Débloqué par le président de la république M. Ibrahim Boubacar Keita, pour soulager la souffrance des maliens pendant la crise sanitaire, le fonds Covid19 alloué pour le quartier de Boulkassoumbougou en commune I du district de Bamako semble échappé aux ayant droits. Les habitants du quartier jugent exagéré et dénoncent les critères d’attribution tout en déplorent la magouille des agents chargés de la distribution.
A Boulkassoumbougou, en commune I du district de Bamako, les habitants sont très remontés contre la mauvaise gestion du fonds coronavirus. Pour cause, affirment-t-ils, les agents distributeurs qui relèvent du ministère des affaires sociales et de l’ONG « Filet social Jigisèmè Jiri » en complicité avec certaines personnes relevant des autorités coutumières créent des critères inavoués pour disqualifier plus de la moitié des gens inscrits sur les listes des personnes vulnérables recensées.
« Ils se promènent avec des tablettes, en prenant des photos comme critère, en exigeant la présence physique et des actes de naissance des membres de la famille, et plus d’une trentaine de questions posées aux affamés. Ils demandent même d’apporter l’extrait du mariage alors que toutes les victimes de cette crise sanitaire ne sont pas forcément mariées mais ayant des charges. C’est inadmissible », s’indigne un quinquagénaire extirpé de la liste par les agents distributeurs.
Chose qui dépasse l’entendement des habitants de Boulkassoumbougou car pour cet autre quadragénaire, visage serré, le fonds Covid19 a été débloqué pour soulager la souffrance des populations vulnérables mais avec ces critères discriminatifs. Les ayant droits ne savent plus à quel saint se confier.
Selon d’autres témoignages recueillis dans le quartier, les 70% des habitants sont des jeunes évoluant dans des secteurs économiques durement touchés par la crise sanitaire notamment les secteurs informels, les professions libérales et autres (retraités, chômeurs, veuves…).
A cela, ajoutent-t-ils, en plein milieu de la crise sanitaire, l’incendie du marché de Boulkassoumbougou a affecté des milers de gens. A les en croire, qu’ils soient mariés ou non chaque personne recensée occupe une place de choix dans leurs familles respectives. « S’il faut disqualifier tous ces gens pour des critères imaginaires, étant donné que l’argent est déjà débloqué au profit du nombre recensé, nous, les habitants de Boulkassoumbougou entendent très prochainement solliciter l’implication des autorités compétentes pour une bonne gestion du fonds », ont expliqué quelques retraités autour du thé tout en gardant leur anonymat.
Très remonté, un jeune enseignant aussi victime de la discrimination pour motif qu’il est célibataire, à Boulkassoumbougou, estime qu’à travers cette politique, l’argent extorqué des couches vulnérables sur les listes préétablis ne sera pas retourné au trésor mais directement dans les poches des distributeurs et leurs complices.
Si rien n’est fait pour mettre à nu la magouille des agents distributeurs du fonds Covid19 à Boublkassoumbougou, les habitants souhaitent dans l’immédiat former un collectif pour dénoncer à qui de droit l’escroquerie grandissante dans la distribution du fonds Coronavirus.
Affaire à suivre !
Rédaction
Mali24