Après plusieurs mois sans école, dû à de nombreuses grèves des enseignants à cause de la non-application de l’article 39 et la crise du covid-19, les élèves ont repris le chemin des classes. Quelques mois après la reprise, le ministère de l’Éducation nationale a fixé les dates des examens de fin d’année pour les élèves de la 9e année du lundi 12 au mercredi 14 octobre 2020.
Ces évaluations qui se tenaient dans le respect absolu de la réglementation en vigueur en la matière frisent aujourd’hui le partage de gâteau. De fait, tous les sujets d’évaluation du DEF ont fuité pour se retrouver sur les réseaux sociaux, dans les ‘’grins’’, dans les espaces publics. Même dans les boutiques, les sujets circulaient comme du pain. Beaucoup de candidats ont confirmé.
Selon une candidate, « l’examen a été de l’eau à boire, facile, plus que facile, car tous les sujets ont fuité ».
Et un autre candidat de renchérir que tous ceux qui vont échouer cette année n’auront plus la chance d’aller en classe supérieure, car « le sujet ont fait la fuite et on avait déjà les réponses à la main avant l’évaluation même. Donc cette année, ça sera 100 % ».
En grosso modo, plusieurs candidats parlent d’DEF promo, « même orange Mali ne peut pas faire une telle promotion ».
Face à cette situation de désespoir délicate, il serait impossible que les élèves puissent avoir un meilleur niveau pour être un bon cadre dans les jours à venir. De toute façon, les premiers responsables sont les autorités en complicité avec d’autres enseignants, certains parents d’élèves et plusieurs promoteurs d’écoles privées qui donnent le sujet à leurs élèves pour faire un bon résultats, par conséquent un moyen de faire la promotion de leurs établissements.
Certains parents d’élèves ont affiché leur mécontentement par rapport à cette fuite de sujets. Pour Salia Guindo, parent d’élèves, la fuite des sujets du DEF au Mali est devenue une tradition, et même une tragédie pour l’avenir des enfants. « Je suis vraiment triste pour le futur de mon pays, chaque année les sujets sont sur la toile mondiale (internet). Mais qui est coupable et qui est victime ? Par exemple, je connais une commune où le maire chargé de l’éducation ne sait ni lire ni écrire. Je confirme que chaque année au centre d’examens où je surveille, les sujets nous parviennent sous scellés. Alors d’où viennent les sujets en fuite? J’invite les nouvelles autorités à reprendre ces examens car les enseignants sont démoralisés », peste M. Guindo.
La justice doit être au rendez-vous pour le Mali nouveau en situant les responsabilités.
Sékou Traoré (Stagiaire)
Source : la priorité