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Destitution du Président de la Transition et de son Premier Ministre : La trahison de Bah N’Daw éventrée, le colonel Assimi Goïta et ses camarades s’assument

Mardi dernier à peine la publication du gouvernement Moctar Ouane 2 rendu public, que la tension est montée d’un cran entre les dirigeants de l’ex junte du CNSP et le duo S.E.M. Bah N’Daw, non moins Président de la transition, son PM, M. Moctar Ouane. Le branle-bas de combat s’est ainsi déclenché entre les Colonels de l’ex junte du CNSP et le duo cité plus haut. Une sorte de course contre la montre déclarée. Déjà depuis quelques jours, l’état d’alerte avait monté d’un cran dans les casernes de la capitale pour parer à toute éventualité, voire aux surprises désagréables pouvant venir du Président la transition qui semblerait concoctait un traquenard à l’encontre de ceux-là même qui l’ont mis à ce poste tant convoité. Ainsi donc, en fin d’après-midi du mardi dernier, le Président de la Transition et son PM seront arrêtés puis conduits au camp Soundiata Kéïta de Kati pour être entendus et confondus. En clair, le colonel Assimi Goïta, non moins vice-président et ses camarades de l’ex junte du CNSP voyant une sorte de complot à leur encontre en phase d’exécution du Président Bah N’Daw ayant dans l’esprit ce qui est arrivé au général Amadou Aya Sanogo sous l’ère IBK

Mardi 24 mai dernier en début d’après-midi, pendant que les maliens débattaient, voir spéculaient sur la liste du gouvernement Moctar Ouane 2, à Kati qui venait d’être rendu public, la machine devant mettre le grappin sur le Président de la transition et son PM qu’il a reconduit à son poste sans avertir le vice-président, Colonel Assimi Goïta, encore moins au Président du CNT, organe législatif de la transition, a été rapidement mise en marche.

De la primature au palais présidentiel, les forces de sécurité et de défense étaient perceptibles. Même à certains carrefours de la capitale.

C’est ainsi que les forces spéciales sous le commandement du vice-président en charge de la sécurité et de la défense ont procédé à l’arrestation du Président Bah N’Daw, de son PM, du nouveau ministre de la Défense Nationale, ex SG du Colonel Sadio Camara ainsi que d’autres hauts gradés et non les moindres nous indique-t-on.

Pendant ce temps à Kati, nous avons pu accéder au camp Soundiata dont l’accès était interdit au public et devant le lequel, deux véhicules des forces spéciales étaient postés et lourdement armés. L’on pouvait voir à l’entrée du camp, des hommes cagoulés, l’arme au poing, tout comme aux alentours. De même qu’un dispositif impressionnant prévoyant toute tentative d’attaque du camp Soundiata Kéïta. Rappelons que ce camp est le cœur de l’armée malienne et que toute tentative sera vouée à l’échec sans l’aval de ce prestigieux camp de Kati.

En réalité, depuis quelques semaines, voire un trimestre, l’atmosphère entre les Officiers de l’ex junte du CNSP et le président Bah N’Daw et son PM, Moctar Ouane, les seconds tentant de « caporaliser », voire « maitriser et même contraindre à leurs désidératas » ceux-là même qui les ont mis à leurs postes respectifs pour se rallier à la communauté internationale, notamment à la CEDEAO, à la France dont la présence et la politique sont quotidiennement décriés dans le pays. en fait, ça sentait du camembert.

De la nomination en septembre 2020 de Moctar Ouane comme Premier Ministre contre toute attente du M5RFP dont la lutte a permis la chute d’IBK et de son régime, au mardi 24 mai dernier, le chef du gouvernement n’a pu réaliser aucun objectif contenu dans son Plan d’Actions Gouvernementales, dénonce-t-on ça te là. Même le conseiller spécial du vice-président Assimi ne s’est pas fait prier pour déballer tous les griefs qui sont retenus contre le président Bah N’Daw et son PM, Moctar Ouane.

Le hic, c’est que le premier objectif du PAG du PM Ouane était la sécurisation du pays, n’a jamais pu être atteind à cause de son mépris à l’égard du vice-président en charge des questions de sécurité et de défense, colonel Assimi Goïta, la force tranquille.

La goutte d‘eau qui va déborder le vase est la mise à l’écart des ministres de la Défense, Colonel Sadio Camara et de la Sécurité Intérieure, Colonel Modibo Koné, dans le gouvernement Ouane 2, sans associer le vice-président  ou même daigner informer le président du CNT, Malick Diaw.

