Les artistes disparus comme Ali Farka Touré, Tata Diakité, Ramata Diakité, Djéssira Koné et son époux Bouba Sacko, Mangala Camara, Chéché Dramé … sont-ils les oubliés de la nation, après tant de service rendu à leur pays ? C’est la question qui est, depuis belle lurette, sur toutes les lèvres surtout dans le milieu du show biz. Peut-être, c’est l’une des raisons pour le Domingo de la musique malienne, Salif Kéïta d’anticiper sa retraite dans ce métier, après la sortie de son dernier album » Talé ». Parce qu’il est, tout simplement, dégouté des conditions de vie de nos artistes. Aucune disposition n’a été prise par l’Etat pour que ces artistes puissent vivre de leur art. Ce qui est l’un des combats de l’Union des Associations des Artistes, des Producteurs et des Editeurs du Mali (UAAPREM) présidée par Salif Kéïta.
Ramata Diakité
Je ne sais pas ce que l’Etat fait pour nos artistes qui sont décidés. Ils sont oubliés par la nation. Je peux citer, entre autres, Ali Farka Touré, Ramata Diakité, Mangala Camara, Chéché Dramé…. Alors que ces artistes ont beaucoup fait pour leur pays. Ils étaient les ambassadeurs avant leur mort, mais, après, ils sont totalement oubliés par tout le monde même leurs fans. Ce que les gens oublient, c’est que la plupart de ces artistes sont disparus dans de conditions déplorables. Ils n’avaient rien puisque la piraterie a tué leur musique. Je pense que le gouvernement doit créer une structure uniquement pour s’occuper de nos artistes. Sinon, la musique malienne est en voie de disparition. Il faut se poser la question de savoir comment les familles de ces artistes vivent aujourd’hui ». Ces propos sont l’un des opérateurs culturels, qui a voulu garder l’anonymat.
En fait, plusieurs artistes maliens sont décédés ces dernières années. Et depuis, on ne parle plus d’eux. C’est très rare d’entendre leur musique sur la radios nationale et même sur les radios privées. Parmi ces artistes, figurent entre autres, Ramata Diakité, Tata Diakité, Mangala Camara, Chéché Dramé, Djéssira Koné et son époux Bouba Sacko…. A titre de rappel, Tata Diakité nous a quittés, il y a dix ans. Elle est décédée à l’âge de 27 ans, le 24 janvier 2003, des suites d’un accident sur la route à San. Elle revenait d’un concert à Gao avec son époux, Dossolo Kanté. Elle est morte en laissant trois enfants dont deux filles et un garçon. Elle avait à son compte deux albums. L’une de ses filles se promène actuellement dans les bars pour animer des spectacles afin de vivre.
Aly Farka Touré
Après Tata Diakité, ce fut le tour de Ali Farka Touré. Ce grand homme de la musique malienne est décédé, le 7 mars 2006, à 67 ans, des suites d’une longue maladie. Il laisse du coup la musique malienne orpheline. Ali était un véritable ambassadeur de la culture malienne. Il dispose de deux Grammy Awards. C’est le 30 octobre 2009 que la chanteuse Ramata Diakité nous a quittés, à 35 ans. Elle a rendu l’âme à Ouagadougou où elle s’était installée, après son mariage avec un Burkinabé du nom d’Ousmane Sanou. Ramata n’a eu que deux enfants, malheureusement, ils sont tous décédés. Elle a été sacrée plusieurs fois meilleure artiste du Mali. En 2006, elle a remporté le Tamani d’or.
Cheche Dramé
C’est à la suite d’une courte maladie que la grande cantatrice Djéssira Koné est décédée, le 11 octobre 2008. Deux ans après, son époux Bouba Sacko la suivra. Ce grand guitariste s’est éteint dans l’anonymat total à l’hôpital Gabriel Touré.
En 2010, la musique malienne a également perdu deux grands artistes. Il s’agit de la jeune et talentueuse artiste, Chéché Dramé, morte des suites d’un accident sur la route de Kayes, le 15 septembre. Une semaine après, le monde de la musique malienne sera endeuillé avec la disparition de Mangala Camara.
Alou Badra HAIDARA