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Djélibougou Doumanzana : SOS pour les mômes de l’orphelinat

Chaque nuit, 74 orphelins dorment le ventre vide. L’alerte a été donnée sur les ondes de plusieurs radios de la place par la présidente de l’Association Demba Niuma qui lance ainsi un cri de cœur : «Au secours ! Aidez nous à éviter le pire».

Dans le petit centre de l’Association Demba Niuma sis à Djélibougou Doumanzana, vivent des dizaines d’enfants vulnérables. Ce sont tous des orphelins, des enfants abandonnés et ceux de la rue. Parmi les pensionnaires, certains tentent de dormir, couchés dans les chambres, au salon et même dans les couloirs, où l’on passe difficilement. D’autres, les visages sombres, les voix cassées, échangent. Les tout-petits sont en pleurs.

Cette atmosphère morose laisse deviner, le manque d’énergie qui pèse sur les orphelins. Pourtant, ils viennent de prendre le déjeuner, assure Mme Cissé Aïcha Sow, la présidente de l’Association Demba Niuma. Un repas fait à base de crama, mélangé de quelques kilos de riz, assaisonné d’huile et de bouillon culinaire. C’est un plat peu consistant, qui a permis d’apaiser les estomacs des mômes, pour un temps. Pas de goûter pour les enfants, ni dans la matinée, ni au petit soir.

«C’est difficile aujourd’hui, dit-elle, mais nous avons connu des jours meilleurs». À l’heure actuelle, poursuit-elle, le centre connaît une pénurie. Plus de riz, ni de mil ni même d’huile.
Comment faire pour éviter le pire ? C’est la préoccupation majeure de Mme Cissé Aïcha Sow, présidente de l’association. Vers qui doit-elle se tourner ? L’orphelinat fonctionne essentiellement grâce aux dons des associations et des personnes de bonne volonté. Mais les dons sont faits de façon périodique.

Par exemple, la Fondation Orange apporte des vivres : trois tonnes, deux fois par an. Elle cite aussi le parrainage de certains enfants par Al Farouk et Qatar Charity. Ces appuis ne suffisent pas car un de sac de riz permet d’assurer deux à trois jours de repas. Le bien-être des nourrissons est aussi un souci majeur, selon la présidente qui explique qu’il ne leur reste que 7 boîtes de lait pour 4 nourrissons. De quoi assurer quelques jours. Notre interlocutrice évoque également des problèmes sur le plan sanitaire car un seul enfant bénéficie de l’assurance maladie.

« Pour les cas urgents, nous cherchons de l’aide dans les centres de santé et chez les pharmaciens du quartier. Ces structures viennent à notre secours avec beaucoup de volonté. Ce qui nous vaut des soins et des médicaments gratuits », se réjouit-elle. Le loyer de l’orphelinat est assuré par une personne de bonne volonté. Pour des frais de location de 80.000 Fcfa, le mécène envoie une enveloppe de 100.000 Fcfa chaque mois depuis deux ans.

Avant cette intervention bienvenue, explique Mme Cissé, le propriétaire de la maison s’est montré très compréhensif. «Il ne nous a jamais mis la pression au moment où on a eu à accumuler des impayés», souligne-t-elle.

Le centre Demba Niuma est certes une maison à étage mais le cadre est trop étroit pour les 74 passionnaires. Pas d’espace pour la distraction, ni de jouets pour les enfants. La nuit, tous les espaces sont pris d’assaut comme dortoir : les chambres, le salon, le magasin, la cuisine, même les allées.

En réalité, confie la présidente, l’orphelinat compte plus de 263 personnes donc 160 garçons et 103 filles. Certains sont repartis entre les familles d’accueil, afin qu’ils profitent de la chaleur familiale, et celles-ci en retour bénéficient, d’une commission. Malheureusement depuis un moment, l’Association Demba Niuma n’arrive plus à désintéresser ces familles d’accueil, à cause des difficultés qu’elle traverse.

Là ou s’arrête les efforts de la responsable, commence la famine, la maladie, la malnutrition, et même le désespoir de cette couche vulnérable de la société. L’association a aussi un volet assistance aux veuves et leurs enfants. «Être veuve, je sais ce que c’est, souligne Mme Cissé Aïcha Sow. C’est pourquoi, je cherche à les aider car une femme qui souffre financièrement, devient vulnérable. On les soutient pour qu’elles vivent dans la dignité», dit-elle.

Dans ses tâches, Aïcha Sow est aidée par une veuve mère de 8 gosses. Elle avait trouvé refuge à l’orphelinat après avoir été mise dans la rue avec ses enfants par les huissiers pour non-paiement de loyer.

Elle est accueillie aujourd’hui par une personne de bonne volonté, qui tient à son anonymat. Pour vaincre le spectre de la disette pour les tout-petits, il y a urgence d’agir. C’est une interpellation qui s’adresse non seulement aux autorités mais aussi à chacun d’entre nous.

Maïmouna SOW

Source: L’ESSOR

 

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