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Défense des intérêts du monde rural: le Pr Clément lance le Mouvement ‘’Daba Kala’’

Le siège de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage (PCC) a servi de cadre, le jeudi dernier, au lancement du Mouvement ‘’Daba Kala’’. Ce nouveau mouvement se donne comme objectif de défendre les intérêts du monde rural. Ainsi, à travers le Mouvement Daba Kala, le Pr Clément Mamadou DEMBÉLÉ proclame la révolution des mains nues. La cérémonie de lancement s’est déroulée en présence de plusieurs responsables de la PCC ; des paysans venus des localités de Koutiala, Sikasso, Kita, Macina, Niono…

 

Le Coordinateur de la PCC, Youssouf SANOGO, a rappelé que cette plateforme menait depuis longtemps une lutte acharnée contre la corruption et le chômage au Mali. Selon lui, la PCC accentue la pression pour que les autorités sachent qu’elles sont là pour satisfaire la population.
« Nous œuvrons pour l’éveil des consciences. Nous avons reçu des appels des paysans à travers le pays qui alertent sur le retard dans la livraison des intrants agricoles. Les engrais subventionnés ont été confiés à un opérateur économique qui n’a pas exécuté le marché. Il fallait qu’on se mobilise pour prévenir la famine qui guette le pays. Les Maliens aiment Assimi GOITA, mais pas avec le ventre vide. Nous allons porter plainte contre tous ceux qui sont impliqués dans ce fiasco autour des engrais subventionnés », a affirmé Youssouf SANOGO.
Le coordinateur du mouvement Daba Kala, Ibrahim CISSE, a expliqué que ce mouvement avait comme ambition de faire la promotion du monde rural et de mettre les paysans au cœur du développement. Selon lui, il s’agit de sensibiliser les paysans sur leurs droits et devoirs et d’être une interface entre les paysans et les autorités. Aussi, M. CISSÉ a indiqué que le mouvement se donnait comme ambition de former les paysans et de valoriser les produits agricoles.
Un autre temps fort de la cérémonie de lancement du mouvement Daba Kala a été les interventions des représentants des paysans venus de différentes localités du pays.
Kali DEMBÉLÉ de la localité de Kita a évoqué les difficultés concernant la dotation des paysans en engrais subventionnés à temps. Il a également informé sur des cas d’inondations dont les paysans ont été victimes cette année.
Alpha DJENEPO de la zone Office du Niger a souligné les difficultés relatives à l’insécurité et à l’insuffisance des engrais. Il a déploré qu’au Mali les paysans soient devenus le signe de la précarité. ‘’Les subventions ne profitent pas aux paysans. Ce sont les opérateurs économiques qui en profitent’’, a fustigé Alpha DJENEPO.
Zana Clément DIARRA de Kignan dira que les paysans doivent être impliqués dans la fixation des prix des produits agricoles. ‘’Nous ne pourrons pas payer nos dettes cette année à cause des difficultés. Il faut que les autorités revoient à la hausse le prix d’achat du coton’’, a-t-il plaidé.
Pour sa part, Moussa COULIBALY de la zone de Koutiala s’est insurgé en rappelant que le sac de maïs qui était vendu à 8 000 FCFA est à 32 500 FCFA cette année. Pour lui, il faut que la situation change sinon les paysans n’en peuvent plus.
Abdoulaye KONÉ de Kadiolo a attiré l’attention sur beaucoup de difficultés cette année dont l’apparition de certains insectes nuisibles pour le coton.
Issa ONGOIBA de Macina a clairement indiqué que les paysans de sa localité ne pourront donner un rond à l’Office du Niger comme redevance eau cette année. Cela, à cause des problèmes liés à l’insécurité, à la dotation des paysans en engrais, aux inondations…
Dans son intervention, le président du Mouvement Daba Kala, Clément Mamadou DEMBÉLÉ, a interpellé les autorités à commencer la refondation en mettant les paysans dans leurs droits. Il a déploré le fait que les paysans soient utilisés comme du bétail électoral alors que leurs préoccupations sont foulées au pied.
« On parle de refondation alors que les paysans qui sont les piliers de la nation ne sont pas considérés. Le problème du Mali ce sont les Maliens et la solution se trouve entre les mains des Maliens. Nous avons chassé la France et nous ne devons plus compter sur un autre pays, y compris la Russie. On ne mentira plus aux paysans, ils seront désormais écoutés et respectés, tel est l’engagement du mouvement Daba Kala. Tous les Maliens doivent s’approprier cette transition en soutenant les autorités et en les critiquant s’il y’a lieu. Nous devons laisser de côté les luttes d’intérêts personnels en mettant le pays au-dessus de tout », a déclaré Clément DEMBÉLÉ.
Il a informé que pour la campagne agricole en cours, la situation était déjà catastrophique et qu’il faudrait une alternative. Pour soulager les paysans, le mouvement Daba Kala recommande aux autorités : une augmentation du prix d’achat du coton qui doit passer de 280 à 325 FCFA le kg cette année ; l’exonération totale des redevances eau dans les zones rizicoles ; une augmentation de 30% du prix d’achat de toutes les céréales par l’OPAM ; mettre les moyens à la disposition de de l’OPAM pour importer les denrées de première nécessité pour prévenir la famine.
Il préconise aussi la création d’un fonds spécial agropastoral jeune qui informe, forme, finance et accompagne tous les jeunes de 18 à 40 ans qui souhaitent exercer l’activité agropastorale ; la révision automatique du prix d’achat du coton à chaque fois qu’il y a un cas de force majeure ; l’ouverture d’une enquête judiciaire pour l’appel d’offres des intrants de la campagne agricole 2022.
Enfin le mouvement Daba-Kal exige l’ouverture d’une enquête sur le fonds des paysans versé dans les capitaux de la CMDT ; la mise en place de la négociation annuelle obligatoire (NAO) et l’exécution de la loi d’orientation agricole ; la mise en place d’un plan d’urgence portant sur la coopération agro-industrie avec les partenaires et un code d’investissement agropastoral industriel.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

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