Évaluer le rapport d’activités de l’année 2019, examiner le programme de travail et le budget annuel pour l’année 2020, tel étaient, entre autres, les points inscrits à l’ordre du jour de la troisième session ordinaire du comité de pilotage du Projet d’amélioration de l’accessibilité rurale (PAAR). Les travaux se sont déroulés le jeudi 28 novembre, dans la salle de conférence de l’Unité nationale de coordination (UNC), sous la présidence de Cheick Oumar Diallo, conseiller technique au ministère des Infrastructures et de l’équipement. La session a aussi enregistré la participation des représentants du ministère en charge de l’Administration territoriale, de celui de l’Agriculture, des directeurs généraux des institutions en collaboration avec le projet.
à l’entame des travaux, le président du comité de pilotage, Cheick Oumar Diallo, a rappelé que le PAAR a été initié par le gouvernement en partenariat avec la Banque mondiale. Il entre dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique nationale des transports, des infrastructures de transport et du désenclavement (PNTITD), mais aussi dans celui de la Stratégie nationale de transport rural (SNTR). Son financement total s’élève à 45.281.248.000 de Fcfa, dont une participation de l’état à hauteur de 3.3 milliards de Fcfa et un appui de 41.981.248.000 de Fcfa de la Banque mondiale. Ainsi, au compte de cette session, il ressort que les activités programmées par le projet pour l’année 2020, toutes les composantes s’élèveront à 13.074.309.667 de Fcfa.
Les accords de mise en œuvre du projet ont été signés en 2017, a rappelé Cheick Oumar Diallo. Il a ensuite expliqué que dans son application, le PAAR comprend trois composantes. Le premier volet concerne l’aménagement des pistes rurales, le second assure l’entretien courant des pistes par l’utilisation des méthodes de sécurité routière, et un dernier volet se focalise sur les mesures de sauvegarde environnementale et sociale visant la participation et l’engagement des bénéficiaires.
Les activités du projet consisteront à réaliser 1 700 km de pistes rurales à aménager dans les Régions de Sikasso et Koulikoro. Les travaux se réaliseront en quatre phases successives sur la période 2017-2021. La première phase du projet (2017 à 2018) a concerné l’aménagement de 445 km de pistes rurales, dont 204 km dans la Région de Koulikoro et 241 km dans celle de Sikasso. La deuxième phase (2018-2019) recouvre les travaux de 400 km avec 200 km dans la Région de Koulikoro et 200 km dans celle de Sikasso. Et la troisième phase sur laquelle se penche cette session du comité de pilotage prévoit, elle aussi, l’aménagement de 400 km de pistes rurales, dont 200 km dans la Région de Sikasso et 200 km dans celle de Koulikoro.
Environ 650.000 personnes des communautés paysannes, dont 51% de femmes vont directement bénéficier du projet qui va créer 144.000 emplois sur cinq ans. Le PAAR réalisera des infrastructures d’intérêt communautaire dans plus 280 villages des Régions de Koulikoro et Sikasso. En effet, la sous-composante 2 du projet travaillera à la réalisation d’aménagements connexes de base dans les villages le long des pistes à la demande des communautés. Ces aménagements connexes concernent les périmètres maraîchers et plateformes multifonctionnelles pour les femmes, les points d’eau, les magasins, les hangars, les marchés, les parkings, les clôtures, la réhabilitation de salles des classes, des salles de classe additionnelles pour les écoles et la réhabilitation des centres de santé.
Au titre de l’année 2020, les activités du PAAR sont réparties en trois composantes. La composante 1 va principalement porter sur la réalisation de trois ponts dans les villages de Djoungoula, Faniéna et N’Tiobougou, l’aménagement des pistes rurales de la deuxième phase de 572 km, la réalisation des audits techniques des travaux d’aménagement des pistes rurales des phases 1 et 2 du projet, les études techniques et environnementales des pistes des phases 3 et 4, les travaux d’aménagement de la piste Konna-Koana de 50 Km.
La composante 2 du projet prévoit essentiellement le renforcement des capacités des services techniques du ministère des Infrastructures et de l’équipement, la poursuite des travaux d’entretien selon la méthode dite de Haute intensité de main d’œuvre (HIMO), l’organisation des missions d’inspection des travaux d’entretien, la conception de la diffusion des outils pédagogiques dans 50 écoles, la formation et la sensibilisation de 50 chauffeurs et conducteurs routiers, l’acquisition de 5 000 catadioptres, la livraison et la mise en service de 24 tricycles médicalisés dans les centres de santé des phases 3 et 4, le développement des instruments de collecte et d’analyse des données de sécurité routière au bénéfice de l’Agence nationale de sécurité routière (ANASER).
Quant à la composante 3, pour l’année 2020, elle recouvre des activités concernant la coordination générale de mise en œuvre du projet. Entre autres, des audits techniques, environnementaux et sociaux des travaux, l’organisation des réunions des comités techniques et de pilotage, le suivi évaluation et le renforcement de la participation et l’engagement des bénéficiaires.
Le coordinateur adjoint du Projet, Daouda Moussa Koné, a signalé que les réalisations du PAAR visent à pérenniser l’accès des communautés paysannes aux services sociaux de base et à faciliter les activités agricoles par une accessibilité simplifiée aux marchés. Selon lui, en plus de l’aménagement des pistes rurales, le projet va aussi s’atteler à mettre en œuvre un mécanisme d’entretien courant des pistes. « Nous mettrons en place, le long des pistes, des brigades villageoises qui seront encadrées, formées et équipées pour veiller à la pérennisation des pistes », a-t-il indiqué, avant d’ajouter que l’accompagnement des communautés locales pour une bonne mise en œuvre du projet est nécessaire.
Mohamed TOURÉ
Source: Journal l’Essor-Mali