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Domestiques à Bamako : jouissent-elles de leurs droits ?

On les appelle « les aide-ménagères ou les bonnes à tout faire ». Il s’agit de ces travailleuses domestiques qui sont devenues au fil du temps incontournables dans les ménages à Bamako et dans les autres villes du pays.

 

Les bonnes ou encore les aide-ménagères sont les premières à se réveiller pour se mettre au travail et les dernières à se coucher. Or, elles ne sont pas rémunérées à la hauteur des services rendus. Elles subissent toutes sortes de traitements désagréables. Leurs salaires mensuels varient entre 5000 et 10.000 francs CFA. Tout dégât commis dans l’exercice de leur travail est égal à un retenu sur leur salaire. Certaines domestiques se nourrissent de restes de nourritures après que toute la famille ait mangé. En outre, elles sont le plus souvent battues et maltraitées. Faire la vaisselle, la cuisine, la garde des enfants sont entre autres tâches qui leur incombent.

La jeune fille Awa, âgée de 13 ans, se lève très tôt le matin chaque jour aux environs de 5 heures du matin. Son travail commence par le balayage de la cour. Elle fait la vaisselle, prépare le petit-déjeuner, accompagne les enfants à l’école avant de se rendre au marché pour venir faire la cuisine en attendant le retour des écoliers.

« J’ai commencé cette activité quand j’avais 10 ans dans les différentes localités du pays. Parfois, je ne trouvais pas à manger. Je dormais souvent dans des conditions difficiles sans compter les injures que mes patronnes et leurs familles me proféraient. En plus de tout cela, j’éprouvais toutes les peines pour recevoir mon salaire qui variait entre 7.500FCFA à 10.000FCFA ».

Elle affirme que son éducation scolaire n’était pas une priorité pour ses parents car ces derniers n’avaient pas les moyens. Parfois même c’était difficile de trouver à manger à la maison. C’est ce qui l’a poussée à embrasser le métier de bonne et elle croyait faire le bon choix.

Bintou, une autre servante, a eu par contre la chance dans la vie. Originaire de Diabaly dans la région de Ségou, elle a suivi une scolarité normale jusqu’en 7 année avant d’abandonner l’école pour le métier de domestique.

Elle voulait exceller dans les études mais les difficultés financières de ces parents ont fait qu’elle a dû abandonner tôt les bancs. « J’ai quitté mon village pour me retrouver à Ségou. Mes parents ne pouvaient plus subvenir à mes besoins. Donc pour me prendre en charge, faire des choses qui me plaisaient, il fallait que j’abandonne l’école. Après avoir été mariée maintenant, j’ai reconnu mes erreurs. C’est pourquoi, j’ai toujours envie de reprendre les études ».

A l’image de ces deux jeunes filles, chaque année, ce sont des milliers de jeunes filles qui quittent leurs villages pour se rendre dans les grandes villes à la recherche d’un avenir meilleur. Si certaines ont la chance, ce n’est pas évident pour un grand nombre parmi elles.

En effet, beaucoup de droits des travailleurs de toute corporation sont définis. Tous les travailleurs ont droit à une amélioration des conditions de vie et de travail. Les servantes ne doivent pas recevoir des traitements déshonorants. Les lois sont claires dans leurs principes mais c’est l’application qui fait défaut. Cela relève du fait que ces lois sont ignorées par les citoyens.

L’article 131 du code de travail de Septembre 1992 fixe le nombre d’heures hebdomadaires : dans tous les établissements visés à l’article 3, la durée légale du travail ne peut en principe, excéder 40 heures par semaine. Et en cas de prolongation de ce nombre d’heures, il y a lieu de faire une augmentation de salaire du travailleur. Les repos hebdomadaires et les jours fériés constituent de même un droit.

Contrairement, à l’article 2 du code de travail : « tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droit et en devoir. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, l’âge, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée ». Alors, que faut-il faire pour inverser la tendance de l’impunité vis-à-vis des domestiques dans notre pays ?

Youssouf T. DJIRE (Stagiaire)

Bamako News

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