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DÉPART EXIGÉ D’IBK PAR LE M5 : LE MALI SERA LE GRAND PERDANT !

Àla veille de la seconde marche de Mahmoud Dicko et ses alliés, les négociations fusent de toutes parts. Si le leader religieux a croisé discrètement le chef de l’Etat et son Premier ministre chez l’ancien Président Moussa Traoré, la main tendue de Koulouba n’a pas eu de preneur.

La dernière sortie de Choguel Kokalla Maïga a fait mouche dans la presse. Une rencontre secrète a eu lieu entre le Chef de l’État et son principal adversaire sous la houlette du Général Moussa Traoré. Le président du MPR précise que la rencontre tant souhaitée du M5-FRP avec IBK n’aura lieu qu’après la seconde occupation de la rue, vendredi prochain. Autrement dit, les émissaires du patron de l’Exécutif ont été éconduits afin d’éviter d’éventuelles propagandes du média d’Etat qui n’inspire plus confiance aux opposants. C’est bien beau tout ça mais une chose reste en suspens : le plan des frondeurs. Mahmoud Dicko, Modibo Koné, Mountaga Tall ou Nouhoum Sarr (qui est la vedette) exigent une fin de mission de BOUA mais n’ont proposé aucune alternative. Si au moment de la structuration du mouvement du 5 juin qui n’avait pas encore de nom, on parlait d’un Cheick Modibo Diarra aux commandes avec ses occultes « pleins pouvoirs » de 2012, il n’en est rien formellement.

Les revendications sont certes légitimes mais force est d’admettre qu’il y a plus un débat de personne affiché, qu’un plan de relance du Mali. S’il est vrai que le Premier Ministre n’a pas déclaré sa Politique Générale, la lisibilité et la redevabilité de la gouvernance s’impose à tous. Le M5-FRP s’est cramponné au départ de celui qui a été réélu en 2018 mais aucune feuille de route à travers laquelle le peuple peut juger les orientations des objectifs recherchés. Pourtant, il ne faut pas oublier que tout vide constitutionnel, voire institutionnel pourrait ouvrir la porte à beaucoup de choses. Une « Boîte de Pandore » où on peut s’attendre à un putsch sachant que des tentatives furent déjouées récemment et que des porteurs d’uniformes font allégeance au groupe dont Mahmoud Dicko est le leader moral. Même les mouvements armés bien qu’à des milliers de kilomètres de la capitale y voient du « pain béni » pour durcir le ton en violant à leur guise l’Accord d’Alger désormais inexistant. Le pouvoir est tenu à faire des concessions mais le M5 s’est attelé à faire le bilan du régime que des propositions pour toute transition.

Néanmoins, IBK n’est pas exempt de tout reproche. La reconduction du Dr Boubou Cissé a mis le feu aux poudres. Si le ministre des finances titulaire a facilité les connexions budgétaires pour aider le Mali à l’étranger, il a deux dossiers qui ne plaident pas pour lui : la Trésorerie au ralenti et la situation des enseignants. Ces deniers sont sevrés de salaires depuis plus d’un semestre et ont pour bouc-émissaire le jeune Chef du gouvernement. La continuité de la mission du personnage a été désavouée, même s’il a indiqué prendre en main les dossiers brûlants. Son employeur quant à lui est condamné à poser des actes qui apaiseront la grogne qui s’amplifie de plus en plus. IBK doit aller dans le sens des concessions afin que les choses ne dégénèrent ou soient hors de contrôle. La pilule amère de dissolution de la Cour Constitutionnelle et du Parlement semblant être un passage obligé. Mieux, s’il avait consulté le frondeur ou désigné un Premier ministre consensuel autre que Dr Boubou Cissé, il est clair que ses adversaires donneront un délai afin de voir ce qu’il peut apporter. Cela aurait accordé un répit au malien le plus célèbre de Sébénikoro.

Il y a bien péril en la demeure et IBK se doit de sauver les meubles : au fil des jours, il est désavoué au sein de l’opinion étant donné que la communication du M5 est plus huilée et conséquente auprès des maliens. Pire, la majorité des acteurs censés le défendre peine à faire le poids face aux émissaires de l’Imam Mahmoud Dicko, durant les débats médiatiques. Enfin, son Discours à la Nation n’a pas eu écho favorable chez l’opposition qui refusera net sa main tendue. La fumée banche de la paix peut encore apparaître car il ne reste que soixante-douze (72) heures avant l’assaut de la Place de l’Indépendance par le M5-FRP qui multiple les adhésions à sa cause au fil des jours. Cela, au détriment du Président Ibrahim Boubacar Kéita qui se retrouve de plus en plus esseulé, laissant paraître qu’il évolue dans une Tour d’Ivoire qui est à briser désormais pour l’honneur du Mali. Quelle que soit l’issue de la crise, nul n’échappera aux conséquences !

BAMOÏSA

Source: Journal Nouvel Horizon Mali

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