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Dioncounda Traore appelle la France à maintenir ses troupes au nord du Mali

Dioncounda Traoré sur RFI: «Si la France gardait plus d’éléments sur le terrain au Mali, ce serait l’idéal»

Dioncounda Traoré, le président de la transition au Mali, est présent à Addis-Abeba pour le sommet de l’UA. Il affirme que « les choses vont de mieux en mieux » dans son pays, même si le terrorisme « n’est pas vaincu ». Il convient donc de rester « vigilent ». Le premier tour de la présidentielle peut se tenir avant la fin du mois de juillet, a-t-il ajouté.

 

RFI : Après les graves attentats qui sont survenus jeudi au Niger, est-ce que la menace terroriste n’a pas grandi à nouveau ? N’est-ce pas le signe que la guerre est loin d’être finie ?

Dioncounda Traoré : Je crois que la menace n’a pas grandi parce que l’ennemi n’a pas changé de nature ! Vous savez que ces façons d’agir, par excellence c’est ce qui est arrivé au Niger ! Bien entendu, le terrorisme n’est pas vaincu ! C’est une hydre à plusieurs têtes ! Aujourd’hui, sur terrain au Mali, les choses vont de mieux en mieux. Mais il importe de continuer à rester vigilant.

Il n’y a pas un phénomène de vases communicants ?

Non ! Ces gens-là existent partout ! Ils ont des cellules dormantes un peu partout. Donc, à tout moment, elles peuvent se réveiller !

Le coup vient de qui ? Plutôt du Mujao ou plutôt du groupe de Mokhtar Belmokhtar ?

Je pense que c’est du pareil au même ! Les terroristes, tous, je les mets dans le même sac. Alors Mujao ou autre, de toute façon, cedes ennemis qu’il faut combattre et qu’il faut détruire !

Est-ce qu’il faut élargir le mandat de la future Minusma des Casques bleus au Niger, notamment ?

Non ! Pour le moment cela concerne le Mali. Cela concerne la lutte contre le terrorisme. Mais je pense que si cela était nécessaire, il faudra envisager effectivement, non seulement d’élargir ce mandat, mais de faire en sorte qu’au niveau de la Cédéao, au niveau de l’Union africaine, que l’on envisage des mesures plus adaptées à la situation.

François Hollande souhaite qu’il ne reste plus que 1 000 soldats français au Mali à la fin de cette année. Est-ce qu’il ne faut pas revoir cette décision et est-ce qu’il ne faut pas que la France garde plus de soldats que prévu ?

Pour être tout à fait franc avec vous, si la France gardait plus d’éléments sur le terrain au Mali, ce serait l’idéal ! Mais je pense qu’il était convenu dès le départ, que de toutes façons cela se passerait comme ça. Et la France n’a jamais eu vocation de rester au Mali en très grand nombre. Mais je pense que c’est une situation qui sera examinée au fur et à mesure et je pense que les bonnes décisions seront prises au bon moment.

Pour la prochaine présidentielle au Mali, votre partenaire français François Hollande souhaite comme vous, que cette élection puisse se tenir sur tout le territoire, y compris à Kidal. Mais il ajoute : « Pourquoi pas un déploiement des autorités maliennes en deux temps : l’administration d’abord, l’armée ensuite ».Comment réagissez-vous ?

Non je pense que de toutes façons, Kidal, en aucun cas, ne peut constituer une exception au Mali ! E je pense qu’il ne peut pas y avoir deux armées dans un même pays. Et si nous devons aller à Kidal, l’armée malienne ira à Kidal ! Maintenant, nous le ferons en parfaite intelligence, avec nos partenaires, avec nos amis, avec la France notamment, et de manière à ce que les élections puissent se tenir justement, aux dates qui ont été fixées par nous.

C’est-à-dire le premier tour avant la fin du mois de juillet ?

Oui, je pense que le premier tour de la présidentielle peut se tenir avant la fin du mois de juillet. Et j’ai demandé à tous nos partenaires de nous accompagner dans ce pari-là, de manière à ce que nous puissions le gagner ensemble.

Ce qui veut dire que pour vous, l’armée malienne doit être à Kidal avant le premier tour ?

Oui. Et nous nous sommes déjà engagés dans un processus de dialogue et de réconciliation. Je pense que nous trouverons, d’ici là, des voies et des moyens pour faire entendre raison à nos vis-à-vis, à leur faire comprendre qu’il faut que Kidal soit libérée. Kidal sera libérée !

Donc, c’est un point de désaccord que vous assumez avec le partenaire français ?

Non, ce n’est pas un point de désaccord du tout avec le partenaire français. Nous en avons déjà discuté. J’en ai parlé avec le président Hollande et Laurent Fabius quand je suis passé à Paris. Et contrairement à ce que vous pensez, nous sommes tout à fait en phase par rapport à ce qu’il faut faire, par rapport à Kidal.

 

SourceRFI

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