Pour non-respect par le gouvernement de son engagement relatif à la relecture du décret fixant le taux de redevance de régulation des marchés publics et de délégation de marché public, le comité syndical de la Direction générale des marchés publics (DGMP) a déclenché hier mercredi 29 janvier, une grève de 72 heures. Le Secrétaire général dudit comité El Moctar Mahamane et ses camarades projettent une nouvelle grève si le Premier ministre, ministre de l’Economie et des finances Dr Boubou Cissé, déjà au parfum du dossier, ne donne pas suite favorable.
Les services de la Direction générale des marchés publics (DGMP) à Bamako et dans ses directions régionales étaient paralysés hier et cela se poursuivra durant le reste de la semaine. Aux dires du Secrétaire général, El Moctar Mahamane, le mot d’ordre a été suivi à 100%. Seul le directeur général et son secrétaire étaient sur place pour le service minimum.
Cet arrêt de travail fait suite au préavis de grève déposé le 14 janvier dernier avec à la clé un seul point de revendication : la relecture du décret n°09-687 P-RM du 29 décembre 2009 fixant le taux de redevance de régulation des marchés publics et de délégation de marchés publics.
En effet, le point faisait partie des revendications de la Section syndicale des finances qui avait fait l’objet d’un procès-verbal de conciliation entre le gouvernement et ladite organisation syndicale, le 21 mars 2019. Malheureusement, le comité syndical de la DGMP se dit lassé de ce qu’il appelle ” une application discriminatoire ” des conclusions de ce procès-verbal. En effet, alors que les points relatifs aux autres structures du département des finances ont connu des exécutions notoires, celui relatif à la DGMP n’évolue pas malgré le dépassement de la date butoir de réalisation qui était le 31 décembre 2019. Il cite par exemple la Direction nationale du contrôle financier, celle du Budget ainsi que de la Population et de la planification qui ont eu leur décret sur la base du même protocole.
Selon les explications du responsable syndical, le décret ci-dessus cité accorde à l’Autorité de régulation des marchés publics et de délégation des services publics (AMRDS) 0,5% du montant hors taxes de tous les marchés publics passés dans l’année. Ce qui représentante une véritable manne financière. Or, il se trouve que la DGMP et l’ARMDS sont deux maillons d’une même chaine et, c’est par ailleurs, la première qui fait le gros du travail en termes de traitement des dossiers des marchés publics. Aussi, il explique que dans d’autres pays de l’UEMOA, comme la Côte d’Ivoire et le Niger, une part de cette redevance est reversée à leur DGMP. Ce qui n’est pas le cas au Mali.
Le syndicat précise aussi, que cette revendication n’a pas d’incidence financière directe sur le budget d’Etat. Il s’agit simplement de prendre un décret pour rétrocéder une partie de la redevance au personnel de la DGMP. Le comité syndical de souligner que l’actuel Premier ministre et ministre de l’Economie et des finances, Dr Boubou Cissé est au parfum de cette affaire pour avoir, alors qu’il s’occupait de l’hôtel des finances, adressé au Premier ministre, le 20 avril 2018, une note technique confidentielle n°0552 pour expliquer la faisabilité du projet de révision du décret sans incidence financière. Mais Premier ministre depuis, il refuse de concrétiser la même doléance. Au grand désarroi du personnel de la DGMP.
En tout cas, pour le comité syndical, le combat est désormais engagé. D’autres grèves suivront jusqu’à l’aboutissement de leur revendication.
YC
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