Pour les responsables de la formation politique URD (Union pour la République et la démocratie) , les raisons d’ordre sécuritaire évoquées par le gouvernement du Mali pour justifier le report des élections locales et régionales, ne tiennent pas. Selon eux, le parti au pouvoir a eu peur tout simplement de la sanction du peuple malien à l’issue de ces élections qui étaient prévues pour le 17 décembre prochain et reportés pour avril 2018.
Ces informations ont été données lors d’une conférence de presse ce jeudi 30 novembre au siège du parti. Conférence de presse qui a été conjointement animée par le secrétaire à la communication du parti Me Demba Traoré et le vice président Pr Salikou Sanogo en présence d’autres responsables du parti dont le dernier adhérent et désormais vice-président du parti, Racine Thiam.
Panique !
‘‘Ils on eu peur d’être sanctionnés par le peuple, qu’on ne nous prenne pas pour des imbéciles’’ (Me Demba Traoré) chargé de la communication du bureau national de l’URD. De l’avis de celui-ci, c’est parce que le gouvernement a tout simplement ‘‘pris peur de la sanction que le Peuple allait infliger à ses listes’’ à l’issue de ces élections qu’il ‘‘a préféré reculer pour préparer un gigantesque plan de confiscation du suffrage des Maliens’’. Quel plan ? s’interroge –t-il
Il s’agit d’abord de cette instruction du ministre de l’administration territoriale à travers la correspondance n°001398-MAT-SG du 09 octobre 2017 qui autorisait les commissions de centralisation des résultats des scrutins, dominées et dirigées par les représentants de l’Etat, à procéder ” Précisément, le ministre aurait donné des instructions aux préfets qu’ils ont la possibilité d’annuler les résultats des bureaux de votes », révèle Me Demba.
Il s’agit de quel bureau de vote, s’interroge –t-il. A ce niveau il se répond en arguant que ces préfets sous les ordres du ministre annuleront les bureaux de vote ou l’opposition aurait largement gagné. Cette décision empiète du coup sur les prérogatives des autorités judiciaires, toute fois si les élections devaient se tenir. Ce n’est pas tout !
L’autre plan que le gouvernement prépare pour la confiscation du suffrage, et toujours selon l’URD, est relative au renouvellement de plus de la moitié du corps préfectoral : ‘‘Comment pouvez-vous comprendre, qu’en plein déroulement du processus électoral que le Gouvernement décide, le jour même du report des scrutins au mois d’avril 2018, du renouvellement de plus de la moitié du corps préfectoral, de la totalité des préfets des régions de Kayes et Tombouctou, de la moitié des Directeurs de cabinet des Gouverneurs de Région ?’’, s’est-il- interrogé lors de cette conférence de presse.
Toutefois, à l’URD l’on se dit prêt à ‘‘tout mettre en œuvre, de concert avec tout citoyen épris de paix et de justice, toutes les organisations politiques et de la société civile soucieuses de l’avenir du Pays, tous les démocrates pour empêcher le Gouvernement de mener le pays vers le chaos’’.
Pour le vice président de l’URD, Salikou Sanogo le report de ces élections est à la fois un aveu d’incompétence, d‘amateurisme et d’incapacité du gouvernement qui est dans l’obligation d’organiser des élections transparentes ou de voir le pays enfoncer dans un chaos inévitable : ‘‘De report en report, avec des justifications qui ne font que défendre leurs propres intérêts, quant les élections ne sont pas organisées conforment à la loi, les populations sont obligées de réclamer leur droit’’, a dit le Pr Salikou Sanogo lors de cette conférence de presse exhortant les maliens à jeter un regard sur les pays qui ont connu des conflits postélectoraux. Une situation, dit-il, qu’il ne souhaite jamais au Mali.
La rédaction