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Donald Trump menace de libérer les djihadistes français détenus en Syrie si Paris ne les rapatrie pas

Donald Trump a menacé la France de libérer les djihadistes français détenus en Syrie si Paris ne les rapatrie pas. Dans le même temps, le Pentagone s’inquiète d’un résurgence du groupe terroriste Etat islamique.

Le sort des djihadistes occidentaux prisonniers en Syrie fait de nouveau débat. Au cours d’un échange avec les journalistes sur la pelouse de la Maison-Blanche, mercredi, Donald Trump a une nouvelle fois menacé de libérer les djihadistes européens dans leur pays d’origine si ces derniers ne les rapatriaient pas eux-mêmes. “Nous détenons des milliers de combattants de l’EI en ce moment. Et l’Europe doit les reprendre”, a expliqué le milliardaire américain, ciblant notamment “l’Allemagne, la France et d’autres pays”.

“Nous les avons capturés, nous en avons des milliers et maintenant, comme d’habitude, nos alliés n’en veulent pas”, a ajouté le président américain. “Les Etats-Unis ne vont pas les garder à Guantanamo pendant 50 ans et payer pour ça.” Ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis pressent leurs alliés européens de rapatrier les djihadistes :

  • Début août, le coordinateur du contre-terrorisme au département d’Etat américain, Nathan Sales, avait déjà fait une déclaration similaire : “La manière la plus efficace pour [empêcher leur retour sur le champ de bataille], c’est que leur pays d’origine rapatrie ces citoyens et les juge pour les crimes qu’ils ont commis”.
  • Dès le mois de février, Donald Trump avait écrit sur Twitter que “le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les autres alliés européens” devaient rapatrier leurs djihadistes ou “nous serons forcés de les relâcher”.

Des milliers de combattants étrangers

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance de combattants kurdes et arabes soutenue par Washington qui a mené la lutte contre le groupe Etat islamique, détiennent plus de 10.000 djihadistes dont 8.000 venus d’Irak et de Syrie et 2.000 étrangers venus de plus de 50 pays, y compris plusieurs centaines d’Européens, avait indiqué le représentant spécial américain pour la Syrie James Jeffrey début août. A ces djihadistes s’ajoutent 70.000 femmes et enfants des djihadistes, dont 10.000 associés aux 2.000 étrangers.

Ces djihadistes n’ont pas renoncé à leur idéologie et “nous avons tous pour obligation de les empêcher de revenir sur le champ de bataille”, avait rappelé Nathan Sales, révélant que les Etats-Unis avaient déjà rapatrié et inculpé cinq djihadistes – quatre hommes et une femme -, dont l’un a déjà été condamné. “Nous voudrions voir plus de pays d’Europe occidentale en faire de même […] Personne ne devrait s’attendre à ce que les Etats-Unis règlent le problème pour eux”.

Alors que début août, les Etats-Unis ont annoncé avoir rapatrié un autre djihadiste, âgé de 23 ans et originaire du Texas, les pays pris pour cible par Donald Trump se montrent beaucoup plus réticents, à commencer par la France. Selon le ministère des Affaires étrangères, il y a 400 à 500 ressortissants français dans les camps gérés par les Kurdes dans le Nord-Est syrien, dont une grande majorité d’enfants.

La France toujours opposée à rapatrier des adultes

Soumis à la pression des familles, le gouvernement a été sommé fin mai par le Défenseur des droits de venir en aide aux enfants de djihadistes français retenus en Syrie, en faisant cesser dans un délai d’un mois les “traitements inhumains” qu’ils subissent dans les camps. Après avoir rapatrié cinq enfants en mars, la France en a rapatrié 12 début juin. Mais elle reste inflexible sur le sort des adultes : 11 djihadistes français ont été condamnés à mort en juin après avoir été transférés en Irak par les forces kurdes en Syrie. Le sort des autres prisonniers français retenus en Syrie demeure toujours très flou.

Dans le même temps, Donald Trump perd patience. En décembre, le président américain a affirmé que l’Etat islamique était vaincu et ordonné le retrait des troupes américaines présentes en Syrie. Mais la situation sur place complique les plans du milliardaire. Un rapport du Pentagone dévoilé le 6 août révèle que l’Etat islamique est en train de “ressurgir” en Syrie. L’organisation djihadiste compte encore probablement entre 14.000 et 18.000 “membres” en Irak et en Syrie, dont 3.000 étrangers au maximum. Dans ce contexte, les camps de prisonniers sont de potentielles poudrières.

Source: lejdd
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