Des relations solides, mais divergentes. Le qualificatif trouvé par John Kerry pour décrire les liens qui unissent les Etats-Unis à l’Arabie saoudite sont choisis avec précaution. Les deux alliés de longue date traversent en effet une période de léger froid, notamment au sujet de la conduite du dossier syrien par Washington. Le secrétaire d’Etat américain a donc été dépêché en urgence à Riyad pour tenter d’apaiser les tensions naissantes.
Cette visite du secrétaire d’Etat américain lundi 4 novembre, on le savait, était placée sous le signe d’un froid polaire et John Kerry ne pouvait pas l’ignorer. Pour briser la glace, il a pu trouver la formule en déclarant : « Les Saoudiens sont très importants pour nous tous. Ce sont des acteurs majeurs dans le monde arabe avec l’Egypte ».
Le souverain saoudien trop déçu, trop en colère, ne s’est pas contenté de simples mots. Il ne digère toujours pas la main tendue à l’Iran. Il a d’ailleurs fait savoir à John Kerry qu’il s’insurgeait contre la présence des Iraniens à la prochaine conférence de paix de Genève sur la Syrie. Il reproche aussi à Barack Obama son inefficacité dans les dossiers syrien et palestinien. C’est pour toutes ces raisons d’ailleurs que l’Arabie saoudite a refusé de siéger au Conseil de sécurité, jugé impuissant.
De son côté, le prince Saoud al-Fayçal, chef de la diplomatie saoudienne, qui s’est également entretenu avec John Kerry au sujet du dossier syrien, a déclaré que les négociations ne peuvent pas se poursuivre indéfiniment. Réponse instantanée du secrétaire d’Etat américain : « Nous ne restons pas les bras croisés ». Les Saoudiens attendent à présent des garanties : que les Américains prouvent désormais sur le terrain qu’ils ont changé de politique.
Source : RFI
