Le ministre français des affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a bouclé hier, lundi 26 octobre 2020, une visite de deux jours à Bamako. Cette première visite d’un responsable français au Mali depuis la mise en place de la transition a été l’occasion de « réitérer l’engagement de la France aux côtés du Mali. » Lors de la conférence de presse, à la Primature, après la signature de cinq conventions entre le Mali et la France, pour un montant estimé à plus de 93 milliards de F CFA, Jean Yves Le Drian et le Premier ministre malien Moctar Ouane se sont prononcés sur l’éventualité d’une négociation avec les groupes terroristes au Mali.
Pour le ministre français des affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, au Mali, la négociation n’est possible qu’avec les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu des pourparlers d’Alger. «Il y a des accords de paix. Il faut mettre en œuvre les accords de paix… Ils ont été validés par un certain nombre de signataires, dont des groupes armés signataires. Et puis, il y a les groupes terroristes qui n’ont pas signé les accords de paix. Les choses sont simples », a indiqué le chef de la diplomatie française. Le Premier ministre malien Moctar Ouane, qui n’est pas de cet avis, n’exclut pas l’éventualité d’une négociation avec les terroristes : « Je crois également utile sur cette question de me faire l’écho des conclusions du Dialogue national inclusif qui a eu lieu chez nous et qui a très clairement indiqué la nécessité d’une offre de dialogue avec ces groupes armés. Je pense qu’il faut voir en cela une opportunité d’engager de vastes discussions. », rappelle le dirigeant malien.
Selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, un dialogue avec « certains groupes extrémistes » est « possible ». « Il y aura des groupes avec lesquels on pourra parler, et qui auront intérêt à s’engager dans ce dialogue pour devenir des acteurs politiques dans le futur », a en effet déclaré le secrétaire général de l’ONU lors d’un entretien donné, le 19 octobre dernier, au quotidien Le Monde. « Mais il reste ceux dont le radicalisme terroriste est tel qu’il n’y aura rien à faire avec eux », a-t-il indiqué, en faisant un parallèle avec l’Afghanistan, où les djihadistes de la branche afghano-pakistanaise de l’État islamique [EI-K] ne prennent pas part aux discussions de paix entre Kaboul et le mouvement taleb afghan.
La négociation avec les djihadistes maliens, une des recommandations du dialogue national inclusif tenu en décembre dernier à Bamako, était aussi une des conclusions de la conférence d’entente nationale tenue du 27 mars au 2 avril 2017. C’est aussi un souhait exprimé à maintes reprises par Tiébilé Dramé, ancien ministre des Affaires étrangères du Mali, et l’imam Mahmoud Dicko, ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali(HCI).
M.K. Diakité
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Visite du chef de la diplomatie française, Jean Yves Le Drian au Mali
Des conventions de plus de 93 milliards FCFA signées
Le ministre français des affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a achevé hier, le lundi 26 octobre 2020, une visite de deux jours au Mali au cours de laquelle, il a rencontré les autorités de la transition. Lors de ce séjour du chef de la diplomatie française, 5 conventions ont été signées entre le Mali et la France, pour un montant de plus 93 milliards de FCFA.
Les documents signés par Jean Yves Le Drian, le ministre français des affaires étrangères et Moctar Ouane, le Premier ministre du Mali, portent sur le financement et l’exécution des projets dans les secteurs de l’énergie, de l’eau potable, l’autonomisation des femmes et des jeunes. Le second protocole d’entente porte sur un prêt de 36,3 Milliards de FCFA rétrocédé à EDM.SA pour le financement de la Boucle haute tension nord de Bamako. La troisième convention porte sur un prêt de 19,8 milliards de F CFA rétrocédé à la Société malienne de Gestion de l’Eau Potable (SOMAGEP) pour le financement de l’adduction d’eau potable dans plusieurs villes secondaires. Les deux autres conventions signées portent l’une sur une subvention de 6,6 milliards de F CFA en faveur du Projet pour l’autonomisation des femmes et le Dividende démographique et l’autre sur une subvention de 6,6 Milliards F CFA, va financer des projets de filets sociaux portés par Jigisèmè Jiri. « C’est la dynamique qui a été insufflée après le Sommet de Pau et de Nouakchott et c’est aussi un des 4 piliers de la Coalition pour le Sahel à savoir la lutte contre le terrorisme, la formation et l’accompagnement des forces de défense et de sécurité, l’appui au retour des services publics et le développement. », a déclaré Jean-Yves Le Drian. Il s’est dit ravi des avancées enregistrées dans le processus de la Transition au Mali. Pour le Premier ministre du Mali, Moctar Ouane, la signature de ces conventions traduit le soutien constant que les partenaires du Mali en général et la France en particulier apportent au Mali.
M.K.D
Source: Le Républicain-Mali