Le syndicat des travailleurs des impôts a effectué, hier jeudi 23 juin, une visite à la direction régionale des impôts de Koulikoro pour s’imprégner de l’état de l’immeuble qui abrite ledit service. La délégation conduite par le secrétaire général par intérim, Moussa SISSOKO ; comprenait Sidi Salam DIALLO ; Alkéidi TOURE ; Mahamadou KONARE ; Noumoumori BALLO. Cette visite fait suite à celle du mois de décembre dernier lors de laquelle le syndicat avait constaté le risque d’effondrement imminent du bâtiment, avant de le signaler à la hiérarchie, notamment la direction générale et le ministère de tutelle.
Malgré le danger qui menace la sécurité physique des travailleurs, rien n’a été fait par la hiérarchie pour circonscrire le danger. C’est pourquoi le syndicat a décidé de prendre sa responsabilité en interdisant aux travailleurs de rentrer dans les bureaux à partir du lundi prochain. Si rien n’est fait, le syndicat se dit être dans la dynamique d’enclencher un vaste mouvement de grève.
Des murs fissurés de l’intérieur comme de l’extérieur ; de l’eau de pluie dans les bureaux, l’immeuble qui s’affaisse petit à petit, voilà le constat alarmant et frustrant fait par la délégation après le tour du bâtiment sous la direction des travailleurs de la direction régionale des impôts de Koulikoro.
C’est pourquoi après la pluie, c’est loin d’être le beau temps dans ce service public pourvoyeur de recettes pour les caisses de l’État.
Le secrétaire général par intérim du comité syndical des impôts, Moussa SISSOKO, a déclaré que la vie de leurs camarades était menacée avec l’état de l’immeuble dont l’effondrement semble imminent.
«Le syndicat a jugé nécessaire de prendre sa responsabilité pour préserver leurs vies», a affirmé le leader syndical.
Les leaders syndicaux ont demandé au personnel de la direction régionale des impôts de Koulikoro de ne plus rentrer dans les bureaux à partir du lundi prochain. Il leur a été demandé de rester dans la cour pour éviter tout problème.
«Le bâtiment peut s’écrouler à tout moment. Tout est fissuré et le bâtiment s’affaisse petit à petit», a dénoncé Moussa SISSOKO.
Face à ce qu’il qualifie de négligence des autorités, le secrétaire général a indiqué que le syndicat prend ses responsabilités jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée.
Le leader syndical a révélé que la direction générale des grandes entreprises fait entrer plus d’argent dans les caisses de l’État que la douane.
«Nous sommes efficaces et discrets. Nous voulons juste être dans les meilleures conditions de travail», a expliqué Moussa SISSOKO.
Le syndicat s’insurge également contre la surcharge au niveau de la direction générale des impôts. Selon M. SISSOKO, les agents sont entassés comme dans une boîte de sardines.
Par ailleurs, le syndicat déplore que l’immeuble de la direction générale soit obsolète, dépassé et ne répondant à aucune norme. C’est pourquoi il exige que ce bâtiment soit complètement démoli pour construire une nouvelle direction digne de ce nom. Si rien n’est fait, le syndicat menace de se faire entendre.
L’on apprend que 40% services des impôts sont en location.
À son tour, Sidi Salam DIALLO, a précisé que lors de la visite du mois de décembre, figuraient dans la délégation le directeur général des impôts ; des responsables des services techniques spécialisés dans le bâtiment.
Selon lui, face à l’état du bâtiment, les spécialistes avaient demandé l’évacuation des lieux dans les plus brefs délais. Cela, après avoir reconnu que le bâtiment peut s’écrouler à tout moment.
« Après la visite et les constats alarmants, nous avons demandé d’envoyer le rapport au ministère de tutelle. Lors d’une rencontre avec le ministre il y a de cela deux semaines, nous nous sommes rendus compte que le rapport n’a pas été fait » ; s’est insurgé Sidi Salam DIALLO.
Face à cette négligence, il a affirmé qu’il était nécessaire de passer à la vitesse supérieure.
M. DIALLO a informé que la fondation de l’immeuble a été mal faite et qu’avec l’hivernage le risque est grand.
«Récupérez vos affaires et sortez du bâtiment. Nous n’allons pas vous dire de ne pas venir au travail, mais restez dans la cour. Si rien n’est fait, le syndicat déposera dans les jours à venir un préavis de grève », a exhorté Sidi Salam DIALLO, avant de mettre en garde ceux qui trahiront le mot d’ordre.
Pour sa part, Mahamadou KONARE a déclaré que les impôts étant la première structure pourvoyeur de recettes au Mali, ses travailleurs n’accepteront pas d’être les cordonniers mal chaussés.
«Il n’y a pas de respect à notre égard. Le bâtiment n’est pas loin du fleuve et le risque est réel. Nous osons croire que d’ici le lundi la hiérarchie trouvera une solution pour préserver la vie de nos camarades’’, a prévenu M. KONARE.
PAR MODIBO KONE
Source : Info-Matin