Doté d’un budget d’environ 1,194 milliard de Fcfa, il contribuera à renforcer les moyens techniques, humains et financiers en faveur des secteurs de la santé, de l’éducation et de la protection sociale
Le Premier ministre, Moctar Ouane, a lancé vendredi dernier le programme conjoint gouvernement-Nations unies intitulé : «Financer le développement du capital humain au Mali». La cérémonie, qui s’est déroulée par visioconférence, a regroupé des membres du gouvernement, la représente résidente des Nations unies au Mali, Mme Mbaranga Gasarabwe et le coordonnateur du projet, Mahamadou Zibo Maïga.
Ce programme, qui vient de voir le jour est un dispositif interinstitutionnel centralisé destiné à soutenir une approche intégrée d’aide à l’élaboration des politiques et financements stratégiques. Il sert ainsi de passerelle entre les acteurs qui agissent pour contribuer de manière substantielle et efficace à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Pour ce faire, il durera 24 mois à compter de juillet 2020, pour une enveloppe financière estimée à 2,172 millions de dollars (soit environ 1,194 milliard de Fcfa). Ce montant est composé de 963.000 dollars (environ 529,6 millions de Fcfa) destinés au Secrétariat du fonds commun des Objectifs de développement (ODD) et de 1,209 million de dollars (environ 665 million de Fcfa) destinés aux agences directement impliquées dans sa mise en œuvre, notamment l’Unicef et le PNUD.
Plaçant l’événement dans son contexte, le coordonnateur expliquera qu’il s’agit d’un programme préparé par les équipes conjointes du gouvernement du Mali avec celles des Nations unies. Notre pays a été, précisera Mahamadou Zibo Maïga, sélectionné parmi plusieurs autres pays membres des Nations unies qui voulaient eux aussi en être bénéficiaires.
Cela au regard de son importance en matière de développement socioéconomique, car il doit focaliser ses priorités sur les questions essentielles de l’éducation, de la santé et de la protection sociale.
«Le principe, c’est de faire en sorte que l’espace fiscal pour financer ces secteurs du capital humain puisse être élargi au niveau de la gestion des finances publiques en permettant au gouvernement de collecter davantage de recettes fiscales pour alimenter le budget et faire face aux défis qui sont liés au financement des secteurs du capital humain», argumentera-t-il.
Une opportunité immense est ainsi offerte à l’équipe pays des Nations unies de renforcer son engagement dans ce domaine, s’est réjouie Mme Mbaranga Gasarabwe. Afin, selon elle, d’apporter des changements concrets et pratiques en se concertant avec le gouvernement sur quelques actions spécifiques pour relever les défis de financement du capital humain à travers l’élaboration d’un cadre de financement intégré. L’objectif est de permettre, à terme, une plus grande disponibilité et une meilleure utilisation des ressources nationales pour accélérer la réalisation des ODD dans les secteurs critiques du développement humain pour les populations les plus vulnérables du Mali, a souligné la représentante résidente du Système des Nations unies au Mali.
L’AMÉLIORATION DU BIEN-ÊTRE- Réaffirmant l’engagement des Nations unies à demeurer mobiliser aux côtés du Mali pour soutenir les efforts entrepris, elle a révélé que ce lancement se tient au moment où le Système des Nations unies travaille sur un programme d’actions pour accompagner le gouvernement de Transition dans l’exécution de sa feuille de route. En la matière, les Nations unies accordent une attention particulière au développement du capital humain, a-t-elle insisté. Avant d’ajouter : «En mobilisant et en mutualisant nos capacités, nos actions auprès du gouvernement, notre engagement et notre détermination à renforcer le capital humain, nous ferons des pas significatifs dans l’amélioration du bien-être de chaque citoyenne et de chaque citoyen, contribuant ainsi à ce que personne ne soit laissée de côté».
Prenant la parole à son tour, le chef du gouvernement a confirmé que le développement du capital humain constitue un impératif majeur pour le Mali. «Nous devons nous doter de moyens techniques, humains et financiers en faveur des secteurs de la santé, de l’éducation et de la protection sociale dont les indicateurs sont peu reluisants ces dernières années du fait des effets conjugués des crises multiples qui affectent nos laborieuses populations», a expliqué le Premier ministre.
C’est pourquoi, le gouvernement de la République du Mali se réjouit, selon Moctar Ouane, du lancement de ce programme. Pour lui, il vise à accélérer la mise en œuvre des Objectifs de développement durable d’une part, s’inscrit en droite ligne du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD 2019-2023) et du Programme d’action du gouvernement de Transition qui accorde un ordre de priorité élevé, notamment à la promotion de la bonne gouvernance, à la refonte du système éducatif et à l’adoption d’un pacte de stabilité sociale, d’autre part, a-t-il expliqué.
À cet égard, le chef du gouvernement a appelé tous les acteurs impliqués dans sa mise en œuvre à une parfaite synergie en vue d’atteindre les résultats escomptés. Aux Partenaires techniques et financiers, notamment les donateurs du fonds commun ODD, il leur a réaffirmé la ferme volonté du gouvernement de tenir ses engagements. Pour ce faire, Moctar Ouane a rappelé quelques actions majeures contenues dans le programme et qui sont, selon lui, d’une importance particulière pour son équipe. Il s’agit notamment de celles visant à soutenir la mise en œuvre des recommandations de «l’Open Budget Survey» pour améliorer le score global de transparence du Mali et de la coordination des partenaires pour enregistrer toute l’aide extérieure dans le budget. Moctar Ouane a ajouté que le gouvernement reste attentif au plaidoyer de la Coordonnatrice résidente en faveur d’autres ressources additionnelles en vue du financement de programmes innovants pour l’accélération de la réalisation des ODD.
Aminata Dindi SISSOKO
Source : L’ESSOR