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Djihadistes africains cherchent nouvel émir

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Les djihadistes maghrébins s’apprêteraient-ils, comme leurs “frères” d’Irak et de Syrie, à lancer l’organisation de l’État islamique du Maghreb el-Aqsa sur le modèle de l’État islamique en Irak et au Levant ? C’est du moins ce que croit savoir un des plus grands journaux marocains en arabe, Assabah. Des représentants des djihadistes du “grand” Maghreb (du Maroc à l’Égypte) et du Sahel (du Soudan au Mali, via le Tchad, le Niger, le nord du Nigeria) s’apprêteraient à se réunir en “conclave” pour élire leur émir. Le lieu de cette réunion serait encore secret et mettrait les services de sécurité de la région sur les dents, selon le site marocain Kiosque-360.

Le modèle du Moyen-Orient

Fantasme ? Réalité ? Difficile à savoir dans l’immédiat, sinon que l’information est plausible et logique. On se souvient que les groupes djihadistes algériens, en particulier le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui est à l’origine d’Aqmi, étaient en fort mauvaise posture et en perte d’influence lorsque leur émir Abdelmalek Droukdel, en 2006, a demandé à se rallier à al-Qaida pour redorer son blason. Il ne fut adoubé qu’en janvier 2007, en partie parce que la “maison mère” demandait quelques hauts faits d’armes (enlèvements d’étrangers en particulier) pour être admis dans l’organisation.

En outre, les djihadistes du Maghreb, d’Aqmi ou d’Ansar al-Charia (Tunisie et Libye), entre autres, regardent tous vers le Moyen-Orient. Ils y trouvent leurs modèles et inspirateurs. Abdelmalek Droukdel, émir d’Aqmi, a pris pour nom de guerre Abou Moussa Abdelwadoud en hommage à Al-Zarqaoui, le chef d’al-Qaida en Irak qui fut tué par les Américains en 2006. À la fin des années 2000, c’est un Jordanien, Abou Mohamed al-Maqdissi, qui fut l’idéologue juridico-religieux des responsables d’Aqmi. Il a rédigé une sorte de “charte” du groupe algéro-sahélien, que l’armée française lors de l’opération Serval retrouvera à Tombouctou, au nord du Mali. Al-Maqdissi, aujourd’hui emprisonné en Jordanie, est le principal inspirateur des djihadistes tunisiens d’Ansar al-Charia.

Stratégie payante ou repoussoir ?

Nommer un émir reconnu par un maximum de groupes djihadistes du Maghreb et du Sahel présente des avantages aux yeux des groupes armés. Ils se donnent une stature internationale en imitant Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’État islamique au Levant et en Irak (EIIL), fondateur du califat d’Irak et de Syrie ; ils peuvent aussi espérer se rapprocher des groupes proches d’al-Qaida au Moyen-Orient tout en resserrant leurs liens entre djihadistes africains (du Maghreb à la Somalie).

Reste à savoir si cette stratégie s’avérera payante, pour eux, sur le terrain. Vont-ils relancer le djihad en Afrique en attirant des jeunes perdus (il y a actuellement environ 2 300 Tunisiens et quelques centaines de Marocains en Syrie) ou cette politique va-t-elle servir de repoussoir à la quasi-totalité de la population ? Cette seconde hypothèse semble la plus probable.

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