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Dialogue inter maliens apres les phases communale et régionale : Les masques semblent tomber

Alors que l’on pensait trouver un cadre idoine et idéal pour discuter, palabrer entre maliens sans témoins, afin d’aboutir à des solutions durables et pérennes aux maux qui ruinent notre pays, c’était sans compter sur les ambitions  des autorités qui gouvernent le Mali.

En effet, les deux premières phases, à savoir la phase communale et celle des régions ont prouvé à suffisance que l’objectif recherché par les autorités, en organisant ce forum était loin d’amener la paix, le vivre ensemble et surtout la réconciliation, mais plutôt se donner une nouvelle virginité politique adoubée par une légitimité populaire afin de continuer allègrement leur marche vers des horizons incertains.L’accord d’Alger qui était la seule boussole ou encore le trait d’union entre les ex rebelles et l’Etat malien a été rompu au prétexte qu’il a été élaboré dans les conditions défavorables pour le Mali. Le dialogue inter maliens &tait l’une des alternatives pour pallier le déficit d’accord pour la paix et la réconciliation.  Après les deux premières phases les masquent seraient véritablement tombés, car le thème relatif à la paix et la réconciliation a été  relégué au second   pour laisser place   à la prolongation de la transition assortie de la candidature du Président Assimi Goita.  Les masques de la prolongation et de la candidature du Colonel Assimi Goita sont-ils enfin tombés ?

Le Mali ne fait que s’enfoncer davantage dans la crise socioéconomique ce qui ne favorise guère la paix sociale, la cohésion et le développement. Les autorités qui ont en charge la gestion du pays devraient être consciente de cet état de fait et l’intégrer dans toutes leurs démarches et prises de décision. Le dialogue était cette rare opportunité pour que les maliens se retrouvent et discutent de leur devenir. Mais hélas, le dialogue tant souhaité par les maliens et initié par les autorités sera le énième rendez-vous manqué pour le Mali. Pour preuve deux acteurs majeurs brilleront par leur absence à la phase nationale comme ils ont manqué au rendez-vous des phases communale et régionale. Les partis politiques et les ex rebelles seront des abonnés absents à ce forum malien tant attendu, d’où le soupçon sur l’objectif recherché par les autorités. Si pour les partisans de la transition ainsi que les nombreux supporteurs des autorités, le dialogue inter maliens sera une véritable aubaine pour les maliens conscients des enjeux du moment pour exposer leurs difficultés afin de recueillir des propositions de solutions. Tandis que pour les opposants dont le rang ne cesse aujourd’hui de s’élargir, ce dialogue n’est ni plus ni moins qu’un forum de trop pour chercher une prétendue légitimité après l’expiration du délai de la transition. C’est pourquoi les parties signataires de la déclaration du 31 mars 2024 se disent stupéfaites de voir que les acteurs majeurs qui auraient dû jouer les premiers rôles au cours de ce dialogue soient  absents. Elles doutent non seulement de la sincérité des autorités et craignent un plébiscite des autorités par les participants à ce dialogue à poursuivre leur marche à la tête de la République. Les conclusions des concertations communales et régionales laissent présager un tel scénario ubuesque au grand dam du Mali.

Les masques de la prolongation et de la candidature du Colonel Assimi Goita sont-ils enfin tombés ?

Il serait tôt d’affirmer avec certitude la probabilité d’un tel scénario, mais les prémices d’une telle éventualité sont visibles. Rien qu’à en juger par les résolutions issues des phases communales et régionales du dialogue inter maliens, il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que la thématique relative à la prolongation de la transition et certainement à la candidature du Colonel Assimi Goita dominera les débats. Pour rappel cette thématique ne figurait même pas dans la série des thématiques retenues par le comité de pilotage du dialogue, mais elle semble être suscitée à la base. Toutes les autres thématiques seront reléguées au second plan. D’ailleurs qu’il soit dit en passant la plupart des thèmes abordés au cours de ce dialogue l‘ont été au dialogue national inclusif DNI, aux concertations nationales et aux assises nationales de la refondation, ANR. Donc tout porte à croire que le dialogue,  loin de faire la promotion de la paix et de la réconciliation est tout simplement une nouvelle concertation d’une frange importante du peuple afin de donner un nouveau bail aux autorités de la transition.

Les deux résolutions relatives à la prolongation et à la candidature du Colonel Assimi Goita vont-elles prospérer ?

Fortes de leur soutien populaire et disposant des armes, les autorités ne craignent absolument rien pour l’instant, mais pour combien de temps encore ? La crise sociale aidant la fronde risque de s’amplifier, car la liste des mécontents ne fait que s’allonger tous les jours. Hier c’était seulement les hommes politiques, mais aujourd’hui toutes les couches socioprofessionnelles sont touchées par la crise. Le Mali semble toucher le fond il ne lui reste plus qu’à remonter et cette remontée risque d’être pénible . En effet,  aucune solution à court et moyen terme n’est envisageable, alors que la colère monte. Face à la grogne sociopolitique voire économique aucune machine ne pourra arrêter une foule déchainée et en colère. Une prévention est nécessaire pour éviter un scénario catastrophe. Pour ce faire il serait nécessaire, dès la fin des travaux du dialogue inter maliens  d’engager sans délai des concertations avec toutes les forces vives de la nation afin de parvenir à un compromis dynamique pour éviter le chaos. Tout autre discours ou pratique est non seulement  contreproductif, mais suicidaire, car rien ne pourra arrêter une foule en colère.

Youssouf Sissoko

L’Alternance

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