Le 19 février dernier, au cours d’un raid sur une école de jeunes filles à Dapchi au Nigéria, 110 jeunes filles avaient été kidnappées. Ce mercredi 21 mars 2018, une centaine d’entre elles ont été libérées. Cette libération sans rançon traduirait-elle le manque d’appétit du grand loup qu’est Boko Haram ?
Le mercredi a été un jour nouveau pour beaucoup de parents nigérians désespérés. Des jeunes filles âgées entre 10 et 18 ans enlevées dans l’enceinte de leur école le 19 février dernier ont été déposées devant leur école à 8 heures du matin. « Les filles ont été ramenées dans neuf véhicules et déposées devant l’école vers 8 heures », affirme Bashir Manzo, membre d’une association nigériane d’aide aux parents des enfants enlevés.
À s’en tenir à ce que rapporte M. Manzo, nous pouvons dire qu’elles ont été ramenées par leurs ravisseurs. Car, Manzo continue en ajoutant : « Elles n’étaient accompagnées d’aucune force de sécurité. Leurs ravisseurs les ont juste déposées et sont partis, sans parler à personne. » Nous savons qu’une des filles était morte.
Alors, si tel est le cas, on pourrait se demander quelle intention se cache derrière cet acte puisque les autorités nigérianes disent n’avoir pas payé de rançon, mais plutôt d’avoir privilégié la négociation. Si cette voie a pu libérer celles-ci, qu’en est-il de celles enlevées à Chibok depuis 2014 ?
Cette libération garde en catimini d’autres raisons sûrement politiques. Des raisons qui ne pourront pas être dévoilées au risque de compromettre la stabilité nationale. Pour qui connait les terroristes et surtout le groupe Boko Haram affilié au groupe État islamique, cette libération n’allait pas être possible sans aucun intérêt. Une simple négociation ne fait pas reculer ces terroristes qui font de l’éducation occidentale leurs ennemis. Si c’est réellement le cas, c’est que le loup n’a plus l’appétit.
Le terrorisme constitue le mal du siècle. Ces bandits armés sont mieux organisés que les États, c’est ce qui explique leur réussite dans leur entreprise. En conséquence, pour arriver à bout contre ce fléau, il revient aux gouvernements du monde entier de laisser de côté leurs intérêts afin de se donner les mains. Le terrorisme pourra être vaincu si, et seulement si, les États se montraient unis et organisés.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays-Mali