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DNI : Kotèba national ou monologue du régime IBK

Le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD), la Plateforme ‘’Anw Ko Mali Dron’’ et bien d’autres d’organisations ont maintenu leur décision de boycott du Dialogue national inclusif dont les travaux ont été lancés ce samedi par IBK, au Palais de la Culture de Bamako. En l’absence de ces acteurs, le DNI ressemble plus à un débat entre alliés du régime.

Sous la pression des partis politiques de l’opposition, il y a quelques mois, le pouvoir a accepté de se plier à la tenue du Dialogue entre Maliens, dont il est désormais convenu d’appeler Dialogue national inclusif (DNI). L’objectif, selon le régime, est d’échanger sur des préoccupations nationales, tout en proposant des pistes de solution. Ce samedi, au Palais de la Culture, le président IBK a ouvert les travaux de ce processus devant réunir 1000 personnes pendant une semaine. Des partis de l’opposition et de nombreuses organisations de la société civile ont mis à exécution leur décision de ne pas participer à la phase nationale du dialogue, malgré les appels à répétition du président IBK.

DNI ou échange en un sens pour le FSD ; outre les griefs sur la forme du processus, sa non-participation se justifie notamment par sa manque de confiance au pouvoir de mettre en exécution les recommandations. Donc, pas question pour le clan Soumaïla Cissé de participer à cet exercice juste pour la forme. « On ne participera pas à ce dialogue pour la forme », confie un cadre de l’opposition. De son côté, la Plateforme ‘’Anw Ko Mali Dron’’, regroupant des partis politiques et des organisations de la société civile, dit aussi ‘’non’’ au dialogue. En la forme, il ne ressort pas l’attente de la grande majorité des Maliens, selon elle. Et contrairement aux arguments développés par l’équipe du triumvirat mise en place par IBK pour faciliter le processus, la Plateforme ‘’Anw Ko Mali Dron’’ défend bec et ongles que le dialogue n’est pas inclusif, encore moins national. Conséquence : l’espoir d’un débat regroupant l’ensemble des forces vives de la nation risque de s’envoler. La ‘’solution à la malienne’’ se trouve ainsi mise à mal. Car, le dialogue sans ceux-ci est loin d’amener la stabilité tant recherchée. Et tout laisse apparaître que le pouvoir central est plutôt en train d’agir en débauchant d’énormes énergies. Les ressources humaines ainsi que des efforts financiers considérables sont mis à contribution pour réussir ce dialogue dans un contexte de trésorerie très difficile pour l’Etat. Alors, tous ces efforts pour quel résultat sans le FSD, la Plateforme ‘’Anw Ko Mali Dron’’ et des organisations de la société civile qui se sont campés sur leur position. Simplement un gâchis de temps, d’argent et d’énergie, ont estimé de nombreux observateurs. Boubacar Bocoum, politologue, joint par nos soins, fonde peu d’espoir aux résultats de ce dialogue. Il y a des thématiques, en occurrence les problèmes économiques et sécuritaires, qui ne peuvent être résolues par un tel dialogue. « Le model économique et sécuritaire est définit par l’Etat en considération de certaines réalités géopolitiques », a expliqué M. Bocoum. Aussi, selon lui, aller à un dialogue national sans la paix et l’entente entre les acteurs politiques est un échec. Comme lui, beaucoup estiment que la seule motivation, pour certains de participer à ce qu’ils qualifient de « folklore » ou « Kotéba national », demeure la fixation des dates pour écourter la mission de la législature en cours qui n’a que trop duré.

Dieu veille!

Harber MAIGA

Azalaï-Express

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