Les heureux candidats du DEF (Diplôme d’Etudes Fondamentales), session de juin 2013 attendaient impatiemment leur orientation. C’est désormais chose faite. Elles sont apparues ce mercredi 26 septembre 2013 dans la matinée. Et cette année, le nombre des élèves non pris en charge par l’Etat s’élève à 4.427. Cependant, 58.785 élèves peuvent poursuivre leurs études dans différents lycées (privés et étatiques), écoles professionnelles. Beaucoup de ces élèves non orientés ne pourront pas continuer les études après le DEF, surtout ceux issus des familles les plus pauvres.
Les orientations du DEF sont apparues le mercredi dans la journée. Elles étaient très attendues par les heureux candidats des classes de neuvième année. Ces derniers étaient 63.212 à être admis à l’examen de la session de juin 2013. Cependant, à en croire le Directeur de la cellule de planification et de statistique du secteur de l’éducation, Aboubacrine Alpha, le nombre des élevés non orientés s’élèvent à 4.427. Seulement 58.785 seront désormais pris en charge par l’Etat malien. Selon Aboubacrine Alpha, 1.167 écoles (toutes confondues) à travers le pays accueilleront les orientés. « L’Etat ne cible pas de lycées privés. L’Etat cite des critères et les lycées qui ont la chance de tomber dans ces critères, peuvent recevoir les enfants à la charge de l’Etat. Il y a 1.076 écoles privées susceptibles de recevoir les élèves» nous a –t-il fait savoir. Avant d’ajouter « Pour les lycées privés et étatiques, il y a 1.167 écoles. Pour le public, il y a 91 au total. » Cette année, ces écoles privées vont recevoir assez de monde, à en croire Aboubacrine Alpha. « Le nombre total des élèves orientés dans les lycées privés est de 38.534 » précise-t-il. D’après le Directeur de la cellule, ces orientés dans le secteur privé coûteront à l’Etat 24 milliards.
Concernant le sort des élèves non pris en charge par l’Etat malien, M. Aboubacrine Alpha pense que l’Etat malien, contrairement à beaucoup de pays de la région, fait d’énormes efforts pour les orientations des élèves. « Je pense qu’il faut quand même faire la part des choses. Nous sommes d’abord le seul pays de la sous-région qui oriente les élèves à ce niveau à la charge de l’Etat. L’orientation est une prise en charge en réalité. L’Etat malien fait des efforts qu’aucun autre pays environnant ne le fait. Si vous remarquez, 95% des élèves sont orientés alors que dans les autres pays, c’est tout à fait le contraire» explique-t-il.
Cependant, pour Aboubacrine Alpha, l’Etat, à lui seul, ne peut pas tout faire « Il ne faut pas qu’on ait à l’esprit que l’Etat doit tout faire. L’Etat ne peut pas tout faire. L’Etat fait un maximum, il fait ce qui est indispensable pour le bon développement du pays. » Selon le Directeur, l’Etat, pendant ces deux dernières années, n’a pas été trop rigoureux sur les orientations du DEF. « Pendant les deux dernières années, on a fait des exceptions. A cause de la crise, on n’a pas orienté entre 7% et 8%. Cela est vraiment exceptionnel. D’habitude, on était jusqu’à 95% de non orientés. Dans les dernières années, on était entre 14% et 15%, 18% de non orientés au plus mais actuellement, compte tenu du fait que nous sommes dans une situation particulière, l’Etat fait des efforts pour qu’il ait le moindre possible de non orientés », a-t-il ajouté. Ces propos du directeur sont loin d’être convaincants quand on sait que l’une des fonctions régaliennes de l’Etat est d’assurer l’éducation à tous les enfants du Mali. Que vont devenir ces 4.427 élèves non orientés du DEF ? Surtout quand on sait que peu de parents peuvent s’offrir le luxe d’inscrire leurs enfants dans des lycées et instituts privés. A coup sur beaucoup de ces élèves, laissé à eux même, iront grossir les rangs des délinquants et vagabonds. Et pourtant ces élèves non orientés dans le système éducatif et l’Etat doit davantage les orienter afin qu’ils ne se retrouvent pas hors des circuits de l’éducation.
Sékouba Konaré
Kadiatou Bagayoko (Stagiaires)
Source: Lerepublicainmali