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Egypte: les pro-Morsi déterminés à faire du procès de leur leader une tribune politique

président déchu Mohamed Morsi

Le procès Morsi, qui s’est ouvert lundi matin, 4 novembre, au Caire, a aussitôt été ajourné au 8 janvier prochain. Le président déchu est apparu à la fois détendu et combatif, décidé à contester la légalité de la procédure et du tribunal. Ses partisans restent eux aussi déterminés à se battre, malgré la répression féroce qui s’est abattue sur eux depuis l’intervention de l’armée il y a quatre mois.

Avec notre envoyé spécial au Caire, Daniel Vallot

Costume sombre, chemise blanche, Mohammed Morsi a fait une entrée fracassante, lundi matin, dans la cage de fer qui tient lieu de box aux accusés. Très vite, il s’est adressé aux juges qui lui faisaient face. Une diatribe parfois violente, huée par les anti-Morsi présents dans la salle, mais applaudie par les avocats du collectif pro-Morsi.

« Le président Morsi a montré qu’il rejette le coup d’Etat militaire, le coup d’Etat sanglant qui a fait tant de victimes, a déclaré Me Walid Mustafa, l’un de ses avocats, venus soutenir le président déchu au tribunal. Il dénonce ce tribunal qui n’est pas légitime pour juger un président de la République. Il refuse toute relation avec ce tribunal. Et bientôt, on verra qu’à sa place, ce sont les chefs du coup d’Etat qui seront traduits en justice. »

« Ce qu’il se passe est un coup d’Etat »

« Nous avons parlé de ce qui s’est passé, depuis le 30 juin jusqu’ à aujourd’hui », rapporte Mohamed Damaty, le porte-parole du collectif d’avocats chargés de défendre les Frères musulmans, qui refuse cependant d’en dire plus sur ce qu’il s’est dit lors de cette première audience, reportée rapidement après son début. « Mohamed Morsi a confirmé qu’il était le président légitime et que ce qu’il se passe est un coup d’Etat selon toutes les définitions juridiques. Les avocats de la défense vont insister sur ce point-là », a-t-il cependant précisé.

Mohammed Damaty, qui a pu s’entretenir avec Mohamed Morsi lors d’une interruption de séance, rapporte que l’ex-président déchu « a demandé quel était l’état d’esprit de la rue égyptienne. On lui a expliqué que les Egyptiens étaient hostiles au pouvoir en place. Pas seulement les partis islamistes, mais différents groupes d’Egyptiens. Les médias ont essayé de mettre les gens dans le coma, ou du moins une partie des médias, mais le peuple s’est réveillé. Il commence à être vraiment sûr que ce qui s’est passé était un coup d’Etat militaire. C’est sur cette idée que nous allons insister pour le défendre lors de la prochaine audience. »

Devant la pugnacité de Mohamed Morsi, qui a refusé de répondre aux questions, le président du tribunal a suspendu l’audience à plusieurs reprises. Le procès a finalement été ajourné au 8 janvier prochain. Mohammed Morsi et ses codétenus ont visiblement l’intention de gêner le plus possible la procédure et de s’emparer de ces audiences pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme l’instauration d’un Etat militaire.

Du coté des opposants au président destitué, les interprétations de l’attitude de Mohamed Morsi sont diamétralement opposées. « Les divagations de Mohamed Morsi » ou « L’hystérie des Frères musulmans », titrent ce mardi matin les journaux libéraux. Ils estiment que l’ex-président continue à vivre dans une bulle et à ne pas reconnaître la réalité.

Mobilisation des partisans de Morsi

Tandis que la première audience du procès se tenait, à l’extérieur du tribunal, des partisans de Mohamed Morsi ont manifesté. Ils étaient quelques centaines, tout au plus, à se presser devant les barrières métalliques installées par l’armée et la police pour protéger le tribunal. Leur nombre a fléchi depuis les grandes mobilisations de l’été dernier. Mais leur détermination reste la même. Pour eux, les accusations portées contre Mohamed Morsi sont fabriquées de toutes pièces.

« Il n’y a aucune preuve de ce qu’on lui reproche. Ils l’accusent d’avoir tué des gens devant le palais présidentiel, mais il n’a tué personne. Il n’a rien fait, parce qu’il n’était pas en position de faire quoi que ce soit », déclare ainsi Mohamme Amgad, l’un des manifestants.

La répression de Rabaa al-Adawiya devenue un symbole

A leurs slogans habituels, les pro-Morsi ont ajouté le nouveau signe de ralliement du camp islamiste : les quatre doigts levés en l’air, en souvenir du sit-in de Rabaa al-Adawiya, dont l’évacuation brutale, le 14 août dernier, avait fait un millier de victimes.

« C’est le général Sissi qui devrait être jugé pour tous ceux qu’il a tués en une seule journée. Celui qu’on est en train de juger, il a voulu faire le bien de l’Egypte et celui qui a provoqué un massacre, maintenant dirige le pays », s’emporte Mustafa Ali, un informaticien de 25 ans.

Lundi, les pro-Morsi rassemblés aux abords du tribunal n’ont rien vu de la première audience du procès de celui qu’ils soutiennent. Pour le procès Moubarak, un écran avait été installé devant le bâtiment. Cette fois, pas de retransmission en direct : seules quelques images triées sur le volet ont été diffusées par la télévision égyptienne.

 

Source : RFI

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