Comme le redoutaient certains jeunes du M5-RFP, la trêve observée dans la désobéissance civile en raison de la fête de Tabaski, a visiblement fait perdre au mouvement contestataire sa vitalité ainsi que sa force de dissuasion. En effet, à part quelques secteurs en Communes IV et V, les Bamakois ont vécu la journée du lundi 3 août2020 (début de la reprise de la désobéissance civile post Tabaski) dans le calme et la sérénité.
Toutefois, apprend-on, certains services publics, boutiques privées, n’ont pas ouvert par prudence.
En effet, selon plusieurs observateurs, les raisons de la défaillance de l’opération d’hier lundi 3 août sont diverses. Certains parlent des divergences d’objectifs et de motivations au sein du mouvement. D’autres soulignent les menaces de sanctions proférées par la CEDEAO. Une troisième raison serait l’infiltration à travers l’achat de conscience de certains jeunes pour saboter l’opération.
Il n’est un secret pour personne, depuis sa sortie des geôles du Camp I, Issa Kaou Djim, coordinateur du CMAS a changé de ton et a mis assez d’eau dans son vin.
Aussi, invite-t-il, les jeunes du M5-RFP à maintenir la lutte, mais sans violence et leur demande de ne pas s’attaquer aux biens publics ni privés. Un double langage de celui qui était connu pour son agitation perçu comme une trahison par les jeunes qui ne sont pas prêt à abdiquer.
Par ailleurs, la nomination de certains proches du Cherif de Nioro dans le gouvernement restreint du lundi 27 juillet dernier, (d’abord le maintien du Premier ministre Boubou Cissé, qui serait son choix), notamment Abdoulaye Daffé, au Finances, Tiébilé Dramé aux Affaires étrangères et Ibrahim Dahirou Dembélé à la Défense) a fortement entamé le moral de l’Imam Mahmoud Dicko, autorité morale du mouvement qui a demandé au Premier ministre Boubou Cissé de démissionner.
La désolidarisation des « députés spoliés » a aussi fragilisé le mouvement dont les ténors sont de nos jours les politiciens qui savent ne plus rien gagner sous ce régime et réclament toujours la démission du Président IBK.
A Kati, apprend-on, des jeunes ont reçu de l’argent pour s’attaquer aux manifestants qui veulent paralyser la ville.
En tout cas, cette première journée de désobéissance civile a été un fiasco. Certainement ce qu’a compris le Comité stratégique du M5 RPF qui doit se réunir aujourd’hui mardi 4 août 2020 pour fixer une nouvelle date de sortie.
Affaire à suivre….
Sékou CAMARA
Source: Bamakonews