Crise sociale persistante

Dans cette situation qui se dégradait, s’est ajoutée la multiplication de grèves. Celle de l’UNTM qui faut-il le rappeler avait déposé un préavis de grève du 14  au 18  décembre 2020 après celui du 23 novembre 2020 sur le règlement  de la situation des travailleurs compressés dans les années 1980 ; l’harmonisation  des grilles salariales des agents de l’Etat ; l’octroi de primes et d’indemnités tout comme l’épineuse question de l’OCLEI. Un accord avait été signé entre le gouvernement Ouane et la centrale syndicale en février dernier et qui cinq mois après, aucun point n’a été respecté par les autorités, si ce n’est du mépris. Pendant ce temps, les maliens continuent de souffler le martyr.

N’en  parlons pas des autres secteurs (santé, éducation…) les propos du Président Bah N’Daw à l’égard des syndicalistes de l’UNTM, jetteront de l’huile sur le feu. Je ne démissionnerai pas cette fois-ci ! J’ai été choisi à cause de mon comportement. Nous allons nous assumer jusqu’au bout », a-t-il martelé devant des compatriotes médusés. Ces propos ont poussé la centrale syndicale à durcir son combat et à tirer les leçons.

Préavis de l’UNTM

Voilà que l’UNTM dépose un préavis de grève de cinq jours renouvelables et qui devrait être illimité si ses revendications n’étaient pas satisfaites. Le 24 mai dernier, le second prévis a débuté que le Président Bah N’Daw limoge el gouvernement Ouane et le reconduit illico presto sans informer le vice-président, le président du CNT, les forces vives. C’est la goutte d’eau qui va déborder le vase puisque la centrale syndicale maintient sa grève de cinq jours et les colonels de l’ex junte du CNPS en colère et malgré toutes les mises en garde, déposeront le Président Bah N’Daw et son PM qui semble lui apporter la poisse.

Les griefs contre le Président et son PM

Après ce qui ressemble à une forfaiture reprochée au Président Bah N’Daw et son PM Ouane, ils démissionnent de toutes leurs charges mercredi dernier en présence d’une forte délégation de la CEDEAO conduite par le nigérian  Good Luck Jonhathan, à en croire le Conseiller spécial du vice-président Assimi Goïta, Comandant Baba Cissé face à la presse.

En clair, il y avait des différends profonds tant sur la forme que le fond qui opposaient le Président Bah N’Daw aux colonels de l’ex junte du CNSP. Entre autres  griefs reprochés au Président N’Daw et à son PM malgré tous les efforts consentis par le vice-président, garant de la stabilité, pour qu’ils n’arrivent pas à ce niveau, le Commandant Baba a cité le fonctionnement de la transition ; la défense et sécurité ; gouvernance du pays, entre autres.

Défense et sécurité

S’agissant de la défense et de la sécurité, le Commandant Baba a déploré l’effritement de la cohésion au sein des forces de défense et de sécurité avec des limogeages et changements abusifs jouant sur l’équilibre des forces armées devant conduire inéluctablement à une rupture de la chaîne de commandement.

La gouvernance Ouane

Quant à la gouvernance, le vice-président dit-il, “avait nourri l’ambition de faire l’Audit de la Loi d’Orientation et de Programmation militaire victime d’un blocage ; l’opposition du Président Bah N’Daw à l’arrestation de certains dignitaires du régimes IBK  pour la mauvaise gestion financière et militaire;  la tenue de la Conférence Sociale devant éviter ces grèves incessantes dont celle de l’UNTM ; le dossier de la programmation des élections avait été longtemps bloqué par le Président Bah N’Daw sans compter la démission d’un gouvernement à la veille d’une grève aussi importante que celle de l’UNTM tendant vers une illimitée”.

Gestion clanique du PM

Il est aussi reproché au chef du gouvernement sa gestion manquant de coordination car il n’a pas été aussi capable de procéder à des séminaires gouvernementaux afin de mettre à niveau certains ministres de son attelage. Mieux, il est reproché à Moctar Ouane, sa gestion clanique du pouvoir et s’impliquait dans les questions électorales.

“C’est fort de ce qui précède que le vice-président a décidé de prendre ses responsabilités face à l’histoire pour mettre fin aux fonctions de Bah N’Daw et de son PM”, rassure le commandant baba Cissé.

Le vice-président s’est assumé

Après avoir déchargé le Président et son PM de leurs charges, le vice-président devenant l’homme fort du pays, a rassuré les maliens que les partenaires du pays que la transition ira jusqu’au bout sanctionnée par des élections, justes et transparentes.

L’UNTM félicitée

En recevant une délégation de l’UNTM mercredi dernier, le vice-président les a salués pour leur esprit patriotique avec la suspension de la grève. Des moments de retrouvailles entre fils du pays.

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