Cette jeune artiste  s’exprime par l’image. Les nouvelles technologies de la communication l’inspirent et lui procurent les moyens de dire ce qu’elle ressent par rapport au monde extérieur. Dicko Traoré dite Dickonet se promène régulièrement avec son caméscope et son appareil photographique enfoui  dans son sac. Agée seulement de 26 ans, la  native de Kalabancoro est déjà auteur de près d’une dizaine d’œuvres vidéographiques. Elle vient de remporter le premier prix du concours vidéo du projet « Djèka Miri » du Centre soleil d’Afrique.

A la suite d’un atelier de formation elle a présenté deux œuvres intitulées « Kelenya » et « Re-construction ». Des œuvres inspirées par la situation de crise politique et sécuritaire que notre pays vient de connaître. Parlant de la première, elle explique qu’au plus fort de la crise, c’est -à -dire quelques jours après le coup d’Etat du 22 mars 2012, la jeune artiste pensait que  le ciel nous tombait sur la tête. Le couvre feu, les bruits des armes qui ponctuaient les nuits et les jours.

Les conséquences de l’embargo décrété par la communauté internationale ont paralysé toutes les activités économiques au Mali. « Je ne comprenais pas ce qui se passait» raconte-t-elle. Elle ajoute : « j’avais l’impression que le Mali était enterré ». C’est ce qui l’a amené à réunir certains de ces jeunes frères pour exécuter son scénario. Il consistait d’abord pour l’un d’eux à tenter seul de soulever une grosse pierre. Puis il est aidé par le reste du groupe. Une fois la pierre déplacée, tous mettent la main à cet endroit pour déterrer la carte du Mali qui était enfouie dans le sol.

La seconde œuvre s’intitule  Re-construction . Peu avant l’intervention des forces françaises à Konna, Dickonet se disait que tôt ou tard il fallait reconstruire tout ce que les rebelles du MNLA et les djihadistes ont détruit au nord de notre pays. Pour elle, il s’agissait des conflits entre les populations, les exactions commises sur les populations, notamment, les femmes et les tombes qu’ils profanaient. Concrètement, cette œuvre vidéographique met en scène quelqu’un qui arrive avec une calebasse remplie d’un liquide blanc,  qui ressemble à du lait frais. Il le verse sur du banco et commence à le malaxer. Il est rejoint par un groupe qui l’aide. Quelques morceaux de feuilles trainent en fondu enchaîné. Puis, ensemble ils commencent construire une maison. Petit à petit la carte du Mali reprend forme. Pour elle cette reconstruction du Mali se fera avec l’ensemble des maliens.

Le surnom Dickonet  est tiré de son prénom Dicko auquel les amis ont ajouté Net work, qui désigne l’internet ou le réseau mondial. C’est à cause de son attachement aux TIC qu’elle est ainsi surnommée.  Très jeune, elle s’attache aux nouvelles technologies. Elle fréquente régulièrement les cybers et le e-festival de Bamako. En 2005 elle remporte un prix à la grande fête de l’internet organisée par le ministère de la Communication et des nouvelles technologies.  L’année suivante, elle passe le Bac dans la série Langue et littérature au lycée Saint- Pierre de Kalabancoro. Elle veut s’inscrire à la faculté Informatique de gestion. Cela n’est pas possible car elle est titulaire d’un bac littéraire. Pour faire plaisir à ses parents, elle se rabat sur le droit privé. Mais elle continuait à entretenir son désir de faire une formation dans les TIC.  En 2010, son diplôme de Commerce international et de droit privé en poche, elle découvre l’existence du Conservatoire des  arts et métiers multimédia Balla Fasséké Kouyaté. Elle se présente au concours d’entrée de cet établissement. Au Conservatoire elle se rend compte qu’il est possible de faire des créations avec les TIC. Les vidéos d’art le fascinent.

