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Diéma : La charrette, indispensable moyen de transport

Dans le cercle de Diéma, un peu partout, la charrette est beaucoup sollicitée. Il est rare, aujourd’hui, de voir dans la ville de Diéma, une famille qui ne dispose, au minimum, d’une charrette.  Quand vous veniez pour vous installer à Diéma, il fallait songer à vous procurer, avant tout, une charrette. Cela pouvait bien faciliter votre séjour.

 

Ici, la charrette coûte cent vingt-cinq mille, voire cent cinquante mille francs Cfa. Mais, si c’est une seconde main, vous débourserez moins. Lorsque vous aviez besoin de charrette, dès que vous appreniez qu’un fonctionnaire sera muté, n’hésitez pas à aller le voir pour qu’il vous cède la sienne à un prix abordable.

La charrette est un moyen de transport rudimentaire, vieux de plusieurs siècles et qui contribue à renforcer l’économie de nombreuses familles dans cette localité ou l’agriculture et l’élevage demeurent les activités clés. Malgré la présence de motos taxi dans la ville et dans certains villages, le rôle de la charrette semble ne jamais faiblir. Cet engin à deux roues, dépourvu de moteur, rend d’immenses services aux populations. Elle sert à transporter de l’eau, du fourrage, du bois, des denrées alimentaires, du matériel de construction et autres bagages.

Pour déménager dans une nouvelle maison, on a besoin, souvent, de la charrette pour transporter les affaires. De même pour se rendre à une foire hebdomadaire, on charge les marchandises dans la charrette. La charrette permet d’assurer, dans certaines zones à accès difficile, surtout pendant l’hivernage, le transport de la femme enceinte en difficulté d’accouchement. On s’en sert  pour faire le battage des céréales (mil, sorgho, maïs), à défaut d’utiliser le fléau, un instrument traditionnel, fait en bois, ou le véhicule.

SPECIFICITES – En milieu peulh et bambara, la charrette est tirée le plus souvent par l’âne. Si la charge est assez lourde, on attèle deux à trois ânes à la fois. Par contre, chez les Soninkés et les Maures, on utilise généralement le cheval ou le bœuf de labour pour tirer la charrette.

En 1998, Adama Fané, a été le premier soudeur à se lancer dans la fabrication de charrettes. Il avait, à l’époque, son atelier à Nafadji, un village près de Diéma. Des commandes lui étaient faites de partout. Selon notre soudeur, en ces temps, la charrette avait de la valeur à Diéma. Chaque chef de famille voulait, à tout prix, en posséder. Le prix de la charrette variait entre 150 000 à 200 000 F Cfa. Mais actuellement, c’est le prix a dramatiquement baissé : avec quatre vingt mille ou même moins, vous pouviez vous en acheter. Malgré cette situation, Fané continue son métier.

Gabougou Magassa, un notable, explique que c’est l’ex-Opération de développement intégrée du Kaarta (ODIK),  qui, dans les années 90 (il ne se rappelle plus de l’année exacte), fournissait en aux paysans des charrettes et autres intrants agricoles. C’est après que les ressortissants de Diéma, qui résident en France, ont commencé à acheter des charrettes à partir de Bamako, pour les envoyer à leurs parents. Un de nos interlocuteurs n’a aucun complexe à dire que grâce à la charrette, il parvient à faire face aux dépenses de sa famille. « Sans la charrette, soutient-il, je ne pouvais m’en sortir. Dieu merci, aujourd’hui, mes enfants sont devenus tous grands ». Pendant l’hivernage, Kalilou et ses enfants se rendent dans son champ, à plus d’un km, à bord de sa charrette, tirée par une jument, qu’il nourrit quotidiennement avec du mil. « C’est pourquoi, raconte-il, la bête a pris de l’embonpoint, les os de ses flancs ont disparu ».

SUCCES STORIES – Cet agent d’une ONG humanitaire a acheté pour son épouse une charrette et un âne pour vendre de l’eau, qui marche en cette période de canicule. « Avec les recettes, poursuit l’homme, ma femme parvient à assurer le salaire du manœuvre et satisfaire ses petits besoins ».

Après les récoltes, Bakary et ses compagnons vendent de l’herbe pour les animaux. Chaque jour, avant le lever du soleil, ils prennent le chemin de la brousse pour aller remplir leur charrette et venir servir leurs clients.

Pour ce notable, Hamet Konté, la charrette est un outil précieux. Avec sa charrette, il n’envie personne, elle lui permet de ne pas vivre au crochet des autres.

Un travailleur saisonnier, qui a préféré garder l’anonymat, vendait de l’eau avec la charrette, au compte de son patron. Au bout de deux ans, l’aventurier a acheté une charrette et un âne pour s’installer à son propre compte. Il continuait à vendre de l’eau. Il achetait un baril d’eau à 100 Fcfa et le vendait à 300 Fcfa. Grâce à ses revenus, il a pu ouvrir une petite échoppe. Au bout de quelques années, son commerce est devenu florissant. « Ma fortune, , je l’ai eue à la sueur de mon front », dit notre interlocuteur.

OB/MD

(AMAP)

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