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A la recherche du Dr Choguel : Pris en tenailles des ténèbres

Alors que le Mali traverse une phase de transition politique cruciale, le silence de l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga suscite interrogations et spéculations. Figure emblématique du M5-RFP et acteur clé du processus transitionnel, son absence de réaction face à des sujets d’actualité majeurs, tels que la dissolution des partis politiques, laisse place à l’incertitude quant à sa position réelle.

Le Dr Choguel Kokalla Maïga, ancien Premier ministre éjecté du gouvernement en novembre 2024, reste l’une des figures incontournables de la scène publique malienne. Très prompt sur des questions de gouvernance et d’intérêt national, son silence assourdissant sur plusieurs sujets d’actualité majeurs, tels que la dissolution des partis politiques le 13 mai 2025, les recommandations récentes faites par les forces vives de proroger de cinq ans le mandat du général d’armée Assimi GOÏTA, ou encore la gestion de ses responsabilités à la Primature, soulève des interrogations.

Si certains estiment que l’ancien PM a simplement pris ses distances avec les événements récents, d’autres pensent plutôt qu’il s’agit d’un silence qui cache ses mauvaises intentions contre la transition en cours.

Le plus étonnant encore est que l’ancien chef du gouvernement a toujours été un ardent défenseur de l’unité nationale et de la stabilité politique. Il a prôné, chaque fois que l’occasion lui est présentée, la préservation de la démocratie et le rôle fondamental des partis politiques dans la société malienne. Est-ce donc un mutisme qui traduit une acceptation tacite des nouvelles mesures des plus hautes autorités de la transition, ou une réticence à s’engager sur un sujet aussi controversé ?

Dans les deux cas, ses prises de position sont beaucoup plus attendues par la population, dont une partie lui exige d’ailleurs le respect de ses engagements vis-à-vis du peuple, en tant qu’un des acteurs de premier plan de cette transition en cours.

L’autre point d’ombre demeure la question de sa gestion financière à la Primature lorsqu’il était à la tête de l’institution. Pour rappel, le Bureau du Vérificateur général, dans l’un de ses derniers rapports, a mis en lumière plusieurs irrégularités dans la gestion des fonds publics, notamment en ce qui concerne l’AMRTP et l’AGEFAU, des dossiers dans lesquels Choguel Kokalla Maïga serait impliqué. En réponse, l’ancien Premier ministre a apporté des éclaircissements concernant certains aspects de ces affaires, mais il n’a pas commenté les autres points soulevés par le rapport, notamment les finances de la Primature.

Ce silence est-il aussi une tentative de minimiser des erreurs de gestion, ou simplement un choix tactique pour éviter de nourrir davantage la polémique ?
Ce manque de transparence ne fait qu’alimenter les doutes sur la gestion de ses mandats précédents.

Alors que la transition malienne progresse, le bilan de cette dernière après le départ de Choguel Kokalla Maïga reste une question centrale. Bien qu’il ne soit plus dans le système de gouvernance, l’ancien Premier ministre demeure un acteur clé du processus, à la fois en raison de son passé politique et en tant que l’un des leaders du M5-RFP, mouvement déclencheur des événements ayant conduit à la transition.

D’ailleurs, Choguel a régulièrement affirmé que cette transition est « notre enfant », c’est-à-dire celle de lui-même et de ses camarades de lutte du M5-RFP. De ce fait, il est nécessaire qu’il se prononce sur ses réussites et ses faiblesses, et qu’il formule des propositions concrètes afin de consolider les acquis de la transition et d’appeler à une réévaluation des mesures prises.

Son rôle dans la réussite de la transition est incontestable, mais il semble aujourd’hui indispensable que Choguel Kokalla Maïga se positionne clairement sur les enjeux actuels, notamment en matière de gouvernance, de démocratie et de justice sociale.
Dans un contexte où les repères démocratiques vacillent et où les décisions politiques divisent, le silence de figures historiques comme lui ne peut qu’accentuer l’incertitude.
Le Mali mérite des leaders courageux, qui assument leur héritage politique, qui osent dire ce qui doit être corrigé, et qui s’engagent, sans ambiguïté, pour un avenir plus juste et plus transparent.

Issa Djiguiba

Source : Le PAYS

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