Vavoua est une ville située à l’orée des zones diamantifère de Séguéla et de Tortiya, juste à la limite de la Juridiction Consulaire du Mali à Abidjan. Cette localité vient d’être le théâtre d’un événement insolite. Le Chef des Dozos s’est fait assassiné par trois autres membres de sa propre confrérie. L’affaire a provoquée une grande émotion au sein de notre communauté de la localité. De quoi s’agit-il ?
Il y a quelques mois, la grande confrérie Dozo de la ville de Vavoua a désigné à l’unanimité, Adama Sidibé (48 ans), originaire de Ballé (Cercle de Yanfolila), comme son Chef. Cette désignation n’a visiblement pas été du goût de tout le monde, car le vieux Seydou Samaké doyen de la Confrérie et tuteur du nouveau Chef, convoitait le même poste, mais ses confrères lui ont préféré le jeune Sidibé pour sa compétence. Très remonté contre cette nomination, le doyen attire son protégé dans un guet-apens. Il organise donc une partie de chasse avec deux autres complices et invite le nouveau Chef à se joindre à eux. Une fois la nuit tombée, sans se douter de quoique ce soit, ce dernier accepta l’invitation et se précipita dans sa chambre pour se préparer comme à l’accoutumé à toute éventualité.
Il se rend compte que ses attributs de chasse avaient disparus. Qu’à cela ne tienne, il empoigna son fusil et suit ses compères dans les broussailles. Selon les aveux faits par le meurtrier aux gendarmes, quelques temps seulement après avoir quitté la ville, les comploteurs ont décidé de passer à l’acte sachant la victime à leur portée. Le meurtrier désigné Adama Doumbia, originaire de la Guinée Conakry, ouvre le feu sur son homonyme Adama Sidibé à moins de 15 mètres de distance. Atteint à l’abdomen, les balles perforent le ventre et sortent par le dos, le chef s’écroule dans un bain de sang.
Pour ne pas réveiller de soupçon sur leur forfait, les trois larrons retournent en ville comme si de rien n’était. Au petit matin, ils décidèrent de retourner sur les lieux du crime pour enterrer le corps du désormais ancien chef des Dozos de Vavoua. Leur comportement insolite attire l’attention d’une Dame Gouro dont la plantation n’était pas loin. Ayant aperçu dans sa cachette un corps inanimé aux pieds des malfrats, elle alerta immédiatement la gendarmerie qui arrive juste à temps pour cueillir les assassins du Chef des Dozos la main dans le sac.
Cuisiné par les gendarmes l’auteur du crime Adama Doumbia passe aux aveux. Selon lui, cet assassinat a été préparé par tous les trois, mais c’est lui qui avait été choisi pour éliminer le Chef pour permettre au doyen Seydou Samaké d’être le seul Chef de la confrérie Dozo de Vavoua. Cependant, selon Moro Sidibé, neveu du défunt, son oncle ayant senti le mécontentement de certains dozos proches de son tuteur Samaké, lui avait légué la chefferie, préférant rester à l’ombre de ce dernier. Mais Samaké n’étant pas homme à partager les titres, a choisi d’éliminer Adama Sidibé pour rester seul maître à bord. Le défunt laisse derrière lui deux veuves inconsolables et 8 enfants.
La bande à Seydou Samaké a été déférée à la Maison d’arrêt de Daloa pour qu’elle réponde de ses actes devant la justice. Selon le fils ainé de la famille Sidibé, l’Ambassade du Mali en Cote d’Ivoire a été informé par les soins du Conseil des Maliens de Cote d’Ivoire qui suit l’affaire de près avec la famille.
DeGildas Correspondant du Républicain à Abidjan
Source: Lerepublicainmali