Vendredi 16 août 2019, dans le vestibule de la Radio future média (RFM) s’est tenue une conférence de presse de soutien à Koura Kaba Diakité, femme leader qui a initié de remettre le drapeau national au président de la République, et Sirical Femme pour leur acte de patriotisme. Cette conférence a été organisée par l’initiative de la société civile malienne pour soutenir la lutte pour la liberté, la démocratie et le respect de la dignité humaine, Jiriba Koro.
Les actes de bravoure, on n’en compte peu et surtout s’ils doivent provenir d’une femme. Koura Kaba Diakité s’est démarquée par son acte assez courageux pour plusieurs citoyens maliens en brandissant, à deux reprises, le drapeau national dans l’optique de le remettre au chef de l’État, Ibrahim Boubacar Kéita, pour le rappeler qu’il a mission d’en prendre soin. Ce n’est pas tout, de la RFM à Souleymanebougou à Sébénicoro, elle a marché tout ce trajet même si elle n’a pas été acceptée dans le domicile du locataire de Koulouba.
Présente lors de cette conférence, elle est revenue sur toute la situation en déplorant le fait qu’il lui a été promis par les gardes du domicile du chef de l’État qu’elle sera rappelée une fois que IBK sera de retour. «Jusqu’ici il n’est pas réveillé ou n’est pas encore de retour », a-t-elle expliqué.
Ce geste intervient après le drame de Kidal où les citoyens ont été témoins de la mise à feu du drapeau du Mali. Pour cette femme, ce geste est inacceptable et il est hors de question que les citoyens se taisent dessus.
Toutefois, ses soutiens deviennent de plus en plus nombreux. Tous les membres de Jiriba Koro, notamment les femmes composant cette initiative dénommée Sirical femme, lui ont affirmé leur soutien incontournable dans son action. Selon Néné Traoré du Sirical, quiconque manque de respect au drapeau national manque de respect à toute la nation, aux femmes. De son côté, elle a promis de ne jamais lâcher prise.
Cette conférence de presse de soutien à Koura Kaba a permis de rappeler les contextes dans lesquels le drapeau national du Mali a été hissé sur les administrations publiques du Mali à la place de celui de la France par Modibo Kéita dans les années des indépendances en 1960.
Ce cadre a été également favorable pour aborder la question de la loi d’entente nationale. L’adoption de cette loi, selon le porte-parole de Jiriba Koro également directeur de la RFM, Siriki Kouyaté, est incroyable dans la mesure où le Mali se trouve toujours en guerre. Comment les autorités veulent-elles instaurer un état de pardon alors que la guerre se poursuit, s’interroge-t-il ?
S’agissant toujours de cette situation sécuritaire au Mali, Siriki Kouyaté reviendra sur des anciens propos du chef de l’État actuel qui soutenait que le Mali fait face à une guerre asymétrique. Or, celle-ci n’a pas de règle fixe. De là, le porte-parole de Jiriba Koro arrive à la conclusion qu’à s’en tenir à ces propos de la première institution de la République, tout ce qui se passe actuellement au Mali notamment au centre fait partie de cette guerre asymétrique.
Le directeur de la radio RFM rappellera également dans ce contexte le rapport de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) paru en novembre 2018 et qui s’intitulait, « Dans le centre du Mali, les populations prises au piège du terrorisme et du contreterrorisme ». Un rapport qui faisait état de toutes les atrocités commises au centre du Mali par plusieurs acteurs.
Face à ces situations, l’union sacrée de tous les Maliens semble être indispensable pour asseoir une paix durable au Mali. Ce qui passe nécessaire par une meilleure compréhension des enjeux de la crise.
F. TOGOLA
Source : Le Pays