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DIPLOMATIE: A l’épreuve de la Transition

Deux coups de force en 9 mois, une situation inédite au Mali occasionnant des mesures inédites traduites par une succession de suspensions partielles de coopérations avec les partenaires tant bilatéraux que multilatéraux.

À la suite de la décision, des Chefs d’État de la Cédéao réunis en session extraordinaire le dimanche 30 mai 2021, de suspendre le Mali de leurs instances, l’Union africaine, les Etats-Unis d’Amérique, la Banque mondiale, la France et à l’OIF, se sont inscrits dans la même dynamique.

À l’image de la Cédéao, ils ont tous, y compris l’Union européenne, décidé que le maintien de leur engagement avec le Mali restera assujetti à la nomination immédiate d’un Premier ministre civil, la formation d’un gouvernement inclusif, le respect de la période de transition de 18 mois et la tenue de l’élection présidentielle à laquelle le Président, le Vice-président et le Premier ministre de la Transition ne devront pas se porter candidat.

Au plan diplomatique, ces positions de principe siéent au contexte national et selon le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, il s’agit d’un certain isolement du Mali qui n’aura pas l’occasion de prendre part aux discussions, de faire valoir son point de vue ou de présenter ses candidatures aux instances régionales ou internationales en question.

Au plan économique, une suspension définitive de l’engagement de l’Union européenne aura des conséquences graves sur l’économie déjà fragile du pays, d’autant que ce partenaire reste le Premier bailleur de fonds du Mali et un appui fortement utile pour l’organisation et la tenue des futures élections. Il en est de même pour la Banque mondiale. Toutefois, les suspensions ne sont que temporaires. Elles seront levées au fur et à mesure des gages que donneront les nouvelles  autorités de la transition.

La grande incertitude se situe au niveau stratégico-militaire avec la suspension des missions nationales françaises de conseil (la présence des officiers français au sein de l’État-major malien, au sein des écoles, auprès des services de renseignement…) et la suspension des opérations conjointes c’est-à-dire l’appui des forces spéciales, l’appui aérien, les drones etc.

La France est présente militairement sur plusieurs fronts : Barkhane, Takuba, Minusma. Ces mesures  conservatoires occasionnent une évolution unilatérale de Barkhane et l’arrêt de toutes les activités de Takuba. Le Mali en sa qualité d’État souverain à la latitude de demander à la France l’arrêt de toute activité unilatérale sur son  territoire. Cependant, quelles implications cela aurait sur la lutte contre le terrorisme et la sécurisation du territoire ? L’appel de la Russie à la rescousse, défendu par une couche de la population est-elle une solution ?

Le Président de la Transition qui a voulu, dans son discours d’investiture, rassurer la communauté internationale quant au respect des engagements pris et marqué par la même, son attachement à la solidarité internationale.

Il reste à attendre la constitution du nouveau gouvernement et la suite réservée à la visite du médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, le mardi 08 juin 2021.

Aoua Diakité Dicko

Source: Mali Tribune

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