr Boubou Cissé d’expliciter longuement : « Je l’avais déjà indiqué aux autorités de la junte lorsqu’ils nous avaient libérés. Je veux servir et aider mon pays. Si je peux être utile à quelque projet de développement, je le ferais volontiers. Mais cela ne sera pas nécessairement par la voie politique, ça peut être sous d’autres formes. Nous sommes dans une période de transition et il est important de garder profil bas. Je ne veux perturber en aucune façon la transition qui est en cours. C’est ce qui a justifié mon silence. C’était aussi le temps de la réflexion. Est-ce que je retourne dans cette fonction publique internationale ou est-ce que je continue à être dans mon pays, à faire de la politique ? »

L’ancien ministre de l’Economie avoue ne pas loin de penser que l’information judiciaire ouverte par le procureur à son encontre est « une façon de freiner » ses ambitions présidentielles. « C’est un potentiel nettoyage politique, peut-être même un assassinat politique », martèle-t-il.

Toutes ces cabales n’empêcheraient par ces ambitions présidentielles. Interrogé sur sa candidature aux élections présidentielles à la fin de la transition, Dr Boubou Cissé n’est pas allé par le dos de la cuillère : « Tout est possible pour moi ».

Cyril Adohoun

Source: L’Observatoire

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