A quoi joue la justice malienne dans le traitement de l’affaire Adama Sangaré, maire du district de Bamako ? La question vaut son pesant d’or si on sait que dans le droit pénal malien la liberté est le principe et la détention l’exception.
C’est sur la base de ce principe universellement reconnu que les responsables de la société Energie du Mali, à savoir le directeur général, Sékou Alpha Guittèye, et la responsable des hydrocarbures, la dame Mafily Koné, ont été mis en liberté provisoire après paiement d’une caution de 10 millions de FCFA pour la femme d’un responsable syndical de l’Untm et l’auteur principal dans ladite affaire, à savoir l’ancien patron de l’EDM, Sékou Alpha Guittèye, un proche parent du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta. Curieusement, ce dernier contre lequel la démonstration a été faite est aujourd’hui en liberté pour des raisons de santé. Selon nos sources, il aurait été évacué à l’étranger. Or, une instruction dans les règles de l’art nécessite sa présence qui est pour le moment incertaine.
Le même traitement de faveur a été gracieusement accordé à la dame Mafily Koné, inculpée dans ladite affaire.
En effet, après quelques séjours à la prison pour femmes de Bollé, elle a été transférée dans une clinique médicale située sur la rive droite de Bamako, avant d’être mise en liberté provisoire.
Aujourd’hui, sur les quatre personnes inculpées dans la fameuse affaire dite des hydrocarbures, il ne reste plus que le maire du district de Bamako, Adama Sangaré et le patron de la société immobilière, Ifa-Baco, Mohamed Traoré.