La Direction générale des douanes, l’un des principaux services de recettes de l’Etat, est à pied d’œuvre pour faire face à cette mission extrêmement importante dans un contexte de crise et d’insécurité qui affecte beaucoup l’activité économique. Elle réalise mensuellement entre 50 et 53 milliards de FCFA de recettes. Un niveau de mobilisation record atteint par ce service même s’il reste en deçà des objectifs fixés par les plus hautes autorités. Cependant, le directeur général des douanes, l’inspecteur général Mahamet Doucara et ses collègues sont engagés à être au rendez-vous en fin d’année.
En dépit d’un contexte d’insécurité généralisée ayant pour conséquence un ralentissement de l’activité économique, la direction générale de la douane du Mali est à pied d’œuvre pour honorer l’engagement assigné par les autorités maliennes. Pour cela, le successeur d’Ali Coulibaly a pu engranger un niveau de recettes assez éloquent pour mériter qu’on s’y attarde. Ainsi, de janvier 2019 à nos jours, les recettes mensuelles douanières ne sont jamais descendues sous la barre des 50 milliards de FCFA.
Elles ont même frôlé les 53 milliards par moment, contribuant pour plus de 300 milliards de francs CFA aux prévisions de recettes budgétaires, à mi-parcours d’exercice. Ce montant est pour le moins nettement supérieur au niveau de mobilisation des années. Cependant, il reste un peu en deçà des attentes des plus hautes autorités, soit 56,8 milliards francs CFA par mois pour être au rendez-vous de l’objectif annuel.
Il apparaît à l’évidence que les recettes douanières franchissent à peine le seuil de cette gigantesque attente. En effet, la situation sécuritaire fait que les efforts, aussi titanesques soient-ils, se buttent à une kyrielle de facteurs si contraignants.
« Relever le défi du seuil fixé semble tenir de la quadrature du cercle dans un contexte où l’écrasante majorité des corridors d’importation n’est pas fonctionnelle« , a ainsi confié un haut responsable de la boite, ajoutant que ce n’est pas en grevant les tarifs sur les importations de véhicules qu’on fera fléchir la barre de recettes exigées. Et un autre interlocuteur d’ajouter que le niveau de performance préconisé, manifestement, s’accommodera difficilement de l’important volume d’exonérations consentis sur certains produits stratégiques, notamment les produits pétroliers.
C’est d’ailleurs avec un pincement au cœur que le Fonds monétaire international (FMI) s’est plié à la sollicitation des autorités de notre pays de baisser les taxes perçues sur les produits pétroliers (TPP), jusqu’à taux 0% parfois, selon que le prix du pétrole à l’international augmente ou baisse. Or, poursuit notre interlocuteur, il se trouve qu’en ce moment précis, le prix du pétrole sur le marché mondial augmente. Ce qui se traduit par le fléchissement de la TPP. Donc une baisse des recettes. Concernant l’importation des marchandises solides, le volume des importations est fonction de la capacité d’absorption de notre économie. Or, il n’est un secret pour personne que l’activité économique est largement en dessous des attentes du fait de la crise évoquée ci-dessus.
Mais en dépit de ces contraintes objectives, la douane malienne n’entend ménager aucun effort pour relever le défi de la mobilisation des objectifs de recettes fixés.
Youssouf CAMARA
Source: l’Indépendant