L’ancien défenseur central des Jaunes et noirs est décédé le jeudi 28 novembre, des suites d’une courte maladie
L’ancien joueur de l’AS Mandé, Thierno Camara avait-il pressenti sa mort ? Pour son ancien coéquipier, Daouda Koné dit Franck Amankwa, la réponse est oui et il n’ y a aucun doute là-dessus. Et d’expliquer : «Thierno et moi avons été coéquipiers à l’AS Mandé pendant plusieurs années. Nous sommes de la même génération que les Yacouba Coulibaly «Kanfedeni», Sékou Kanté, Oumar Koné «Chaud-Chaud», Mamadou Samaké «Bayi», Amadou Traoré pour ne citer que ces quelques noms.
à l’AS Mandé, nous étions comme des frères, mais après notre retraite, le groupe s’est disloqué, nous avons emprunté des chemins différents et il n’ y avait plus de contacts entre nous. Nous sommes restés ainsi pendant de longues années et c’est seulement lors des cérémonies sociales (mariage, baptême, décès) que nous nous rencontrions souvent. Pour Thierno Camara, cette situation était anormale, d’où sa décision de créer un groupe sur WhatsApp et d’ajouter le numéro de téléphone de presque tous les joueurs de notre génération. Thierno Camara est allé plus loin, il s’est attelé à mettre en place l’Amicale des anciens de l’AS Mandé et une semaine seulement après la création de cette amicale, nous avons disputé un match de gala contre les anciens des Onze Créateurs. C’est donc Thierno Camara qui a rassemblé les joueurs de notre génération et qui nous a permis de renouer le contact les uns avec les autres. Il appelait les membres du groupe quotidiennement et répétait chaque fois que chacun doit faire en sorte que les contacts ne s’interrompent plus entre nous. C’est vrai que sur le plan humain, Thierno Camara a toujours été quelqu’un d’extraordinaire, mais il y a des signes qui ne trompent pas».
Daouda Koné précise que c’est le jour même du décès de Thierno Camara (le vendredi 29 novembre) que l’Amicale des anciens de l’AS Mandé devait disputer son deuxième match de gala contre les anciens de Bamako-Coura. «C’est lui (Thierno Camara, ndlr) qui a négocié ce match, mais tôt le matin on m’a appelé pour m’annoncer sa mort. Le jeudi, il m’avait appelé pour dire qu’il ne se sentait pas bien et qu’il craint une rechute de son paludisme. Il n’était pas couché, au contraire, il se disait prêt à participer au match contre les anciens de Bamako-Coura», raconte son ancien coéquipier et ami, Daouda Koné, la gorge nouée.
Si Thierno Camara a commencé sa carrière au Stade malien, c’est à l’AS Mandé qu’il a signé sa première licence et c’est avec les Jaunes et noirs qu’il s’est révélé au grand public. Il évoluait au poste de défenseur central et a d’abord joué avec les cadets et les juniors de l’AS Mandé, avant d’accéder à l’équipe première, dont il portera le brassard de capitaine pendant plusieurs années.
Thierno Camara a également été sélectionné plusieurs fois avec les équipes nationales de catégorie d’âge, notamment par feu Molobaly Sissoko qui a été arraché à l’affection du public sportif, le 21 novembre dernier. Thierno Camara, qui était âgé de 42 ans, repose désormais au cimetière de Ouezzimbougou où il a été accompagné le vendredi 29 novembre par une foule composée de parents, de responsables sportifs et d’anciens coéquipiers de l’AS Mandé et de l’Equipe nationale junior.
Qu’Allah le Tout Puissant et Miséricordieux l’accueille dans son Paradis éternel !
Souleymane B. TOUNKARA
Source: Journal l’Essor-Mali