En 2010, à l’occasion de la célébration du Cinquantenaire, l’émission Cybernétic organise un concours. Dickonet remporte le premier prix Vidéo avec son œuvre intitulée « Ma vision pour le Mali d’aujourd’hui ». La même année, elle est nomminée au concours « Democracy vidéo challenge aux USA » et au One minute Africa award en Egypte. Cette passionnée de la vidéo participe également aux différents ateliers de créations d’images artistiques organisés par les Centres culturels Soleil d’Afrique de Bamako et Kôrè de Ségou. Ses vidéos sont pour le moment muettes. Elle tournera bientôt un film de fiction de 26 minutes dont le titre provisoire est « Mouna Né », qui signifie en bambara « pourquoi toujours moi ! ». Le thème de ce projet est la violence faite aux filles, précise-t-elle. Elle peaufine ce scénario depuis près de trois ans, en marge de ses autres créations.

Y. D.

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Artisanat : PLACE AU REPERTOIRE DES METIERS

Il permet d’inciter progressivement les artisans dans le secteur informel à s’impliquer dans certaines actions en cours.

Le Mali dispose d’entreprises artisanales relativement bien organisées par rapport à celles d’autres pays de la région. L’Assemblée permanente des Chambres de métiers du Mali (APCMM) et la Fédération nationale des artisans du Mali (FNAM) regroupent sous forme de chambres ou d’associations les entreprises artisanales de notre pays. Le but est d’attirer progressivement les artisans dans le secteur informel à s’impliquer dans certaines actions en cours.

Il s’agit de la mise en place d’un répertoire des métiers, et de l’encadrement des entreprises auprès de l’APCMM indique Dramane Bouaré, conseiller technique chargé du répertoire. La tenue d’un registre des métiers appelé « répertoire » est une des missions de service public confiées au réseau des Chambres de métiers du Mali.

Le répertoire des métiers est une grande base de données où tous les artisans et entreprises artisanales doivent être enregistrés. La personne physique ou morale répertoriée peut bénéficier de multiples services du Réseau des Chambres de Métiers. Le panier inclut la reconnaissance du statut professionnel à travers la carte d’artisan ; la représentation forte des intérêts de l’artisanat devant les partenaires publics et privés de développement à travers la disponibilité de données fiables sur le secteur de l’artisanat.  Grâce au réseau l’artisan accède aux services offerts par les Chambres de métiers, notamment, les formations techniques et la gestion d’entreprise, organisées en collaboration avec les différents partenaires techniques et financiers.  Il accède aussi aux centres de ressources pour l’artisanat pour des conseils et prestations et de perfectionnement, la participation aux manifestations promotionnelles (foires, salons, expositions, etc).

La consultation directe avec les conseillers et agents des services techniques des Chambres de métiers et autres experts associés au réseau consulaire de l’artisanat en matières juridique, fiscale, sociale, environnementale  est un avantage majeur. Par ailleurs, le réseau offre des opportunités commerciales à travers la possibilité de recherche d’entreprises artisanales au profit de la clientèle et/ou des partenaires.

A coté d’un répertoire manuscrit indispensable à l’archivage des données, le répertoire des métiers dans sa forme informatisée a été conçu avec la collaboration de la Chambre de métiers de Cologne, partenaire allemand du Projet d’appui aux artisans Coopération Mali – Allemagne (PAMA).

Au niveau de l’APCMM, la synthèse des données nationales, la maintenance du système et l’encadrement des agents de saisie, sont assurés depuis mars 2008 par le service en charge du Répertoire.

De nos jours, environ 40.000 artisans sont inscrits dans les répertoires des vingt (20) Chambres de métiers à travers le Mali. Au vu du potentiel réel de l’artisanat, ce résultat requiert aujourd’hui l’implication effective de l’ensemble des acteurs, structures d’encadrement et d’organisation. Ces partenaires du secteur mobilisent l’ensemble des artisanes et artisans à s’inscrire afin de bénéficier des avantages y afférents.

Afin de visualiser l’efficacité du système, une recherche d’artisanes/artisans est mise à la disposition du public sur le site www.apcmm.pama-mali.org.

Il est possible de chercher par exemple un plombier dans votre localité pour une quelconque prestation ou tout autre appui.

Y. DOUMBIA