C’est sous une fine pluie, certainement un bon présage, que l’ouverture des travaux des concertations régionales du Dialogue national inclusif au niveau du district de Bamako a eu lieu, hier au Centre international de conférence de Bamako (CICB). C’était sous la présidence du gouverneur du District de Bamako, Babahamane Maïga, en présence des anciens Premiers ministres, des représentants des partis politiques, de la société civile, des légitimités traditionnelles, religieuses et coutumières.
Ces concertations, qui prennent fin aujourd’hui, se tiennent concomitamment avec celles des régions, des ambassades et des consulats. La rencontre vise à établir un diagnostic rigoureux des problèmes auxquels notre pays est confronté depuis au moins trois décennies et analyser de manière participative et inclusive leurs causes et conséquences en vue de proposer des solutions de sortie de crise avec un plan d’actions et un chronogramme de mise en œuvre. Au cours des travaux, les participants ont échangé sur six thématiques : paix, sécurité et cohésion sociale ; politique et institutionnel ; gouvernance ; social ; économie et finance ; culture, jeunesse et sport.
La maire de la Commune III, Mme Djiré Mariam Diallo et le gouverneur du District ont tous les deux salué la disponibilité des participants. Ils ont rappelé que ce Dialogue est une opportunité pour notre pays de consolider le processus de paix et renforcer davantage les liens d’amitié et de fraternité entre les populations.
Participant aux travaux des concertations au niveau du district de Bamako pour le compte de la société civile, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali, Me Alhassane Sangaré, s’est félicité que le Dialogue national inclusif soit ouvert à tout le monde, même s’il a noté avec regret l’absence de certains invités. Me Alhassane Sangaré a salué le gouverneur du District pour l’invitation adressée à son organisation à bonne date, en espérant que les absences constatées ne puissent pas influer sur la qualité des débats ainsi que les résolutions qui devront en sortir. « C’est un dialogue qui nous concerne, nous sommes tous des Maliens, nous savons ce dans quoi nous baignons aujourd’hui. Nous avons besoin de ce Dialogue, il faut que les murs tombent», a recommandé le Bâtonnier de l’Ordre des avocats. Il ajoutera avoir constaté que de plus en plus, il y a des murs qui sont érigés entre les différentes couches du pays. « Des murs entre les politiques et le peuple, des murs entre le peuple lui-même. La caractéristique principale du mur, c’est de le faire tomber pour en faire un pont afin que les gens puissent se parler, et c’est l’occasion », a souhaité l’homme de droit.
Pour sa part, Mme Diarra Raky Talla, 5è vice-présidente du parti Union malienne de rassemblement démocratique africain (UM-RDA Faso-Jigi), a estimé qu’un dialogue est toujours nécessaire quand les gens ne peuvent plus s’entendre, ni s’écouter. Estimant l’organisation de ces concertations régionales de bonne mésure, l’ancienne ministre s’est félicitée de la participation de toutes les couches de la population, de l’administration, des partis politiques, des syndicats et de la société civile. « Nous espérons sortir de cette phase régionale avec des propositions pertinentes assorties de moyens d’actions pour retrouver la paix au Mali, des propositions pour sortir de cette crise qui n’a que trop duré, des propositions qui vont rapprocher les Maliens, mettre fin à la mésentente et à toute l’insécurité qui prévaut dans notre pays », a souhaité Diarra Raky Talla. à ses dires, les Maliens devront s’entendre sur le minimum puisqu’il ne s’agit pas de nous-mêmes, mais du Mali. « Nous sommes dans un ensemble qui est notre patrie ; il va falloir que chacun sacrifie son égo, tout son orgueil pour arriver à des solutions consensuelles afin de nous sortir de là », a préconisé la responsable politique. Quant au président du parti Yèlèma, Moussa Mara, il s’est d’abord réjoui de la franchise, de l’ouverture et de la sincérité des débats depuis le début du Dialogue.
Affirmant avoir personnellement participé à la phase communale à Bamako, l’ancien Premier ministre a exprimé sa préoccupation par rapport à la remontée des informations conformément aux débats. « J’ai regardé les projets de rapport au niveau de la Commune IV, il y a beaucoup d’éléments des débats qui ne sont pas remontés, j’ai fait des observations, j’espère qu’ils en tiendront compte», a fait remarquer le président du parti Yèlèma.
En outre, il a assuré que son parti va continuer à participer au Dialogue, à faire des suggestions et des recommandations, estimant qu’il s’agit du Mali. « Nous allons continuer à nous assurer que ce qui est dit, est bien ce qui est remonté au niveau des instances de décision », a insisté le leader politique. Tout comme Diarra Raky Talla, l’ancien locataire de la Primature a invité l’ensemble de nos compatriotes, dans la mesure de leur possibilité, à participer au Dialogue et à éviter ainsi la politique de la chaise vide quand il s’agit du Mali. Moussa Mara a souligné avoir appelé à mettre rapidement en place la plateforme électronique permettant aux uns et aux autres, à partir de là où ils se trouvent, de faire des observations afin qu’elles soient remontées. Toute chose, selon lui, qui garantirait une plus grande inclusivité du processus.
Bembablin
DOUMBIA
Aboubacar TRAORÉ
Gao : Débat sans tabou ni contrainte
Le gouverneur de la Région de Gao, le général de brigade Sidiki Samaké a présidé hier l’ouverture des assises régionales du Dialogue national inclusif. Ces assises se tiennent dans la salle de conférence du gouvernorat en présence de l’observateur Bakary Bouaré.
Prennent part les préfets, les présidents et les rapporteurs de concertations communales, les présidents des autorités intérimaires des Cercles et le président du collège transitoire respectivement des Cercles de Gao, d’Ansongo, de Bourem et d’Almoustrat.
Durant deux jours, les participants débattront de six thématiques. Il s’agit de la thématique du processus de la paix, la sécurité et la cohésion sociale, les questions politiques et institutionnelles, la gouvernance actuelle du pays, le front social et ses différentes répercussions sur la vie de la nation, les aspects économiques, sociaux et la situation financière du pays, les aspects culturels, sportifs et la problématique de l’emploi des jeunes.
Le général de brigade Sidiki Samaké a rappelé que depuis plus d’une décennie notre pays est confronté à une série de crises sécuritaire, politique et économique, devenues multidimensionnelles en 2012 au point de menacer les fondements de la nation. Au plan sécuritaire, la crise de 2012, ajoutée à un dysfonctionnement institutionnel, a mis à mal le vivre ensemble et les acquis démocratiques de 1991 que certains jugeaient inébranlables. En dépit de la signature à Bamako les 15 mai et 20 juin 2015, de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, en plus des régions du Nord, les régions du Centre du pays sont touchées par l’insécurité, a souligné le gouverneur. «Face à ces crises, le Dialogue national fut réclamé par toutes les composantes de la nation, notamment l’opposition et la société civile. C’est ainsi que dans son adresse à la nation le 16 avril 2019, le président de la République a annoncé l’organisation d’un Dialogue national inclusif. Sous la conduite de trois personnalités, un comité d’organisation a la charge d’organiser et de conduire les débats », a détaillé le chef de l’exécutif régional.
Le gouverneur de la 7è région a souhaité que ces thématiques soient débattues et enrichies à la lumière des défis du moment, sans tabou, ni contrainte. Le chef songhoy, Moussa Souma Maïga a été désigné président de séance des concertations régionales du Dialogue national inclusif de Gao.
Abdourhamane Touré
AMAP-Gao
Source: L’Essor-Mali