Bien avant la proclamation des résultats définitifs du deuxième tour de l’élection présidentiel en août dernier, le candidat malheureux Soumaila Cissé avait catégoriquement rejeté les provisoires. Selon lui, ces élections ont été emailées de fraudes et de bourrages des urnes manigancés par la partie au pouvoir et les autorités en charge des élections dont le Ministère de l’administration territoriale et de la décentralisation, et la Cour constitutionnelle.
Certes, il peut y avoir des bourrages d’urnes et des fraudes mais le candidat Soumaila Cissé, on peut le dire sans se tromper, n’était pas à la hauteur pour pouvoir battre le candidat réélu pour son second et dernier mandat, Ibrahim Boubacar Keita, lors de ces élections. Même si, la victoire de celui-ci ne l’honore pas également et que cela doit lui servir de leçons. En effet, pour réclamer, Soumaila Cissé et ses compagnons politiques, leur victoire volée, détournée, confisquée en faveur d’IBK, ils ont organisé et tenu plusieurs marches pacifiques à Bamako et ailleurs. Et au même moment, le Président réélu dans ses différents discours tenus depuis la proclamation des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle n’a cessé de tendre la main à ses frères de l’opposition.
Malgré cette main tendue, le camp de Soumaila Cissé continue à faire son bonhomme de chemin en organisant des manifestations de contestation telles que les marches pacifiques, les sit-in, et les caravanes. « J’invite mon frère aîné Ibrahim Boubacar Keita à se ressaisir et à sortir par la grande porte en évitant à notre pays les conséquences d’une crise supplémentaire », dit Soumaila Cissé dans son message à l’occasion du 22 septembre 2018.
Contrairement au Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita dans son message à la nation, qui en appelle à l’unité et à la cohésion sociale de tous les maliens et de toutes les maliennes, condition sine qua non pour l’émergence du Mali. « C’est l’une de mes priorités, car pour bâtir un avenir de tous les possibles, le Mali doit pouvoir compter sur toutes ses filles et tous ses fils. Chacun a sa place. La République n’exclut personne. J’en suis le garant », rassure-t-il.
En outre, le Président IBK renchérit dans son discours lors du défilé militaire, « J’aurais souhaité que les résultats de la présidentielle soient acceptés par tous afin que nous puissions consacrer nos énergies et nos intelligences à surmonter les adversités qu’affronte notre pays. Mon vœu n’a pas été́ réalisé́ et je le regrette profondément ». Mais en tant que Président de la République, estime-t-il, donc Président de toutes les Maliennes et de tous les Maliens, je remplirai mon devoir qui est de rassembler et de fédérer. « J’ai une obligation d’écoute et j’assume la mission de restaurer les voies de dialogue. Je continuerai donc de déployer les efforts nécessaires pour que vienne le temps des échanges et de la concertation », indique-t-il.
Par ailleurs, le dimanche 23 septembre lors d’un point de presse, Soumaila Cissé fait savoir que la main tendue d’IBK est invisible. Car, selon lui, ce dernier avait tenu un discours très musclé contre le camp de l’opposition. A l’entendre, le Président IBK doit laisser les discours et passer aux actions afin qu’il y’ait une négociation entre lui et l’opposition. Il a été soutenu par Choguel Kokalla Maiga qui affirme qu’IBK n’a envoyé personne pour une quelconque négociation entre l’opposition et le pouvoir.
Eu égard, on peut aisément comprendre que le candidat Soumaila Cissé est actuellement dans la logique de prendre la main tendue d’IBK. Et, par ailleurs, il doit forcement emboiter le pas du candidat Aliou Diallo qui a obtenu la troisième place lors du premier tour de l’élection présidentielle. Ce dernier dans son message du 22 septembre affirme qu’il a suivi avec grand intérêt l’adresse à la Nation du Président de la République Ibrahim Boubacar Keita. « J’ai noté sa volonté affichée de faire en sorte que l’ensemble des fils et des filles du Mali se retrouvent pour préserver l’essentiel », estime-t-il. Avant d’appeler aussi Soumaila Cissé à prendre la main tendue d’IBK pour les intérêts supérieurs de la nation.
B. KONE
Source: Le Fondement