Initié par le président de la République pour recueillir les propositions de remèdes des politiques et de la société civile aux nombreux problèmes qui assaillent notre pays depuis plusieurs années, des obstacles se posent déjà au Dialogue politique inclusif (DPI).
Une kyrielle de partis politiques dont ceux qui, avant le président de la République, avaient réclamé à cor et cri des assises nationales, se montrent maintenant réticents. Ils ont été surpris par le format et le choix des hommes et femme pour conduire le processus.
La Conférence d’entente nationale avait divisée les Maliens avant d’être inhumée. Et beaucoup de partis politiques au sortir de la présidentielle avaient demandé lorganisation dun dialogue politique inclusif, ce que le président réélu navait pas acceptée. Les problèmes senlisaient avec leur corollaire de tueries dans les régions de Mopti et de Ségou. Les inquiétudes allaient en crescendo et le président faisant violence sur lui-même a proposé ce quil est convenu dappeler Dialogue politique inclusif ou encore le projet présidentiel de dialogue national inclusif.
Le contenu que le président entend donner à ce dialogue inclusif divise les acteurs. Le format et le contenu ne semblent pas avoir ladhésion dun grand nombre de Maliens. Avec ce dialogue on pensait quil ny aurait pas de sujets tabous. Les propos du président de la République dans le magazine jeune Afrique créent des suspicions.
Des partis et des mouvements sont montés au créneau pour officialiser leur désaccord avec la démarche dorganisation du dialogue politique inclusif. Au nombre de ces partis et mouvements lAlliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS). Pour cette Alliance ce « dialogue national est une composante dun plan machiavélique des forces nostalgiques visant à remettre en cause les acquis démocratiques de plusieurs années visant à légitimer laccord dit dAlger et du tripatouillage de la Constitution de 92 ».
Le Cnas/Faso-Héré de lancien Premier ministre Soumana Sako avait engagé le front de la dissidence du dialogue politique national inclusif. Soumana Sako et ses militants reprochent à ce projet présidentiel dêtre « de la poudre aux yeux » des Maliens.
Le Cnas/Faso-Hèrè nest pas daccord avec le choix du président de la République sagissant dune part des personnes pour conduire le dialogue et aussi la composition des participants qui ne disposeraient daucune légitimité. Le Cnas/Faso-Hèrè a décidé de ne pas participer au soi-disant dialogue national inclusif.
Une position rendue publique par un communiqué en date du 5 juillet 2019. A ceux-ci, il faut ajouter les Association Adéma et Cnid, les Fare/An ka wuli, la CSTM, le FSD, les APM et de nombreuses forces sociales qui ont montré leurs muscles contre la démarche adoptée par IBK et son gouvernement pour organiser le dialogue.
La quasi-totalité des forces politiques étaient pour la tenue dun dialogue national inclusif qui est un préalable à toutes les réformes institutionnelles. Tous relèvent des doutes sur le comportement cavalier et unilatéral du gouvernement. Ils craignent que le processus ne soit biaisé en nassociant pas toutes les forces. Toutefois, certains dentre eux souhaitent que ce dialogue soit le plus inclusif possible et sincère avec les forces vives de la nation.
Dans son entretien avec Jeune Afrique, le président Keita démontre qu’il nest pas dans une logique de sortie de crise. Une sortie médiatique qui, selon un bon nombre de Maliens alimente encore la crise politique. Le président IBK peine à intégrer la notion dapaisement politique dans ces discours. Dans tous ses discours sortent une trahison de ses actions. Les rencontres IBK-Soumi pour la création des conditions de dialogue politique devaient mettre fin au débat que lon connait et qui ne doit pas permettre un bon déroulé au dialogue politique national inclusif. Il devrait mettre une cohérence entre ses actes et ses discours, discours qui se contredisent en bien de circonstances.
Beldo Horè Sangho
Source : Notre Printemps