Madame le ministre soutient que l’Etat a payé plus de 2 milliards de Fcfa au profit des travailleurs licenciés de HUICOMA-SA, mais beaucoup d’entre eux n’ont rien perçu
Après la cession des actions de l’Etat dans le capital de HUICOMA à Alou Tomota, des difficultés de divers ordres ont entravé le fonctionnement normal de ladite société, créant ainsi un conflit social entre la direction et le personnel. Pour éclairer l’opinion publique sur la gestion du dossier de l’affaire des travailleurs compressés de l’HUICOMA, le ministre du travail et de la Fonction publique, en charge du dialogue social a rencontré la presse le mercredi 03 janvier 2018 dans les locaux de son Département. L’occasion pour Mme Diarra Raky Talla de faire d’abord la genèse de cette affaire que le régime a héritée et qui s’est engagé à résoudre en raison de son caractère social avant d’expliquer l’état d’exécution des engagements de l’Etat.
Au ministre de la Fonction publique de souligner que c’est dans le but d’apaiser le climat social au sein de la société HUICOMA-SA que le protocole d’accord a été signé le 30 mai 2010 entre le gouvernement, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), le Conseil national du patronat du Mali (CNPM) et la Direction de HUICOMA qui se trouve en difficulté. Qu’à la fin des discussions ont été prises des résolutions parmi lesquelles la mise en place rapide d’une direction générale provisoire avec des missions et une durée claires, a précisé le ministre. Dans ce protocole, a indique-t-elle, l’Etat s’est engagé à payer, au nom de la solidarité nationale et pour solde de tout compte, un montant de 2,1 milliards de Fcfa pour les arriérés de salaires de 194 travailleurs de HUICOMA-SA.
Cette somme recouvre également les indemnités de réinsertion pour les travailleurs licenciés pour motif économique, pour ceux qui ont été contraints à la retraite, pour les saisonniers. Il y a aussi les travailleurs n’ayant pas bénéficié de la prolongation d’âge de départ à la retraite et les partants volontaires. Le paiement en question devait être effectué à la période allant du 1er janvier au 31 mai 2010.
Elle a rappelé qu’en 2014, suite aux négociations avec l’UNTM, une commission avait été mise en, place pour traiter les dossiers des compressés de cinq sociétés dont l’HUICOMA. Mais ce travail, selon elle, n’a pas pu avancer correctement en raison de l’absence de documentation. A l’en croire, c’est en aout 2017 que l’UNTM a transmis à la Fonction publique la documentation nécessaire. Qu’au même moment le collectif de femmes et de jeunes de Koulikoro hausse le ton pour interpeller le gouvernement par rapport au même dossier. Pour madame le ministre, l’Etat a payé plus de 2 milliards de Fcfa au profit des
travailleurs licenciés de HUICOMA-SA, mais beaucoup d’entre eux n’ont rien perçu. D’où l’ouverture d’une enquête par le département. Elle soutient que onze travailleurs en activité ont illégalement perçu une indemnité de salaire de 111.301.270 Fcfa et 47 autres ayant bénéficié des arriérés de salaire, ont illégalement perçu des indemnités de réinsertion d’un montant de 258.940.605 Fcfa. Mme Diarra Raky Talla a également dit qu’il y a quatre semaines de cela, elle a reçu une liste de 114 travailleurs contraints à la retraite et qui déclarent n’avoir rien perçu du montant qui leur est destiné.
Qu’à ce jour, l’Etat a entièrement débloqué le montant total de 313 361 981 F CFA représentant l’indemnité de réinsertion aux 26 travailleurs et les deux mois d’arriérés de salaire aux 7 travailleurs.
Madame le ministre rappelle que le gouvernement à travers son département est engagé dans la voie de l’apaisement du climat social et invite tous ceux qui sentent lésés dans ce dossier à saisir officiellement son département pour toute réclamation.
Daniel KOURIBA
Source: 22 Septembre