En ces heures cruciales de notre histoire, les seules vraies préoccupations d’Ibrahim Boubacar Kéita, en lieu et place du bien-être des maliens, demeurent la révision constitutionnelle et l’application intégrale de l’Accord ‘’partionniste’’ d’Alger, d’où, les objectifs fondamentalement recherchés par le processus de dialogue politique inclusif en cours. Notons d’ailleurs que l’ossature du dernier remaniement gouvernemental, a été minutieusement conçue en fonction de cette finalité. IBK veut coûte que coûte modifier la Loi fondamentale pour s’assurer la plénitude du pouvoir et appliquer l’Accord pour s’affranchir du harcèlement de la communauté internationale, ce, au mépris de l’expression de la volonté générale.
D’abord, les trois figures qui constituent le Triumvirat devant piloter le dialogue national, ont été unilatéralement choisies par IBK avec la mission claire de conduire le processus selon la feuille de route implicitement définie par le gouvernement. Aucun membre de la société civile, ni parti politique, n’a été consulté avant le choix desdites personnalités. Aussi, les propos récemment tenus par IBK contre l’Opposition, dans « Jeune Afrique », sont de nature à mettre en doute la sincérité d’IBK concernant la conduite d’un dialogue inclusif digne de ce nom. Son attitude, aussi bien arrogante que méprisante, a déjà fait paraître les prémices d’un jeu politique personnellement orienté et dont lui seul voudrait tenir la boussole. Il s’agit ici d’un dialogue purement politique qui consisterait plus à faire plaisir aux partenaires étrangers plutôt que de revêtir un caractère social propice à une meilleure résolution des diverses crises qui secouent le Mali. Visiblement, le processus enclenché par IBK, s’apprête à écarter d’éminentes figures politiques et sociales qui ne seraient pas favorables à sa gouvernance. Aussi, les partenaires étrangers, qui ont leur propre entendement de ce dialogue, comptent faire valoir leur propre vision des choses en fonction de leurs intérêts spécifiques.
Les récentes études menées par la prestigieuse ONG « International Crisis Group », ont objectivement démontré qu’un dialogue entre le gouvernement malien et les groupes jihadistes, permettrait d’aplanir les problèmes sécuritaires combien coûteux pour l’Etat. L’ONG va jusqu’à affirmer que toute autre tentative de résolution de la crise sécuritaire, ne finirait que par s’avérer infructueuse aussi longtemps que cela prendra. Mais pour des calculs géostratégiques tous azimuts de puissances internationales, en l’occurrence, les USA et la France, le régime IBK, par peur de représailles étrangères, a systématiquement rejeté la proposition en s’opposant à toute perspective de discussions avec les groupes terroristes. Pourtant, les conclusions du Conseil National de l’Entente d’avril 2017, ont indiqué clairement la voie d’un dialogue entre l’Etat et les jihadistes maliens sans exception. Mais, jusqu’ici, aucune des résolutions adoptées par ladite rencontre nationale, n’a été mise en œuvre malgré les milliards de FCFA injectés par le gouvernement. Vu l’aggravation de la crise sociopolitique et sécuritaire existante au demain de la tenue du Conseil National de l’Entente, il reste évident que l’événement n’a été d’aucune utilité pour les maliens. Aujourd’hui, IBK veut mettre en exécution, un énième stratagème pour continuer à berner les maliens en dilapidant vainement des sommes faramineuses dans un processus de dialogue qui, de fond en comble, ne servirait aucun intérêt national majeur, mais plutôt, les seules aspirations d’Ibrahim Boubacar Kéita et sa famille politique.
Moulaye DIOP
Source : LE POINT DU MALI