Instituée en 2010 par la Division des statistiques de l’Organisation des Nations Unies, la Journée Mondiale de la Statistique (JMI) est célébrée le 20 octobre de chaque cinq ans. Cette année, le Mali, à l’instar du reste du monde, l’a fêtée de façon sobre, à travers l’Institut National de la Statistique (INSTAT), en raison de la pandémie de Coronavirus. Un Café statistique a été organisé dans la salle de conférence de l’Instat avec comme objectifs : renforcer le dialogue entre utilisateurs et producteurs de données; accroître la culture statistique; favoriser une large diffusion des produits statistiques. C’était sous la présidence du Directeur général de la Statistique, Dr. Arouna Sougané. Placée sous le thème : «Connecter le monde avec des données fiables», cette troisième édition de la JMI vise à promouvoir l’importance et la diffusion des statistiques officielles dans le monde. Elle est aussi célébrée pour montrer aux potentiels utilisateurs de données, l’ampleur de la production nationale en statistique. Cette journée est pour le Système Statistique Nationale du Mali, indique le directeur général, une opportunité majeure de rappeler l’opinion publique, nationale et internationale les efforts qui sont les siens en matière de production et de diffusion de données fiables. Elle est également une occasion de partager toutes les attentes par rapport à l’atteinte des objectifs du Schéma Directeur de la Statistique (SDS) 2020-2024.
Quant à Arouna Sougané, il a rappelé les défis à relever par l’Instat. «Il a beaucoup de défis à surmonter, surtout un défi de production des données régulières. Actuellement, nous sommes en train de préparer deux grosses opérations: le Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH5) et le recensement général des unités économiques. Deux opérations qui nous permettent de connaître combien nous sommes, qui nous sommes, comment nous sommes repartis sur le territoire national et bien d’autres indicateurs démographiques. Aussi, elles permettent de savoir combien d’unités économiques nous avons, dans quelles branches elles exercent, qu’elles sont les difficultés auxquelles elles sont confrontées. Tout cela nous permet d’asseoir un bon sort économique, surtout pour les autorités futures. En plus, elles pourront avoir une base solide d’élaboration pour leur politique de développement et du pays; d’évaluer et du suivre la mise en œuvre de ces politiques. Bref, notre défi majeur est de pouvoir produire de très belles données de qualités au cours des prochains mois et des prochaines années », a expliqué Arouna Sougané. La COVID-19, ajoute Arouna Sougané, a eu des impacts sur les activités de l’Instat. D’abord, dit-il, cette circonstance nous a amenés à reporter le déroulement du RGPH5 dont la fin était prévue pour le mois prochain. Mais la pandémie de Covid-19 a un peu joué sur l’évolution des activités. « Elle a aussi impacté notre capacité de mobilisation de ressources pour pouvoir réaliser l’opération. Ce qui nous a amenés à reporter l’opération et autres activités que nous réalisons. C’est pourquoi nous réfléchissons à d’autres méthodes pour pouvoir collecter les informations par téléphone afin de pouvoir toujours informer les plus hautes autorités sur les conditions de vie et de ménage, sur l’évolution de prix sur le marché, et l’impact de la pandémie sur les entreprises, pour permettre aux autorités de pouvoir prendre les mesures nécessaires et atténuer l’impact de la pandémie sur ces différentes entités», a-t-il expliqué. Pour terminer, il a indiqué que leur difficulté majeure, au-delà de la Covid-19, est les ressources financières. Parce que, dit-il, il n’est pas entré dans la tête que la statistique aussi est un investissement qui coûte très cher. Mais, déplore Sougané, les gens ne voient pas très vite son impact sur la vie économique de tous les jours. «C’est pourquoi nous avons toutes les difficultés à mobiliser les ressources financières suffisantes pour réaliser de grosses opérations comme le RGPH5 et tant d’autres ». Trois communications portant sur : «innovation technologique au service de la statistique » ; «mauvais usage des données statistiques : défis pour les INS africains» ; «méthodologie de collecte de données en ligne sur l’impact de la Covid-19», ont été faites. Des échanges et discussions ont mis fin au café.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain-Mali